Les résultats de l’élection partielle de la circonscription No 18 semblent avoir étonné plus d’un, non seulement de la victoire d’Arvin Boolell et du Parti travailliste, mais surtout du score récolté. Trois ans après sa défaite aux élections générales, Arvin Boolell, élu avec une écrasante majorité, retrouve le chemin vers le parlement par la grande porte avec 7990 voix. Il devance ainsi, par 4839 voix, Nita Juddoo, qui a récolté 3261 voix. Même si le taux de participation n’aura été que de 54,96%, c’est-à-dire 23 112 électeurs sur 42 052, il est clair qu’une telle victoire, face à laquelle nombre d’observateurs politiques ainsi que certains chroniqueurs des médias restent sceptiques, prouve que le Parti travailliste, avec ses 81 ans d’existence, a fait une incroyable remontée et a littéralement repris du galon surtout après la cuisante et traumatisante défaite de 2014. Ce qui laisse beaucoup de gens toujours perplexes.
Alexandre Laridon
Mais il y a par contre trois points importants à retenir de cette élection partielle, qui rappelons-le, a été férocement déclenchée par un certain dindon de la farce qui est sorti en troisième position avec seules 2913 voix. Le premier point à retenir est le fait que, sur le terrain, la majorité des électeurs sont passés complètement au-dessus des arguments hypocrites, que ce soit du gouvernement mais surtout de l’opposition en ce qui concerne les fameux coffres-forts. La victoire du Parti travailliste, avec le nombre de voix d’écart, est une preuve considérable que l’électorat ne semble plus et ne souhaite plus entrer dans ce jeu incestueux et hypocrite des autres partis politiques ayant essayé de se (re) donner une image de bon enfant, de se refaire une virginité ou même de se redorer le blason.
Le deuxième point important à ne pas négliger et à ne surtout pas sous-estimer, c’est le fait qu’avec la victoire d’Arvin Boolell, qui a toujours prôné et qui incarne les valeurs du parti en œuvrant dans la ligne philosophique de cette force politique majeure du pays, le Parti travailliste retourne ainsi à sa source dont l’objectif principal consiste « à lutter pour la protection des droits sociaux, politiques et économiques de la classe des travailleurs […] avec un réel sens de patriotisme et la confiance dans les valeurs socialistes ». Avec une campagne qui s’est déroulée différemment de celles ayant précédé, en favorisant une approche de proximité, d’écoute et de dialogue, il semble que le Parti travailliste proposera un manifeste électoral plus bref, sans ‘tamtam’, avec des actions réalisables dans l’intérêt social et économique de la population.
Et finalement, c’est un fait que bon nombre d’électeurs, ayant voté pour Arvin Boolell, ne viennent pas que du ‘core’ électorat du Parti travailliste mais ce sont aussi ceux qui pensent avoir été malheureusement trahis et trompés par le MMM, ceux qui semblent ne plus avoir confiance en un PMSD opportuniste, pour ne citer que quelques exemples. En d’autres mots, l’électorat qui a voté pour le Parti travailliste dans cette partielle vient clairement de toutes communautés et de toutes bases sociales. Bref, des électeurs qui représentent cette nation arc-en-ciel et qui reflètent le plus grand combat du Parti travailliste, fondé par le Dr Maurice Curé, le Dr Hassenjee Jeetoo, Emmanuel Anquetil et le Pandit Sahadeo, pour ne citer que quelques noms, en vue d’avoir « enn sel Lepep, enn sel Nasion ». Que la lutte continue…