Pour les neuf premiers mois de cette année, la dette publique a progressé de l’ordre de Rs 18,8 milliards, pour atteindre les Rs 307,3 milliards à la fin de septembre dernier. C’est ce que révèlent les dernières statistiques officielles disponibles sur le Website du ministère des Finances. De ce fait, la dette par tête d’habitant a augmenté de quelque Rs 13 000, soit à Rs 242 950, contre une moyenne de Rs 230 000 au 1er janvier dernier. Le relevé officiel démontre que pour les deux derniers trimestres, l’endettement est à la hausse, soit une moyenne de Rs 7 milliards chaque trois mois.
D’ailleurs, la note de pied accompagnant le tableau de la dette publique indique trois raisons principales pour expliquer cette tendance. Force est de constater que le gouvernement a garanti des dettes de Rs 10,5 milliards au nom du National Property Fund avec l’opération Daylight Robbery du groupe BAI. Il faudra ajouter les Rs 3,1 milliards au nom de MauBank Ltd, soit presque la totalité des Rs 14,1 milliards de Public Enterprise Domestic Debt Stock à la fin de septembre.
Ainsi, du 31 décembre de l’année dernière au 30 septembre, la Public Sector Debt est passée de Rs 291,4 milliards à Rs 307,3 milliards. « The increase in public sector debt at end of September 2018 compared to June 2018 is due, inter-alia, to higher government borrowing for repayment of Benchmark 5-Year Bond of Rs 3.9 billion maturing in October 2018, increase in short term debt stock of the State Trading Corporation by some Rs 312 million in respect of higher import prices of petroleum products and disbursement of Rs 718 million of concessionary loan by Export Import Bank of China to Mauritius Telecom Ltd », fait comprendre le ministère des Finances.
Les principales composantes des Rs 307,3 milliards de dette publiique, représentant 64,2% du PIB contre 63,7% en début d’année, se répartissent comme suit;
dette locale: Rs 234,7 milliards, soit en hausse de Rs 18 milliards au 31 décembre dernier, dont Rs 93 milliards de Long Term Bonds et Rs 83 milliards de Treasury Bills, Short Term Borrowings et de Treasury Note;
dette étrangère: Rs 42,1 milliards contre Rs 45 milliards il y a neuf mois de cela
Public Enterprise Debt: Rs 30,4 milliards, soit en légère hausse comparativement au 31 décembre dernier.
Pour ce qui est de la dette des corps para-publics, les données du ministère des Finances indiquent que ces Rs 30,4 milliards représentent Rs 17 milliards pour des emprunts sur le plan local et Rs 12,8 milliards à l’étranger. Airports of Mauritius Ltd et le Central Electricity Board sont en haut de ce classement. Le gouvernement a garanti des dettes à l’étranger pour un montant de Rs 5,9 milliards pour le compte d’Airports of Mauritius Ltd. Le CEB a une ardoise de Rs 4,7 milliards, dont Rs 1,3 milliard empruntées sans garantie du gouvernement dans le circuit local et Rs 3,4 milliards de l’étranger avec la couverture du gouvernement.
A fin septembre, Mauritius Telecom Ltd, qui a bénéficié d’un emprunt de Rs 718 millions avec la garantie du gouvernement pour le projet Safe City, se retrouve avec un endettement externe de Rs 1,5 milliard à la fin de septembre.
Ce tableau de la dette reflète également les Ripple Effects de l’opération Daylight Robbery avec l’écroulement de l’empire Dawood Ajum Rawat, évalué à Rs 35 milliards. Au 30 septembre, ces Liabilities in the Exchequer’s Book se montent à Rs 10,5 milliards. Et cela sans compter Rs 3,1 milliards injectées au sein de la MauBank Ltd, après la mise en liquidation de la Bramer Banking Corporation Ltd et de la MCCB. Ce qui fait que quelque Rs 13,6 milliards ont été puisées des Public Funds pour le règlement du Ponzi-like Scheme de Dawood Ajum Rawat.