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Enquêtes

Le Commissaire des Prisons est une fois de plus sous les projecteurs. Le député Baloomoody a fait circuler au Parlement cette semaine des photos dénudées de deux pensionnaires du Correctionnal Youth Centre à la prison de Beau-Bassin. Ce centre est une espèce de fourre-tout où l’on emprisonne les mineurs ayant commis un délit, peu importent sa sévérité ou leur état de santé. Lors de son intervention, le député du MMM avait demandé l’ouverture d’une enquête, en précisant qu’il ne fallait surtout pas la confier au président de la Commission nationale des Droits de l’Homme. Il est vrai que ce président, en place depuis des lustres, a la réputation de retarder les enquêtes par un abus de procédures administratives. Réagissant à l’information, le Commissaire des Prisons a fait une de ces déclarations dont il a le secret. Après avoir démenti l’information et parlé de complot, il a déclaré que « peut-être que les pensionnaires avaient enlevé leurs vêtements parce qu’ils avaient chaud. » Affligeant ! Cela nous ramène à sa déclaration quand on avait découvert qu’il faisait des prisonnières danser le séga dans des soirées pour ses invités étrangers au milieu de la nuit: « C’est ma manière de faire de la réhabilitation ! » Des enquêtes menées par la National Preventive Mechanism Division de la Commission nationale des Droits de l’Homme et le bureau de l’Ombudsperson for Children ont démontré que les deux détenus photographiés souffrent de troubles mentaux, seraient sujets à des comportements imprévisibles et auraient dû être détenus dans un endroit plus approprié. Les rapports indiquent aussi que les cellules dans lesquelles les jeunes détenus sont hébergés sont dans des conditions très déplorables, à des années-lumière de celles décrites dans les conventions internationales que l’État mauricien signe sans veiller à leur mise en pratique. Mais une fois n’est pas coutume, il faut signaler que le gouvernement a immédiatement réagi à une critique d’un député de l’opposition et a pris les dispositions pour que les procédures d’enquête soient immédiatement enclenchées. Il faut espérer que la question du député Baloomoody et les enquêtes qu’elle a suscitées auront des répercussions positives sur la manière dont les délinquants mineurs sont incarcérés et traités à Maurice. Il est bon de signaler que l’action du député MMM a provoqué beaucoup de sueurs froides chez le Commissaire des Prisons et le président de la Commission nationale des Droits de l’Homme. Ils craignent que cette l’affaire de photos de mineurs dénudés ne joue contre le renouvellement de leurs contrats qui arrivent à expiration en juin.

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Un lecteur attire l’attention sur la commission d’enquête sur la vente des actions de la firme Britam au Kenya, qui appartenait au groupe de Dawood Rawat. Au fur et à mesure que les travaux de la commission avancent, on comprend de moins en moins ce qui s’est passé lors de cette transaction d’une valeur de plusieurs milliards de roupies. Comme c’est souvent le cas à Maurice, les autorités responsables se désengagent de leurs responsabilités et les transfèrent à d’autres, qui en font de même dans un grand numéro de pa mwa sa inventé par qui vous savez. Les conseillers, les officiers, les secrétaires, permanents ou pas, disent ne rien savoir. Et pourtant, on a découvert qu’il existait deux versions du procès-verbal d’une réunion entre les officiels des ministères des Finances mauricien et kenyan. Le premier compte-rendu dit que les parties en présence sont arrivées à un accord pour la vente des actions de Britam Kenya pour la somme de Rs 4,3 milliards. L’autre compte-rendu ne fait pas mention de cet accord et de ce chiffre. Cette histoire de falsification de compte-rendu rappelle une autre manipulation récente et célèbre. Celle d’un procès-verbal du conseil des ministres mauricien qui avait été modifié par un ministre. Aucun des ministères et des institutions impliqués n’admet son rôle dans la transaction. Si ce n’est pas le ministère des Finances ou celui de la Bonne Gouvernance, qui donc a autorisé la vente de Britam avec un rabais de quelque Rs 2 milliards ? Est-ce que le Conseil des ministres, l’autorité suprême du gouvernement, n’a pas été consulté ou n’a pas eu son mot à dire dans cette transaction ? Est-ce qu’une transaction de cette importance peut avoir lieu sans que des documents avec ses détails et les noms de ceux qui prennent les décisions ne soient établis ? Autant des questions auxquelles la commission d’enquête devra essayer de répondre.

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