Présentant un résultat financier négatif année après année, la Mauritius Shipping Corporation renoue avec des profits depuis 2015. Plusieurs facteurs ont permis à cette compagnie de se revigorer, notamment un exercice de restructuration. De plus, les employés auront une augmentation de salaire de 20 % à partir du mois prochain, rétroactive depuis juillet 2017.
Selon un document sur les résultats financiers de la MSCL, les pertes de la compagnie ont débuté en 2009 et se sont aggravées jusqu’en 2014. En 2009, les pertes de la MSCL s’élevaient à Rs 32 mil- lions pour atteindre Rs 38 millions l’année suivante. Les pertes ont continué de plus belle, atteignant Rs 44 millions en 2011 et Rs 89 millions en 2012. Pour la période 2013-2014, elles sont tombées à Rs 63 millions.
Selon Sudesh Lallchand, président du conseil d’administration de la MSCL, un vent de changement s’est produit à partir de 2015 suite à la reconstitution du board. Ainsi, la compagnie a pu renouer avec les profits en 2015 (Rs 52 millions). En 2016, des profits de Rs 104 millions ont été enregistrés. La tendance s’est poursuivie cette année avec Rs 124 millions.
Commentant les résultats positifs de la MSCL, Sudesh Lallchand, expert en restructuration et redressement des entreprises non profitables, indique qu’un plan de restructuration a été conçu sans l’assistance ou le paiement d’un expert externe pour que la compagnie puisse sortir la tête hors de l’eau. « Nous avons conçu et mis en place un plan et tout le monde peut voir les résul- tats aujourd’hui », dit-il au Mauricien. Suite à la restructuration du conseil d’administration en février 2015, son mandat était de restructurer la MSCL pour qu’elle soit profitable et de cesser de dépendre du financement du gouverne- ment. « Avant la reconstitution du board, la compagnie réalisait des pertes importantes. Nous avions un grand nombre d’employés sousqualifiés mais grassement payés », dit-il.
Le plan de restructuration de la MSCL concernait une refonte complète de tous les départements, nommément opération, finance, ressources humaines, approvisionnement, technique et mécanique. « Nous avons établi un contrôle rigoureux des coûts concernant l’appro- visionnement des pièces de rechange, des denrées ali- mentaires aux passagers et équipages, les heures supplémentaires, la circulation des véhicules », ajoute-t- il. Une nouvelle méthode d’approvisionnement de combustible de soute a été trouvée. Ainsi, une offre de six mois a été trouvée pour s’approvisionner en carburant à un prix fixe, cet item étant l’un des plus importants dans les coûts.
Pour recadrer l’équipe dirigeante, avance Sudesh Lallchand, il a fallu recru- ter des « strategic managers » pour gérer les diffé- rents départements de la MSCL. De plus, une nou- velle méthode de récom- pense a été conçue pour les employés, basée sur la pro- fitabilité de la compagnie, la performance et l’attitude des employés et leur esprit d’équipe. « Tout cela a contribué à renouer avec des profits ».
Par ailleurs, dans son élan de développement, la MSCL prévoit des projets à partir de 2018. « Nous avons appliqué le nouveau rapport salarial en janvier avec une augmentation de 20 % dans les salaires avec effet à par- tir du 1er juillet 2017 ». Sudesh Lallchand fait aussi mention d’un nouveau QG delaMSCLauportetde l’acquisition d’un nouveau bateau. Une unité de formation est aussi à l’agenda pour les aspirants marins, créant ainsi des opportuni- tés d’emploi pour les jeunes et les chômeurs. De plus, la MSCL compte étendre ses activités. Elle pourra aussi étendre son activité de cargo dans la région africaine et non seulement à Agaléga ou à Rodrigues. « Nous allons aussi travailler sur des opportunités de partenariat pour développer les activités de transport maritime », dit-il.
Avant sa nomination en tant que président de la MSCL, Sudesh Lallchand a travaillé à la Banque mondiale à Washington DC, à Tate & Lyle à Londres, à la Banque de Maurice et au groupe Rogers.