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Insécurité routière | Aux autorités concernées de prendre les initiatives !

JACQUES DINAN

Le décès sur nos routes, d’un enfant de 7 ans, le mercredi 6 juin, à Port-Louis, et le lundi 4 juin dernier, en une seule journée, de deux motocyclistes et de deux piétons, victimes d’accidents de la route, vient encore nous confirmer que le comportement indiscipliné de nombreux usagers de la route contribue à rendre nos routes de plus en plus meurtrières.

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Le rapport du Bureau des Statistiques, publié en mars 2018, nous rappelle le nombre de décès causés par des accidents de la route : 144 en 2016 et 157 en 2017. Avec 86 décès sur les routes mauriciennes, depuis le 1er janvier et avant même la fin du 6e mois de cette année (à hier matin), il est évident que si rien n’est fait pour renverser la tendance, 2018 risque fort d’être l’année d’un triste record en termes d’insécurité routière.

Selon les statistiques publiées par l’Organisation mondiale de la Santé, le taux de mortalité sur les routes mauriciennes a été de 12,2 en 2010 et de 12,03 en 2015 pour 100 000 habitants. Avec 157 décès, en 2017, pour une population totale de 1 265 309 personnes, le taux de mortalité sur nos routes est passé à 12,4 pour 100 000 habitants.

Ce taux est très élevé. À titre de comparaison, en cette même année 2017, le taux de mortalité sur les routes a été de 2,58 au Royaume-Uni, de 3,24 à Singapour, de 4,86 en France, de 6,10 aux îles Fidji et de 7,79 aux Seychelles pour 100 000 habitants, soit des taux nettement inférieurs au nôtre ! En 2017, toujours selon l’OMS se basant sur le taux de mortalité sur les routes, Maurice occupait la 67e place, en matière de sécurité routière, sur un total de 183 pays.

Il est urgent d’agir et de prendre des mesures correctives afin de renverser la tendance et accroître la sécurité sur nos routes.

Les autorités concernées ne devraient-elles pas rechercher le partenariat, non seulement, des publicitaires, de la presse écrite, des radios, de la télévision et des fournisseurs d’Internet, mais aussi, des éducateurs des cycles primaire, secondaire et tertiaire, des chefs d’entreprise du secteur privé, des gestionnaires du secteur public, entre autres, afin de mener une vaste campagne de sécurité routière auprès de l’ensemble de la population mauricienne ? Même la collaboration de divers responsables religieux et des Ong devrait être recherchée pour que tous les Mauriciens puissent bénéficier des messages, des conseils, des recommandations, des précautions à prendre afin de promouvoir la sécurité routière.

Ainsi pourrions-nous alors espérer, à l’avenir, parler au passé de l’ignorance du Code de la Route, de l’indiscipline sur les routes, de la conduite sous l’influence de l’alcool, des excès de vitesse, du manque de concentration et de la distraction au volant, du je-m’en-fichisme et du manque de courtoisie envers d’autres usagers de la route.

Ne serait-il pas formidable, en cette année du 50e anniversaire de l’Indépendance de Maurice, de voir notre pays délaisser la pénible 67e place en matière de sécurité routière et se retrouver parmi les 10 pays au monde où les routes sont les plus sûres ?

Nul doute, c’est un objectif très difficile à atteindre !

Toutefois, il appartient aux autorités concernées de prendre les initiatives nécessaires, de motiver toutes les parties prenantes et d’agir en conséquence. Il s’agit d’informer, de former, de motiver, de changer les comportements et les attitudes, et aussi de sanctionner, si nécessaire, les usagers de la route. Des caméras de surveillance, bien placées sur nos routes, pourraient permettre, non seulement de sanctionner les excès de vitesse, mais aussi de sanctionner de nombreuses autres infractions au Code de la Route : non-respect des feux rouges, dépassement sur ligne blanche continue, stationnement interdit, virage à 180 degrés (U-Turn) sur les routes, circulation en sens interdit, entre autres. De plus, éventuellement, pourquoi pas, l’exemplarité de certains usagers de la route pourrait même être reconnue au plan national en guise d’exemple et de motivation pour tous.

En nous y mettant tous, chacun selon nos moyens et nos compétences, nous pouvons atteindre l’objectif et placer Maurice parmi le Top Ten de la Worldwide Road Safety List. Where there’s a will, there’s a way!

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