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Contre-la-montre post-budgétaire

Les débats sur le budget et l’examen des dotations destinées aux ministères et à d’autres services gouvernementaux ont été comme chaque année un temps fort de la vie parlementaire ces deux dernières semaines.

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Cela même si les travaux se sont terminés en eau de boudin après le walk-out de l’Opposition alors que les dotations du ministère des Services financiers et celles du ministère de l’Égalité du genre restaient à être examinées. Chacun doit assumer sa part de responsabilité pour ce qui s’est produit, que ce soit la speaker, les parlementaires de l’Opposition et ceux de la majorité. Dans le feu de l’action et la colère de chaque côté de la chambre, des accusations ont fusé. Si du côté de la majorité on a parlé d’acte premédité, voire de complot, du côté de l’opposition on s’est insurgé contre l’arrogance du ministre des Services financier et l’attitude de la Speaker.

Il est dommage toutefois que la Speaker ait choisi de faire des accusations contre l’Opposition alors qu’elle aurait très bien pu rester au-dessus de la mêlée et laisser les choses évoluer… sans se mouiller.

Cet épisode n’a toutefois pas réduit le travail abattu par les parlementaires durant les deux semaines. Les débats budgétaires et l’examen en comité constituent l’occasion idéale pour jauger le niveau et la qualité de nos représentants au Parlement. Ceux ayant suivi les débats à la télévision en dépit du fait que l’attention était retenue par des rencontres de la Coupe du Monde de football ont pu s’en faire une idée très claire. Dans l’ensemble, il apparaît que le gouvernement a tenté de placer l’économie mauricienne sur une trajectoire de croissance plus élevée, en vue de relever le niveau de vie de la population. Et ce, avec en ligne de mire de passer du niveau d’un pays dans la tranche supérieure des revenus moyens à celui d’un pays à revenu élevé.

Des mesures ont été introduites en vue de booster l’employabilité des jeunes et d’accroître la participation des femmes dans la population active. L’utilisation du numérique et des technologies innovantes a été mise en exergue afin de stimuler les activités économiques et la compétitivité du pays. Dans le sillage des précédents budgets des investissements massifs ont été effectués dans des projets stratégiques en vue d’améliorer des infrastructures.

L’Opposition a, elle, insisté sur ce qu’elle considère être des faiblesses du budget et estime qu’il y a un déficit dans l’effort pour réduire l’endettement massif du pays qui frise la limite autorisée à l’international. Elle déplore par ailleurs qu’une partie des prêts effectués pour financer les projets d’infrastructure passe par des Special Purpose Vehicles hors du contrôle de l’exercice budgétaire et anticipe que la prévision de croissance du ministre des Finances, soit 4,1% pour 2018-19, ne sera pas atteinte. Si l’Opposition est parvenue à attirer l’attention sur les failles de l’exercice budgétaire, il n’y a pas eu toutefois des propositions suffisantes pour se positionner comme une véritable alternance au pouvoir actuel. L’Opposition ne s’est pas présentée comme une force cohérente, qui soit en mesure de secouer le pouvoir en place.

Par ailleurs, l’octroi de la citoyenneté mauricienne ou d’un passeport mauricien moyennant versement respectivement d’un million de dollars ou 500 000 dans un fonds souverain avait, comme on le sait, soulevé une vague de protestations dans le pays. Il semble que le message n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Le Premier ministre a indiqué que ce projet ne figurera pas dans le Finance Bill actuellement en préparation. Ceux-ci feront l’objet de deux textes de loi qui seront présentés ultérieurement. Ce qui permettra de consacrer une plus grande attention aux tenants et aboutissants de ce projet qui, selon certains spécialistes, pourrait nécessiter un amendement de la Constitution.

Le budget a été adopté définitivement hier. Et l’on s’accorde à dire que son succès repose sur la prompte mise en œuvre des mesures prévues, en évitant les dérapages au niveau de l’endettement public et du déficit budgétaire entre autres. Le temps pour la présentation du 5e budget et du bilan arrivera plus vite qu’on ne le pense. Time is of an essence.

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