Un petit groupe, composé de quatre membres de la communauté rastafari à Maurice, réclame une rencontre urgente avec le Premier ministre, Pravind Jugnauth. Ils souhaitent lui faire part de la discrimination dont ils sont victimes au quotidien et espèrent trouver une solution au plus vite afin qu’ils puissent vivre « librement » dans la société mauricienne.
Avinash Luximon, Anabelle Valère, Sandra Ambroise et Jessica Genave, disent représenter la communauté rastafari à Maurice. Ils montent au créneau pour dénoncer « le racisme dont cette communauté est victime ». « Nous ne sommes que quatre, mais nous parlons au nom de toute la communauté rastafari à Maurice. Nous sommes aujourd’hui venus pour dénoncer le racisme dont nous sommes victimes. Toutes les religions sont respectées à Maurice, sauf celle que pratique la communauté rastafari. Pourtant, notre communauté prône la paix et l’harmonie. Nous ne sommes les auteurs d’aucun acte de violence envers une communauté quelconque », relève Avinash Luximon.
Ce dernier dit ne pas comprendre comment les membres de la communauté rastafari sont différents des autres Mauriciens. « Nous sommes reconnus par la loi et nous sommes considérés comme des citoyens de Maurice. Néanmoins, nos droits de citoyenneté ne sont point respectés. Nous n’avons pas le droit de prier ouvertement. Pire encore, nous n’arrivons pas à décrocher un emploi en raison de notre appartenance ethnique », ajoute le jeune homme.
Pour sa part, Anabelle Valère soutient que les membres de la communauté rastafari, dits les « rastas », sont toujours la cible des officiers de la police, en patrouille sur les routes. « Dès qu’un policier nous voit sur la rue, il a du pain sur la planche. On nous arrête sans aucune raison, à n’importe quelle heure. Nous sommes victimes de persécution et souvent de brutalité policière. Nous nous demandons pourquoi », note Anabelle.
Las de cette situation, Avinash, Anabelle, Sandra et Jessica ont décidé de faire entendre leur voix. « Nous avons pris une décision importante. Nous souhaitons une rencontre urgente avec le Premier ministre pour discuter des problèmes auxquels nous faisons face au quotidien. Si nous sommes reconnus par la Constitution, pourquoi n’avons-nous pas le droit de vivre librement comme tous les Mauriciens ? Maurice a fêté son 50e anniversaire de l’Indépendance et son 26e anniversaire de la République, mais rien n’a changé en ce qui concerne les rastas. Le Premier ministre doit assumer sa responsabilité envers le peuple, en particulier la communauté rastafari, car nous avons l’impression que nous n’avons pas notre place dans la société mauricienne », martèle Avinash.