Je refuse de mourir idiotement sur un passage clouté alors que le feu est vert pour les piétons. Automobilistes et motocyclistes, comme tout Mauricien d’ailleurs, se croient tout permis. Normal : si la loi existe et que l’on puisse l’ignorer totalement, c’est comme si elle n’existait pas.
Il y a des années de cela… Je m’engage sur le passage clouté vis-à-vis de l’église de Ste Hélène. Arrive sur ma gauche un taxi qui ne s’arrête pas. J’avais un parapluie, le côté pointu en acier défonce la vitre arrière de la voiture. Arrivée sur le trottoir d’en face, je m’arrête et j’attends le chauffeur. En homme intelligent, il n’est pas revenu vers moi.
Je refuse que des jeunes, que des pères de famille, que des pauvres gens perdent la vie idiotement faute d’éducation, parce que personne – et surtout pas les responsables ! – ne leur a jamais appris qu’il existe des lois, non pour contrarier les gens, mais pour les aider, pour les protéger. La plupart de ceux qui meurent d’accidents ne sont pas toujours responsables de leur mort. S’ils avaient été éduqués, ils seraient encore vivants et n’auraient tué personne.
Je ne dis pas, et je ne pense pas que les autorités soient seules responsables de ces décès, mais qu’elles le sont en partie – une certaine négligence est coupable.
On ne peut pas toujours faire ce qu’on a ‘envie’. Quelques exemples : la route ; les potagers (pesticides) ; le pays (recouvert d’ordures) ; le lagon (détritus et pêche illégale) ; ministères (nominations politiques) ; collèges (le collégien choisit ses dates de vacances) ; le chantier de la drogue…
L’expert réunionnais pour la circulation a-t-il suffisamment de liberté pour accomplir le travail qu’il doit fournir ?
C’est le comportement visible qui m’est donné qui va être inspirant, qui va me servir d’exemple pour mon propre comportement.
Mais qui suis-je pour crier ainsi ? Rien ! Rien qu’un humain qui souffre avec d’autres humains.
Solange Jauffret