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CONCURRENCE DÉLOYALE ALLÉGUÉE ENTRE PLAISANCIERS DE L’EST : Des règlements non respectés par leurs pairs suscitent la grogne de certains skippers

Certains skippers opérant dans l’est du pays, plus précisément à la plage de Belle-Mare montent au créneau contre des pratiques de concurrences illégales et déloyales, selon eux, de certains opérateurs. Outre le non-respect des horaires d’opérations et des points d’embarcation, comme établis par la Tourisim Authority, ils s’insurgent contre ceux qui font du canvassing sur la plage sans avoir préalablement obtenu un permis à cet effet. Les contestataires veulent, à ce propos, contraindre l’organisme régulateur du tourisme mauricien et la Coast Guard, qui se renvoient la balle actuellement, à faire que tous ceux qui sont concernés soient rapidement en conformité avec la loi.
Ces skippers exerçant sur la plage de Belle-Mare tiennent à réitérer l’appel fait « à maintes reprises » à la Mauritius Tourisim Authority et au National Coast Guard (NCG) afin, disent-ils, de « faire en sorte que tout un chacun se plie aux règlements en vigueur ». Selon eux, certains skippers de Belle-Mare ne respecteraient pas leurs bases d’opérations « en transportant des clients en taxi ou van vers Trou-d’Eau-Douce afin de faire le trajet jusqu’à l’île aux Cerfs ». Se référant aux propos des contestataires, selon lesquels « les normes concernant les points d’embarcation ne seraient pas respectées », le président de la Pleasure Craft Operators (FPCO), Prem Beerbul, fait ressortir que « la mer telma move ek azite depi belmar ek palmar ki nou pena lott swa ki privilezie sekirite bann klient », et souligne que « nos skippers payent eux-mêmes les taxis qui transportent les clients vers Trou-d’Eau-Douce, diminuant drastiquement nos profits ». Prem Beerbul va plus loin : « We only trade at Belle-Mare or Palmar as mentionned in our permit but proceed for embarcation in Trou-d’Eau-Douce », et conclut que la National Coast Guard a soumis un rapport au ministère du Tourisme, « entre 2010 et 2012 », qui, selon lui, « viennent étayer mon analyse sur la dangerosité de naviguer en mer en prenant comme points de départ les plages de Belle-Mare et Palmar ». Outre, cette grogne concernant les bases d’opérations, les skippers réfractaires se prononcent en faveur d’un contrôle plus strict des officiers de la MTA et de la NCG afin, disent-ils, « de sanctionner ceux qui opèrent clandestinement et souvent sans permis de canvassing ». « A Canvasser Permit is issued to a person who invites business for a tourist enterprise or a pleasure craft », peut-on lire dans la Tourism Act.
La directrice de la Tourism Authority, Khoudijah Maudarbocus-Boodoo, que nous avons rencontrée, n’est pas du même avis que le président de la Pleasure Craft Operators sur « les process » des points d’embarcation : « Que chacun respecte son embarcation point, sachant qu’il est faux de dire que trouver comme excuse que la mer est mauvaise ici et meilleure ailleurs » Elle estime que « si votre ‘embarcation point’ est à Belle-Mare, vous ne pouvez prendre le large en partant de Trou-d’Eau-Douce, car sachez qu’un propriétaire a une licence de bateau dans laquelle il bien mentionné que chacun doit respecter son point d’embarcation. Du moment que cette procédure n’est pas respectée, nos officiers n’auront d’autres choix que de dresser des contraventions aux opérateurs exerçant dans l’illégalité ». La directrice tient aussi à préciser que si beaucoup de plaisanciers aiment embarquer à Trou-d’Eau-Douce, « c’est parce qu’il est beaucoup plus facile et moins coûteux en essence de se rendre jusqu’à l’île aux Cerfs. » D’où la nécessite, selon elle, que ceux qui sont détenteurs d’une licence pour Belle-Mare et n’ayant pas la possibilité de faire ce trajet « puissent se reconvertir dans d’autres activités. »
Certains plaisanciers s’insurgent aussi contre ceux qui font du canvassing sur la plage sans avoir préalablement obtenu un Canvassing Permit. Estimant cette activité déja saturée et se fondant sur cet extrait de la Tourism Act : « You cannot operate or allow your pleasure craft to be operated unless it has been registered with the Tourism Authority and it carries a registration mark which is displayed in accordance with the Act », ils veulent exprimer leur « indignation devant ces faits » et précisent que ces inégalités entrainent une lente dégradation de leur business et, en amont, « de leurs conditions de vie sociales et financières ». 
 
« Pe mett baton dan nou larou »
 
S’agissant des horaires de démarchages de clients, de 8 h à 11 h 30, puis de 15 h 30 à 17 h, sur les plages, certains skippers soutiennent que la règle établie par les autorités ne serait pas appliquée et que certains canvasseurs, dont ceux opérant sans Pleasure Craft Lisence, et clandestinement, font fi de ces mesures et « pe mett baton dan nou larou. » Ils recommandent une « réorganisation profonde » des services au niveau de la National Coast Guard afin de trouver une issue à « cette situation inacceptable »
Khoudijah Maudarbocus-Boodoo, elle, n’en démord pas, et dit que les chiffres sont éloquents à cet égard : « La MTA compte actuellement une équipe qui sillonnent les quatre coins de l’île quotidiennement pour s’assurer que les opérateurs soient en règle avec leurs permis et que les normes sont respectées. » Les cinq départements régionaux qui sillonnent l’île, à savoir les Central and Metropolitan, Northern, Eastern, Southern et Western Divisions, ont totalisé 780 inspections du 1er juin 2017 au 18 juillet 2017, dit-elle. Si la Western Division a effectué le plus grand nombre d’inspections, soit 183, la Northern Division a émis le plus grand nombre de contraventions : 34, soit plus d’un tiers. Aussi, selon cet organisme, « the Tourism Authority has 2 870 active licenses for pleasure craft as at date ; with 1, 310 for commercial purpose and 1, 560 for private use ».
Cette concurrence déloyale alléguée entre plaisanciers de l’Est aura-t-elle une issue ? Une consultation publique a eu lieu le 30 octobre à l’Hennessy Park Hotel (voir hors-texte) où tous les acteurs de ce secteur d’activités ont été appelés à s’exprimer et où il était question de « improve facilities for the pleasure craft sector and establish cross border collaboration in the pleasure craft sector ».

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