Si, si près du ciel.
Et les étoiles, nos belles amies, brillantes et pures se penchant vers nous avec délicatesse, comprenant notre grande fatigue. Devenir l’une d’elles !
Nous sommes enfin arrivés, sur le toit du monde, après 22 heures de train, de la ville de Xining, ce train qui parcourt la Chine sur 4561 kilomètres de Pékin à Lhassa, dont 550 kms situés sur le permafrost (terres gelées en permanence), traversant le tunnel le plus élevé du monde à 4,905 mètres d’altitude, terminé en 2008.
Le confort de nos couchettes « molles » (à quatre couchettes au lieu de six), la présence sympathique de nos jeunes compagnons de voyage – tant de jeunes touristes chinois ! on se parle, on partage des friandises – donnent le ton à ce voyage inédit. Nous sommes enivrés de paysages grandioses, admiratifs de la prouesse technologique mise en place pour ce train le plus haut du monde. Que ne fait-on pas pour les ressources hydrauliques et géothermiques du Tibet, ses réserves en lithium, uranium, étain, cuivre, or, bauxite, chrome, fer, manganèse… ? Certains wagons sont pressurisés ; de l’oxygène est à notre portée en cas de malaise. Heureusement, seules nos oreilles souffrent un peu, comme au décollage ou à l’atterrissage d’un avion. Nous grimpons, lentement, lentement (30 kms/heure ?) entre somnolence et éveil de tous les sens pour ne rien rater du spectacle unique qui se déroule devant nos yeux. Yaks, habitations tibétaines entourées de murettes en bouse de yak, mers de colza s’étalant à l’infini, lacs, torrents…C’est une création et récréation perpétuelle. L’état des toilettes nous incommode mais nous sommes partis pour une aventure unique.
Lhassa, enfin.
Bizarre sensation. Pas de guide. Nous sommes dirigés en dehors de l’aéroport pour le contrôle des papiers. Permis spécial. Serait-ce suffisant ? Le cœur bat un peu plus vite. L’altitude en est la cause – nous sommes à 3600 mètres et heureusement que les 22 heures passées dans le train nous ont acclimatés graduellement – mais aussi la forte présence des forces policières chinoises. Nous changeons d’univers. Kunming, Dali, Liqiang et Xining, villes chinoises que nous avons visitées avec grand bonheur, s’estompent.
Les images du Yunnan sont loin – Western Hills, Dragon Gate à plus de 2500 mètres, Stone Forest de Kunming ; les Trois Pagodes de Dali, l’ancienne et pittoresque ville de Liqiang, les Bai et les femmes Naxi, société matriarcale, le spectaculaire Tiger Leaping Gorge à 3780 mètres, le Jade Dragon Snow Mountain, Shangri-La, mythique ville aux confins du Tibet, société parfaite à l’image du paradis, inventée par James Hilton dans son roman « Lost Horizon » (1933).
Déroutante arrivée. Physiquement, mentalement, nous basculons. Mais le guide est là en dehors du périmètre protégé. Tibétain, d’une trentaine d’années, visage buriné par l’air de son village des montagnes qu’il regagne en saison morte, Pipo – d’un surnom qui nous facilite la vie – est là. Il sera toujours à nos côtés, avec son éternel chapeau pour les visites des sites, les « checkpoints », attentif, discret, serviable. Efficace aussi pour gérer les moments de crise comme celui de l’annulation de notre vol de retour de Shigatse à Chengdu pour cause subite d’inondation et sa conséquence néfaste sur les vols suivants vers Kuala Lumpur.
Jamais hôtel ne fut aussi bienvenu que le Shangri-La avec son architecture aérée, son ambiance paisible. Et pourtant nous en avons connu d’autres de la même catégorie. Mais ici, tout est fin, subtil. Et il y a un « Oxygen Lounge » en plus d’un centre médical pour veiller sur nous. Les images de la ville commerçante, les rues obstruées de travaux, pas très en accord avec ce que nous attendions s’éclipsent vite. Respirons, respirons, les yeux toujours tournés vers ce ciel et ces étoiles si proches….
Le cœur s’emballe, d’exaltation. Pas pour la ville elle-même qui, en fait n’offre pas de perspectives esthétiquement belles. Mais il y a le Palais du Potala, « dzong » ou forteresse, reconstruite par le 5e dalaï-lama, Lobsang Gyatso (1607-1682). Palais Blanc, quartier de résidence, bureaux, séminaire et imprimerie, Palais Rouge voué à l’étude religieuse et prières, abritant des stupas (sépultures sacrées) de huit dalaï-lamas. Admirons le stupa du 5e d’entre eux, édifié en 1691, cette belle structure en bois de santal, plaqué de feuilles d’or (3727 kgs) et serti de diamants, perles, agates…Et que dire des thangkas (peintures sur du coton ou soie, représentant Sakyamuni et des divinités telles que Tara, et des mandalas (représentations spirituelles de l’univers) ? Nous naviguons (plutôt montons et descendons constamment) dans un monde à étages, chargé de symbolique.
Il ne faut surtout pas se presser même si la visite du Potala est limitée à 2300 billets par jour et la durée à une heure. Nous arrivons, nous arrivons. La fatigue est là mais Pipo nous encourage gracieusement à monter, monter.
Après le Potala, c’est le temple du Jokhang, « maison du Jowo » en référence à la célèbre statue qu’il abrite, représentant le jeune Bouddha, qui a été sculptée de son vivant selon les mythes et amenée au Tibet par la Princesse Wencheng (environ 623-680), épouse du roi Songtsen Gampo. La tradition tibétaine attribue l’introduction du bouddhisme et la fondation du Jokhang à deux reines, épouses du roi, la princesse Wencheng venant de Xian et la Princesse Bhrikuti Devi du Népal. Situé dans le quartier du Barkhor, c’est le premier temple bouddhiste construit au Tibet, cœur spirituel de Lhassa et lieu de pèlerinage depuis des siècles.
De nombreux pèlerins, après avoir franchi de hauts cols, accomplissent mètre par mètre leur chemin de prière (pèlerinage ou kora qui parsèment le sol tibétain) autour du Jokhang. Ils progressent sur le circuit rituel (cour extérieure et porche d’entrée du temple) en faisant des kjangchag, prosternations consistant à se jeter à plat ventre, à se relever et recommencer à l’endroit où les mains ou le front ont touché le sol. C’est impressionnant surtout la nuit. Toujours ces bijoux d’étoiles qui rajoutent de la beauté à ces gestes antiques, si remplis de ferveur. Ferveur perdue par nous, trop imbus de matérialisme.
Mais le Tibet lui-même, du moins ce que nous apercevons sur des rues de Lhassa, est gagné par ce mal du siècle. Survie économique, aspirations nouvelles des jeunes générations, changement de contexte socio-culturel et politique (les jeunes devant s’inscrire obligatoirement à l’école jusqu’à 15 ans avant de fréquenter les monastères s’ils désirent devenir moines), des vents nouveaux soufflent sur montagnes et vallées. Et ce, malgré la volonté affichée de montrer les liens historiques de fraternité et d’égalité entre la Chine et le Tibet, de par l’alliance politique datant de plus de 1400 ans entre l’empereur Songtsen Gampo et la princesse Wencheng durant la dynastie Tang.
Spectaculaire pièce de théâtre historico-politique, « Princess Wencheng » réunissant plus de 800 figurants aujourd’hui, était dans la Chine populaire des années 60 une œuvre théâtrale de propagande, écrite par Tian Han sur les thèmes de la lutte des classes entre propriétaires tibétains et esclaves, du conflit entre civilisation chinoise et culture tibétaine présentée comme ignorante et retardataire, de l’intérêt pour le Tibet de faire partie de la Chine. Zhou Enlai, politicien subtil intervint personnellement pour proposer que le thème de la lutte des classes soit remplacé par celui de l’union des peuples par le mariage.
Après avoir gravi entre 400 et 500 marches, sur une colline aménagée en immense théâtre de plein air (25000 m2 et accommodant 4000 spectateurs), nous assistons à cinq actes “Charm of Ancient Tang Dynasty”, “Buddhist Music of Heaven and Earth”, “Great Beauty of Tibetan Dance”, “God of the Plateau” and “Harmonious Beauty between Tibetan and Han”. Sous les étoiles, les décors en 3D du Palais Potala et le Temple Jokhang, danses et musiques, neige artificielle tombant sur les spectateurs pour accompagner la Princesse Wencheng dans son long voyage vers Songtsen Gampo, tiennent en haleine. Le plaidoyer pour éradiquer la pauvreté, soulager humbles et âgés, renforcer l’harmonie entre les deux peuples grâce à son arrivée au Tibet gâche un peu notre plaisir en nous ramenant à la dure réalité contemporaine des Tibétains. Mais nous serons confrontés à une autre réalité demain, celle du bouddhisme tibétain.
Le bouddhisme tibétain :
quelques notions de néophyte
Après la visite de Norbulingka (le palais d’été du dalaï-lama), nous entrons dans le monastère Ganden, fondé par Tsongkhapa Lozang-dragpa (1357–1419) en 1409 et celui de Drepung, le plus grand des monastères tibétains et école mère des dalaï-lamas, fondé en 1416 par Jamyang Chöge Tashi Palden (1397–1449), disciple de Tsongkhapa. Ces deux monastères sont situés sur des montagnes, Ganden à 4300 mètres. D’obédience Gelug (voir plus loin), ils sont connus pour leur érudition. Bibliothèques et rouleaux antiques de documentation nous font planer dans un autre monde, de silence et d’amour de la connaissance à transmettre. Tant de moines qui, comme en Occident, de jour et de nuit, traduisent, reproduisent dans la fidélité du Verbe et l’abnégation de Soi. Tant de salles du trésor de la connaissance, tant de reliques et de statues de Bouddha qui peuvent à peine être mémorisées – interdiction absolue de prendre des photos – tant de salles de vénération avec les bonnets de couleurs différentes selon les écoles. Les salles, sombres, sentent le beurre de yak faisant office de cire dans des coupelles ornées de mèches ou de bougies. Il est difficile parfois de respirer. Parmi les bouddhas, du passé, du présent et du futur, Maitreya, le « Bienveillant » en sanskrit, est le prochain bouddha à venir lorsque le Dharma, l’enseignement du Bouddha Shakyamuni, aurait disparu. Il a des yeux qui parlent et des mains faisant le signe de l’enseignement. Un lien spécial se crée avec Maitreya. Allez savoir pourquoi.
Pipo, notre guide, complète autant qu’il peut nos informations fragmentaires sur le bouddhisme tibétain. Ce dernier est dans la mouvance vajrayana, différente du hinayana, la libération pour soi-même, proche du mahayana « être promis à l’éveil mais on reste dans le samsara afin d’aider les autres à se libérer ».
Les lamas les plus connus sont :
– Le dalaï-lama « océan de sagesse », une manifestation d’Avalokiteshvara, bodhisattva de la compassion
– Le panchen lama, « grand érudit »
-La karmapa, « manifestation de l’activité de tous les bouddhas »
Quatre grandes lignées ou écoles (bonnets de couleurs différentes) sont à distinguer :
– Sakyapa axées sur l’ascétisme, les bonnets blancs de la couleur des murs gris de son monastère ;
– Gelugpa sur l’érudition, les bonnets jaunes. La tradition des dalaï-lamas, fondée au XVe par Tsongkhapa vise à subordonner les pratiques tantriques à la formation textuelle de base et prône un célibat strict. Gelug = Vertueux ;
– Kagyu sur la transmission orale, les bonnets noirs ;
– Nyingma sur la méditation, les bonnets rouges. La plus ancienne et la plus orientée vers les aspects ésotériques du tantrisme avec un rôle central à la dévotion du maître. Nying = ancien.
Nous nous perdons souvent dans les explications mais retenons les significations des symboles dont : le Lung-ta ou « cheval de vent » qui apporte la paix, la richesse et l’harmonie et les Tashi Tagye ou les « huit symboles de bon augure ». Ils sont la conque blanche, qui éveille les êtres du sommeil de l’ignorance et les incite à accomplir leur propre bien ainsi que celui des autres ; la bannière de la victoire, qui atteste de la victoire de la sagesse sur l’ignorance et les obstacles ; le précieux parasol, qui protège les êtres des trois mondes inférieurs : enfers, esprits avides et animaux ; la roue du dharma (l’enseignement), qui représente l’unité de toutes les choses ; les deux poissons d’or, qui symbolisent la libération des êtres de l’océan de la souffrance ; le nœud sans fin, qui représente l’interdépendance de toutes les choses ; la fleur de lotus, qui représente la purification du corps, de la parole et de l’esprit et la floraison d’actes bénéfiques ; et en dernier lieu, le vase au trésor, qui symbolise la longévité, la richesse et la prospérité.
Esprit des montagnes, vallées et lacs
Nous quittons Lhassa en car pour Shigatse (300 kms et 8 heures de voyage avec arrêt pour des visites). Sans l’avoir prévu, c’est sur les pas d’Alexandra David-Néel (1), exploratrice du Tibet et orientaliste qui est partie du Sikkim en 1916 jusqu’à Shigatse, que ses nombreux écrits reprennent vie. Toute une documentation avec observation rigoureuse dans ses carnets de voyage.
Il est impossible de traduire l’impression d’infini, d’intemporel de ce qui nous entoure et de notre petitesse d’hommes et de femmes face à la nature qui défie nos sens. Les routes en lacets, adossées aux montagnes et surplombant des falaises sèment le vertige et l’admiration face à la fois aux merveilles naturelles et le travail, la spiritualité des humains. Nous pouvons sentir la présence des « dakinis » de sagesse, ces « sky dancers » qui ouvrent la voie à la libération intérieure.
Les écharpes blanches nouées aux branches d’arbres ou à des cordes, les drapeaux à prières se dressent sur montagnes, collines et pics. Les drapeaux sont constitués de cinq couleurs, incarnant les différents éléments. Le bleu représente l’espace (la voûte céleste) ; le blanc l’air (ou le vent, les nuages) ; le rouge le feu ; le vert l’eau ; le jaune (ou orange) la terre. Sur ces couleurs, sont imprimées des formules sacrées (des mantras ou des sutras) et des symboles parmi lesquels le dragon (la puissance), le Garuda (la sagesse), le lion des neiges (la joie sans peur) et le tigre (la confiance).
Cette tradition viendrait de la tradition Bön, avec des « prêtres-chamans », religion indigène à l’origine de la culture et de la spiritualité tibétaine.
Selon les croyances animistes et chamaniques, les Bönpos cherchaient à apaiser les dieux locaux et les esprits des montagnes, des vallées, des lacs à l’aide de rituels et d’offrandes. Ils auraient aussi utilisé des bandes de tissus sur lesquelles étaient peints des symboles sacrés pour pacifier la nature et recevoir les bénédictions des dieux. Ainsi, aujourd’hui encore le vent caresse les formules sacrées imprimées sur les drapeaux, les transmet aux dieux et à tous ceux qu’il touche dans sa course.
Yeux encore éblouis, nous passons par le col Gamba (4 998 mètres), où des Tibétains, vêtus de longs manteaux, proposent aux touristes de les prendre en photo en compagnie d’énormes chiens à grands poils autour du cou, de yaks et d’agneaux décorés. C’est étonnant et détonnant. Encore des lacets et des plongeons sur rivières, torrents et nous sommes devant le lac Yamdrok à 90 kms de Gyantse. Le troisième des lacs sacrés du Tibet. L’eau est turquoise comme le nom l’indique, gardée par une déesse. Nuages jouant dans le ciel bleu, il bruine par intermittence. Il fait froid mais la dentelle de brouillard qui enveloppe le lac à certains moments donne l’impression que la déesse avec sa belle chevelure nous souhaite la bienvenue et nous bénit.
Après le glacier Karola à 5560 mètres, c’est la ville de Gyantse (3977 mètres), son fort et son monastère. C’est la « ville héroïque » car en 1904, 500 soldats tibétains tinrent la forteresse durant plusieurs jours avant d’être défaits par les forces britanniques lors de l’invasion par l’armée de l’Inde britannique. Sur le mont Dzongri, près du fort, est le monastère du Palcho et son kumbum littéralement (100 000 images), le plus grand chörten (tombes sacrées) du Tibet. Comme partout ailleurs, les pèlerins font tourner les rouleaux (moulins) à prières à la force des bras. Et dernier monastère de notre parcours, celui de Tashilhunpo « toute la fortune et le bonheur rassemblés ici », à Shigatse, monastère gelug, construit en 1477, siège des panchen-lamas. Grand complexe monastique, dominé par les toits dorés des chapelles dédiées aux panchen-lamas décédés, il est constitué de plusieurs bâtiments dont le principal est le temple de Maitreya. Ce temple aux pierres rouges, édifié en 1914 par le 9e panchen-lama, renferme une immense statue dorée de Maitreya, le Bouddha du futur qui mesure 26 mètres de haut (250 kg d’or). Il renferme d’autres trésors inestimables tels que la somptueuse chambre funéraire du 4e Panchen-Lama. L’intérieur est décoré de 85 kg d’or, 15 tonnes d’argent et d’une multitude de pierres précieuses.
Om Mani Padme Hum
Om Mani Padme Hum, « Jewel in the Lotus », à voix haute ou intérieurement, ce mantra est une invocation à l’attention bienveillante et puissante de Chenrezig, l’expression de la compassion du Bouddha.
Chaque syllabe purifie un voile et correspond à l’une des six sagesses:
• OM : voile du corps / sagesse de la stabilité.
• MA : voile de la parole / sagesse qui accomplit
• NI : voile de l’esprit / sagesse émanant de soi-même
• PAD : voile des émotions contradictoires / sagesse qui embrasse
• ME : voile de l’existence substantielle / sagesse discriminante
• HUM : voile qui recouvre la connaissance / sagesse semblable à un miroir
Au pays des neiges, écrit, peint, gravé sur la pierre, chanté, récité avec le mala (rosaire), le Om Mani Padme Hum déborde les frontières du Tibet. Purifiant les voiles de l’existence et introduisant la sagesse.
Auprès des hommes et des femmes de tous horizons.
Auprès des nations. Encore faut-il attendre de multiples tours de la roue du Dharma.
Si, si près du Ciel.
———-
(1) Première femme d’origine européenne à séjourner au Tibet. Chanteuse d’opéra et féministe, journaliste et anarchiste, écrivaine et exploratrice, franc-maçonne et bouddhiste. Cf. entre autres
• Voyage d’une Parisienne à Lhassa (Plon, 1927)
• Mystiques et magiciens du Tibet (Plon, 1929)
• Initiations lamaïques (Pygmalion, 1930)
• La Vie surhumaine de Guésar de Ling : L’Iliade des Tibétains, (Éditions du Rocher, 1931) – avec la collaboration de Lama Yongden
• Au pays des brigands-gentilshommes (Plon, 1933)
• Le Lama aux cinq sagesses (Plon, 1935)
• Magie d’amour et magie noire. Scènes du Tibet Inconnu (Plon, 1938)
• Le Bouddhisme : ses doctrines et ses méthodes (Éditions du Rocher, 1939)