Des jeunes avec l’envie d’exposer leur culture se sont réunis et ont mis sur pied leur propre formation de danse du lion. C’est dans cet esprit qu’est né le Wuji Cultural Group. Nous les avons rencontrés lors d’une séance de répétition en marge des célébrations du nouvel an chinois.
Ce mercredi-là, alors que le soleil s’apprête à se coucher sur la capitale, le lion au pelage
rouge commence à rugir. Imposant, il se dresse sur ses deux pattes arrière, en lançant un regard électrique autour de lui. L’air humide, annonciateur d’un puissant orage, ne ralentit en rien ses mouvements. Seules les impulsions rapides du tambour dictent le rythme énergique de ses pas. La démonstration doit être parfaite, car un événement crucial approche : le nouvel an chinois. Une première grosse épreuve pour cette nouvelle formation, baptisée Wuji Cultural Group, le 8 janvier.
“Des amis et moi voulions créer notre propre groupe”, confie Julien Verloppe, 22 ans, qui agit comme un des coaches de la formation. “C’est une nouvelle aventure. Nous avons déjà des années d’expérience dans ce domaine. Je pratique ladans loulou depuis que j’ai 6-7 ans. C’est seulement l’équipe qui est nouvelle. Les membres, eux, sont expérimentés.”
En effet, aux côtés de Julien Verloppe se tiennent Ah-Piang Verloppe et Bryan Luk Tung, que Scope avait rencontrés à la suite de leur voyage en Chine. Ces jeunes s’y étaient rendus en 2016 pour se perfectionner dans cette discipline destinée à éloigner les mauvais esprits.
“Sakenn fer so bout isi”.
Le visage perlant de sueur, la quinzaine de membres réunis se donne corps et âme. Étirements, jogging et musculation sont de rigueur. Une mère vient déposer son fils de 12 ans. “Je passerai le prendre à 21h. Il a école demain”, dit-elle à Julien Verloppe. “Notre groupe, précise le jeune homme, est plutôt familial. Nous avons reçu énormément de soutien des parents des membres.”
Une fois les étirements réalisés, Bryan Luk Tung prend en charge le petit adepte pour l’aider à améliorer ses mouvements. L’un face à l’autre, ils exécutent leur pas avec souplesse et vivacité. “Sakenn fer so bout isi. Tout le monde met la main à la pâte”, souligne Julien Verloppe.
Cette collaboration s’étend jusqu’aux finances. Chacun des membres a contribué pour que le Wuji Cultural Group puisse acquérir quatre lions, deux tambours, cinq cymbales et deux gongs. “Nous n’avons pas rencontré de grandes difficultés, concède Anaïs Constant, 22 ans, qui agit comme PRO au sein de la formation. Mais comme pour tous les projets, nous avons dû faire face à la jalousie. Mais nous avançons grâce à notre expérience.”
L’un des souhaits du Wuji Cultural Group est de représenter Maurice à l’international. Pour l’instant, les membres veulent exposer leur culture aux Mauriciens. “Si nous, jeunes, nous ne le faisons pas, qui va le faire ?” se demande Julien Verloppe. “Montrer la richesse de sa culture, c’est cela qui fait la beauté de Maurice.”