En 1979, Cari Poson de Mario Armel devient un vrai tube, avec plus de 90,000 albums vendus. Ce morceau humoristique et festif rencontre un succès retentissant. Mais il sera banni sur les ondes de la MBC à l’époque. En cause : un extrait du texte. Ce qui incita le chanteur à en faire une deuxième version.
Nous avons rencontré l’auteur de ce tube dans son studio à Roches Brunes. Il nous parle de ce morceau qui a bâti sa réputation.
“Kan mo granmama li kwi kari poson, li frir so poson avan” : des paroles du morceau Cari Poson de Mario Armel que l’on ne peut oublier, presque quarante ans après. Un tube intemporel avec son air festif qui a accru la popularité de Mario Armel. Ce dernier s’était déjà fait connaître à l’époque par la chanson Anita My Love. “Cari Poson a fait un gros tabac à sa sortie en 1979. C’était une chanson que j’avais écrite un peu avant et que j’avais conservée. On l’a enregistrée dans le studio de Serge Lebrasse à Plaisance.”
Ce morceau est sorti pendant une période faste pour le chanteur. Il était sollicité de partout. Attaché à l’hôtel Trou aux Biches, il faisait le va-et-vient entre l’Afrique du Sud et Maurice avec son groupe, The Odd Sounds of Mauritius. “Il m’arrivait de faire cinq à six cabarets le même soir. Il y a des gens qui attendaient mon arrivée jusqu’après minuit. C’était une tout autre époque. Le séga fusion que je proposais était très apprécié.”
Mauvaise interprétation.
Malgré ce succès retentissant – plus de 90,000 albums vendus –, le morceau avait créé une polémique et avait été banni des ondes de la MBC, l’unique radio de l’époque. “Peu après l’enregistrement, je me suis rendu à la MBC pour faire connaître le morceau. À peine une minute après le début de sa diffusion sur les ondes, l’animatrice reçoit un coup de fil lui sommant d’arrêter le morceau immédiatement, sous peine d’être renvoyée. Nous étions tous les deux choqués. On ne comprenait pas ce qui se passait.”
La chanson fut bannie en raison de quelques paroles qui, selon le chanteur, avaient été sujettes à une mauvaise interprétation. “C’était le fruit d’une mauvaise interprétation. Les mots en tamoul que j’avais utilisés mis étaient pour moi des prénoms. Je n’avais aucune idée que c’était en fait des termes qui, mis ensemble, semblaient signifier autre chose pour une partie du public.”
Cette polémique incita le chanteur à revoir sa copie et à créer une nouvelle version lors d’un séjour en Côté d’Ivoire. “Cela me trottait dans la tête. Pour moi, c’était une chanson un peu fantasque. Elle racontait comment on préparait le poisson en curry. Je m’étais inspiré de ma grand-mère, qui en faisait. Qu’elle soit bannie à l’antenne, c’était dur à avaler. Je me suis dit que j’allais changer les paroles afin de ne laisser aucune place aux mauvaises interprétations.”
Mise dans un autre album, la chanson goûte au même succès. Mario Armel affirme que rien qu’en Côte d’ivoire, plus de 30,000 albums seront vendus.