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Le privilège de servir

Les paroles empreintes d’arrogance d’un ministre de ce pays où nous vivons m’inspirent ces quelques pensées.

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Soit la personne en question était dépassée par les événements qu’on lui demandait de gérer, soit elle était trop obnubilée par sa propre importance, soit cela l’emmerdait gravement de travailler à ce moment-là, elle aspirait à retrouver le confort de son canapé et donc elle n’en avait rien à cirer du malheur des autres.

     Avinash Ramessur

Dans les trois cas, il convient de lui rappeler qu’être ministre de la République (quel qu’en soit le niveau bananier de celle-ci), c’est d’abord d’avoir le privilège de servir et non de se servir.

Il n’est malheureusement pas un cas isolé et les princes qui nous gouvernent devraient, de leurs piédestaux auto-construits, se rappeler qu’un élu d’une République est avant tout un serviteur qui doit 1) agir sans stigmatisation de ceux qui doivent affronter le malheur et 2) être le garant de la sécurité des plus faibles parmi nos compatriotes. C’est là le fondement d’une société démocratique.

SI on pousse plus loin, on leur rappellera aussi, puisqu’ils semblent l’avoir oublié, que se nourrir est un besoin fondamental de l’être humain. Qu’est-ce que c’est que cette République qui se prétend tigre de l’océan Indien, et qui n’arrête de se gausser de charabia comme high-income country ou autre development index mais qui n’est pas foutu de fournir un repas chaud à ses citoyens dans le besoin ? Est-elle devenue tigre en bouffant ses propres citoyens ? La question mérite d’être posée.
Terminons par ces deux citations qui me viennent de films en hindoustani (les lecteurs m’excuseront pour la traduction approximative):
Kuch log jo zyada jante hai, Insan ko kam pahchante hai (Jis desh mein ganga behti hai, Raj Kapoor)

Parmi les plus éduqués, il y en a qui ne savent pas faire preuve d’humanisme.
Cette rupture (et cet égoïsme) des élites (souvent eux-mêmes issus de parents faisant partie de la classe populaire, tout un paradoxe en passant!) avec le peuple est un problème exacerbé de notre temps. Certains n’hésitent pas à le qualifier de grande trahison car une élite n’émerge que sur la base du travail de toute la génération précédente. Ce problème est, par ailleurs, mondial : aux USA, il a mené à l’élection un réactionnaire comme Trump, en Angleterre au Brexit et en Europe à la montée des extrêmes. Pensons-y.
Ek bhai agar dusre bhai ka pet barta hai, to apna farz nibhata hai, kisi paar koi ehsaan nahin karta hai (Muqaddar Ka Sikandar, Amitabh Bachan)
Quand un frère nourrit un autre frère (au sens humain du terme), il ne fait que son devoir, il ne fait pas de faveurs.
Cela se passe de commentaire. Pensez-y Monsieur le ministre.

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