Le président de la Mauritius Amateur Weightlifters and Powerlifters Association (MAWPA), Poorun Bhollah, a-t-il toujours le droit d’occuper ce poste tout en étant membre des Conseils de village de Nouvelle France et de Grand-Port respectivement ?
Le Sports Act mentionne que politique et le sport n’étant pas compatibles et ce, depuis plusieurs années. En revanche, le principal intéressé est d’avis que les deux positions qu’il occupe ne posent pas problème ! Selon les informations dont nous disposons, Poorun Bhollah a été élu au conseil de village de Nouvelle France à l’issue des élections villageoises de 2012 avec le Groupement Socialiste de Nouvelle France avant d’être ensuite conseiller de district de Grand Port. Ce qui est contraire aux lois sportives du pays. Dans le passé d’ailleurs, soit en 2016, le président de l’Association de Pétanque de l’île Maurice, Rajkoomar Radhakrishnansing, avait été appelé à démissionner.
Cela suite à un mouvement de contestation porté devant Tribunal d’Arbitrage du Sports pour les mêmes raisons que Poorun Bhollah. L’affaire se répète donc, seraiton tenté de dire, et cette fois, avec l’élection de Poorun Bhollah comme président de la MAWPA. Pourtant, les règlements du Sports Act où il est justement question des « Functions and powers of National Sports Federations » sont très clairs : « A National Sports Federation shall, in the discharge of its functions and exercise of its powers (f) ensure that no person actively engaged in politics, coach or athlete sits on its Managing Commitee or acts as chairperson of any of its regional sports committees or sports affiliated with it. »
« Je ne suis pas dans l’illégalité »
Dans ces conditions, Poorun Bhollah ne peut continuer à exercer comme président. Sollicité pour une déclaration, le principal concerné a confi rmé être effectivement conseiller de son village et également un membre du Conseil de district de Grand Port, tout en contestant le fait d’être activement engagé en politique. « J’ai tout à fait le droit d’être conseiller de mon village. Je ne suis pas dans l’illégalité. Les élections au niveau des villages sont faits dans un contexte apolitique », déclare-t-il avant d’ajouter : « L’un des critères pour faire partie du Village Council est de ne pas être rémunéré par le gouvernement.
Or, il se trouve que je ne suis effectivement pas payé par cette instance, mais bien par l’établissement scolaire dans lequel je travaille. » Même s’il dit connaître les lois sportives du pays et ses restrictions, Poorun Bhollah trouve lui que son élection à Nouvelle France et dans le conseil de district de Grand Port n’a pas de lien avec la politique. « Que l’on sache que je ne défends aucune bannière politique », précise-t-il avant d’ajouter qu’à la suite des élections villageoises, un représentant est désigné pour représenter son village au Conseil de district. « Pour moi, cette démarche relève du social et non de la politique, d’autant que nous ne défendons aucun parti politique. Et je le dis une fois encore, je ne défends aucune bannière politique.
C’est à d’autres dirigeants qui sauront se reconnaître que la question devra être posée », fait-il remarquer. Le président de la MAWPA a certes mis ses arguments en avant, mais toujours est-il qu’il est connu de tous que les élections villageoises, aussi bien que celles des Conseils de districts et municipales, sont considérés comme étant des « political activities ». Et ce n’est pas aujourd’hui que cela changera. Ce qui est sûre, c’est que le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) gagnerait à prendre très vite au sérieux le cas Bhollah, après celui de la Mauritius Football Association (MFA). Nous apprenons d’ailleurs que le State Law Offi ce a été sollicité pour un avis sur la question. Affaire à suivre…