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Hommages et recueillement en France, deux jours après une nouvelle attaque jihadiste

26Deux jours après une nouvelle attaque jihadiste dans le sud de la France, le pays se recueillait dimanche à la mémoire des quatre personnes tuées par Radouane Lakdim, un petit délinquant radicalisé sur lequel les enquêteurs poursuivent leurs investigations.

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Parmi les victimes, dont les photos s’étalaient à la Une du journal Le Parisien -un retraité, un boucher, un ancien viticulteur et un gendarme-, la mort de ce dernier, le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, a suscité une émotion particulière. Un « hommage national » lui sera rendu, a annoncé la présidence sans préciser de date. Cet officier de gendarmerie de 45 ans, qui devait se marier religieusement en juin, est mort en « héros » sous les balles de l’assaillant après s’être livré à la place d’une otage.

Après cinq mois d’accalmie, la sanglante prise d’otages à Trèbes, paisible commune de 6.000 habitants à deux pas de la cité médiévale de Carcassonne, est venue rappeler la persistance de la menace terroriste dans le pays, frappé depuis 2015 par une vague d’attaques qui a fait 245 morts.

« Nous étions tous convaincus que ces atrocités ne se passent jamais chez nous », a confié le maire, Eric Menassi. « Nous avons pu mesurer que le fanatisme peut toucher n’importe qui ».

A la mairie, des roses blanches se sont amoncelées avec un message inscrit a la main « Stop à la violence, stop, stop ».

Une messe en hommage aux quatre personnes tuées et aux trois blessés devait être célébrée dimanche à Trèbes par l’évêque de Carcassonne et Narbonne.

« L’heure n’est qu’à la prière et à la compassion. Puissent de tels événements nous permettre de trouver le courage pour refonder une société où ils ne seraient plus possibles », a déclaré Mgr Alain Planet.

En ce dimanche des Rameaux, Jean-Pierre Bordeaux est venu du village voisin de Capendu avec sa femme Henriette pour assister à la messe. « J’ai envie de prier pour le gendarme qui a donné sa vie, pour tous ceux qui ont perdu la vie, pour le monde entier. On a envie que ça s’arrête », dit-il.

– Parcours de radicalisation –

Face au plus grave attentat commis depuis son entrée en fonction en mai 2017, le président Emmanuel Macron a réitéré sa « détermination » à lutter contre le terrorisme, soutenu samedi par son homologue américain Donald Trump et la Première ministre britannique Theresa May.

« Macron, l’épreuve du feu », titrait le Journal du Dimanche, évoquant « un président confronté à une menace de tous les instants ».

Après avoir réuni un conseil de défense, le chef de l’Etat français a demandé la convocation de tous les services chargés du suivi des personnes radicalisées dans le département de l’Aude où se sont produites les attaques.

Car s’il avait bien été repéré et suivi par les services de renseignement, « nous pensions qu’il n’y avait pas de radicalisation », a concédé le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb.

Les enquêteurs doivent désormais faire toute la lumière sur le « parcours de radicalisation » de l’assaillant, selon le ministère de l’Intérieur. A-t-il bénéficié de complicités? Quels sont ses éventuels liens avec le groupe jihadiste Etat islamique?

Français d’origine marocaine de 25 ans, Radouane Lakdim s’était présenté vendredi comme « un soldat » de l’EI qui a peu après revendiqué les attaques.

A son domicile, dans la cité populaire d’Ozanam à Carcassonne, les enquêteurs ont découvert des « notes faisant allusion à l’Etat islamique » et s’apparentant à un testament, selon des sources concordantes. Parallèlement, deux personnes ont été placées en garde à vue: sa compagne et un jeune de 17 ans présenté comme un ami de Radouane Lakdim.

– Passage à l’acte –

Fiché « S » (pour Sûreté de l’Etat), Radouane Lakdim ne semblait plus être une menace aux yeux des autorités. En août 2016, il avait fait un mois de prison à la maison d’arrêt de Carcassonne, après des condamnations pour « port d’arme prohibé », « usage de stupéfiants » et « refus d’obtempérer ».

En 2016 et 2017, il avait de nouveau été suivi par les services de renseignements, qui n’avaient décelé aucun « signe précurseur pouvant laisser présager un passage à l’acte terroriste », selon le procureur de la République de Paris, François Molins.

Mais pour Jean-Charles Brisard, président du Centre d’analyse du terrorisme, « les passages à l’acte ne suivent plus nécessairement une logique de groupe et le lien entre ces acteurs locaux et des organisations terroristes est de plus en plus virtuel ».

« Il n’existe plus de profils types, les modes opératoires sont improvisés, les armes rudimentaires », ajoute-t-il.

Radouane Lakdim a entamé son équipée meurtrière armé d’un pistolet, d’un couteau et d’engins artisanaux, en volant une voiture à Carcassonne, blessant grièvement son conducteur portugais et tuant son passager.

Et c’est en criant « Allah Akbar » qu’il a surgi et fait feu vendredi dans le supermarché Super U de Trèbes, tuant un salarié quinquagénaire du supermarché, un client, et blessant mortellement le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, avant de mourir dans l’assaut donné par les forces de l’ordre.

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