L’ex-sergent de police Rajcumar Seegoolam, 63 ans, et son épouse Sangeeta, 52 ans, devront purger 27 ans de servitude pénale pour le meurtre sans préméditation d’Aboo Samah Toofany, 42 ans. Ce dernier était devenu un ami de la famille mais la situation s’est détériorée lorsqu’il a commencé à entretenir une liaison avec l’épouse. Le juge Benjamin Marie-Joseph a jugé de la gravité du délit, la victime ayant eu le crâne fracassé par les coups infligés, pour imposer sa sentence.
Dans ce procès devant les Assises, le couple Seegoolam répondait d’une accusation de meurtre sans préméditation (“manslaughter”) et avait plaidé non-coupable. La majorité des jurés avaient toutefois reconnu les Seegoolam coupables de la charge retenue contre eux. Selon les faits, le jour du drame, le 16 janvier 2010, Rajcumar Seegoolam, qui était en charge du poste de police de Trou-Fanfaron, faisait une promenade sur une plage publique avant de rentrer chez lui. Sur place, il devait trouver des vêtements étrangers sur le sol. Il s’est alors rendu dans la chambre conjugale, où il a surpris la victime en plein ébats avec son épouse. Il l’avait alors traînée vers la cuisine pour s’expliquer. Samah Toofany aurait alors pris un couteau pour provoquer l’amant de sa femme, ce qui a envenimé les choses. Rajcumar Seegoolam a alors utilisé un gourdin pour infliger des coups à la tête de la victime avant d’utiliser ensuite un couteau.
Après leur méfait, le couple avait essayé de maquiller le crime en balançant le corps dans un ravin à Bassin-Blanc. L’épouse avait, elle, pour tâche de nettoyer la scène de crime. Les vêtements de la victime avaient également été jetés. Ce n’est que deux jours après, soit le 18 janvier 2010, que le corps en état de décomposition de la victime avait été retrouvé.
Rajcumar Seegoolam, décrit comme un homme très pieux, avait pris Samah Toofany sous son aile, ce dernier n’ayant pas eu une vie facile. Mais petit à petit, son épouse a développé des sentiments pour le quinquagénaire et avait fini par tomber amoureuse de lui. Ces derniers se rencontraient souvent et avaient des relations sexuelles au domicile du couple. Elle a alors commencé à avoir des remords, la poussant à vouloir mettre un terme à sa relation avec la victime. Toutefois, ils s’étaient revus dans une banque et avaient recommencé à se revoir.
Le mari, ayant eu vent de cette relation extraconjugale, avait dans un premier temps décidé de parler à la famille de la victime pour lui demander que cesse cette histoire. Mais les amants se voyaient toujours. Jusqu’au jour fatidique.
Dans son verdict, le juge Benjamin Marie-Joseph a fait état de la gravité du délit. La victime avait en effet été violemment agressée à coups de gourdins et de couteau de cuisine. Les coups à la tête lui auront été fatals. Ainsi, le juge a statué que la réaction de Rajcumar Seegoolam « was out of proportion » et que la victime a été violemment agressée alors qu’elle se trouvait dans une position vulnérable. Il a dès lors infligé aux conjoints une peine de 27 ans de prison pour leur méfait. Le couple était défendu par Mes Gavin Glover, Senior Counsel, et Me Ludovic Balancy. La poursuite, elle, était représentée par Mes Akil Ramdahen et Kevin Rangasamy.