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Le mal du pays

Il conviendrait plutôt en fait de parler des maux dont souffre notre nation, tant elle est constamment affligée de diverses façons. Crimes, accidents, scandales politiques. Sans compter une fourniture d’eau déjà mise à mal par le climat à laquelle est venue s’ajouter des travaux routiers et leurs dégâts, par incidence, sur le réseau… Et la liste s’allonge.

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En fait, le tout fait partie du quotidien de quasiment tous les pays. Sauf que dans notre spécificité de petite île, avec une population d’un peu plus du million, l’impact est plus percutant.

Prenons le projet de réforme électorale. Depuis qu’il a été présenté, le “démon” du communalisme a de nouveau pointé son nez nauséabond, s’invitant sur diverses plateformes et divisant à tour de bras une société déjà considérablement scindée. Obstruant du coup un élément priori- taire : élaborer, via un dialogue concret, ouvert et franc, le sujet et en débattre afin d’arriver à trouver des pistes sérieuses amenant vers une réforme réelle de notre système qui reposerait sur de vraies bases solides, comme la méritocratie, les compétences professionnelles, l’apport au développement social… Au lieu de cela, on s’agite dans tous les sens, brandissant le sceau sectaire comme arme majeure ! Triste île-paradis. Aux prises des prismes d’une société perpétuellement en quête d’une chance de vivre ses différences, au nom d’un mauricianisme probablement mort-né. Surtout quand on s’arrête sur les paroles de certains qui œuvrent au sein d’associations sociocultu- relles… Le venin est brutal et sans fards.

Face à cette marée montante de maux, envahis par les prises de positions et les consignes souvent très extrêmes de certains, quelle option pour le citoyen lambda ? Suivre le troupeau ou se démarquer ? Faire la différence a un prix. Il faut de l’audace et le courage d’aller à contre-courant. Aussi on se fie à certains “leaders” de l’opinion publique, comme des chefs religieux par exemple. Dans cette veine, l’on ne peut que saluer la prise de position du car- dinal Piat sur la question de la réforme électorale, d’une part, et louer le souhait émis par le père Philippe Goupille, au nom du Conseil des Religions, en cette veille de Divali. Fête de la lumière révélatrice de vérités, et triom- phatrice du Mal, Divali est, pour les Mauriciens, une fête nationale. L’on devrait en effet se remettre en question au lieu de se laisser guider à l’aveuglette sans trop savoir où l’on ira.

Mais la part la plus importante dans ce travail concerne nos politiques, de tous bords confondus. Et de surcroît, ces leaders qui sont actuellement au pouvoir et qui avaient pris la ferme décision, lors de leur campagne électorale de décembre 2014, qu’ils feraient la différence en ne profitant PAS des plateformes socioculturelles pour faire de la poli- tique ! Parviendront-ils à se reprendre et ne pas céder à la tentation et aux pressions ? La balle est dans leur camp.

À tout cela vient s’ajouter, encore et toujours, le monstre à mille têtes qu’est le trafic de drogue. Si les arresta- tions et saisies sont quotidiennes, en revanche, de temps à autre, un “gros poisson” se retrouve dans les filets des autorités. Cette faille a d’ailleurs bel et bien été signalée dans le rapport Lam Shang Leen sur le trafic de drogue : parmi les points d’entrée des cargos, à Maurice, la mer représente l’élément le plus à risque. Puisque l’on ne peut, concrètement parlant, guetter chaque point susceptible d’être utilisé par les trafiquants pour faire passer leur came.

La nouvelle saisie de Grand-Baie cette semaine continuera encore longtemps à monopoliser les conversations. Elle retient l’attention d’une part à cause de la grande quantité de substances saisie (110 kilos) et, de l’autre, en raison de sa valeur marchande, qui atteint des sommets astronomiques, soit Rs 1,6 milliard. C’est dire que le business de la drogue est lucratif !

En cette veille de Divali et avec les fêtes de fin d’an- née qui pointent leur nez, il s’avère plus que nécessaire de freiner les pulsions destructrices animées par les seuls sentiments extrêmes. Plutôt, se ressaisir et repenser nos actes et retombées sur notre avenir représente une option plus… concrète. Si l’on veut construire notre demain sur des bases solides, et non sur des fondations qui prendront feu à la première étincelle.

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