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Mobilisation citoyenne contre un by-pass à Anse-La-Raie : “ Pas touss nou zarb ”

Un petit groupe de citoyens s’est réuni, hier, sur la plage d’Anse-La-Raie pour exprimer leurs griefs contre la construction d’un by-pass devant relier la route Mont Choisy/Cap Malheureux à Anse-La-Raie. Non pas qu’ils soient opposés au développement dans leur village, au contraire, mais ils ne comprennent pas pourquoi de magnifiques arbres, centenaires pour certains, doivent être abattus au profit d’une route. “Pas touss nou zarb”, clament-ils.

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Ils sont dans le flou. “Quel est le véritable dessein de ce by-pass? Quelle en est la nécessité?”, demandent les habitants de la région d’Anse-La-Raie, Calodyne et St-François. Jusqu’ici, ils n’entendent que des rumeurs. Mais déjà, au niveau de l’hôtel Tui Sensimar Lagoon Mauritius, les ouvriers de la société Transinvest Construction Ltd sont à l’œuvre sur le site pour déblayer le terrain.

Les habitants de St François, Calodyne et Anse-La-Raie
s’opposent à l’abattage des filaos et réclament
des éclaircissements des autorités

Et les propos avancés au Parlement par le ministre des Infrastructures publiques – qui s’en était ouvertement pris au député MSM Sudesh Rugoobhur sur cette question, lequel avait fait un plaidoyer pour que le ministère revoie l’alignement de ce bypass – n’ont en rien convaincu les habitants de la localité. Si Nando Bodha affi rme que la route côtière restera toujours accessible à tous, avançant que le bypass vise à désengorger le trafic dans cette région et à éviter des accidents, les habitants sont sceptiques.

D’une part, en raison des rumeurs persistantes quant à l’objectif final de cette construction qui serait de promouvoir l’ouverture d’autres hôtels et villas de riches dans la région. D’autre part, parce que, selon eux, en dépit des nombreux tournants, “pena même accident ici.” Qui plus est, les habitants ne comprennent pas comment une route sera construite sur des wetlands. “Couma lapli tombé, sa marécage-là rempli. Gagn droit construire lor wetland?”, demandent-ils. Et de déplorer que “nou, kan bizin rode permis pou mont lacaz, si lacaz à coté wetland, pas gagn permis!”

Comme d’autres habitants de la région, Nandini Pather demande à voir les plans de ce projet au coût de Rs 200 M. Un projet qui, à première vue, a été réaligné sur celui envisagé par l’ancien régime en 2011. La jeune femme soutient que la plupart des citoyens ne sont guère au courant de cette présente construction, hormis les rumeurs, alors qu’il s’agit d’un projet qui transformera leur village et qui risque d’être une catastrophe écologique. Les habitants réclament plus d’explications. Principalement en ce qui concerne l’abattage des magnifi ques filaos de cette région côtière. Si le ministre a confirmé que 150 arbres seront abattus et 400 autres replantés pour les besoins de ce projet, les habitants estiment que c’est là un crime contre la nature. “Kot pou plante ça bann zarbres-la?”, demandent-ils. Une nouvelle route sera, sans doute, utile à tous, disent les citoyens, mais pourquoi abattre autant d’arbres? Ces arbres donnent de l’ombre, procurant paix et tranquillité aux nombreuses personnes qui visitent la plage d’Anse-La-Raie.

Pourquoi dépenser des millions pour un by-pass alors que, disent les habitants, ce budget pourrait être utilisé pour le développement de la localité, par exemple pour la construction d’un Youth Centre ou d’un Centre de Loisirs? Artnel Parsad, président de Forces Vives de St-François, Calodyne et Anse-La-Raie, indique que l’association n’est pas satisfaite de la manière dont le projet est en train d’être appliqué. “Ce n’est pas que nous sommes contre le projet, mais nous avons besoin d’explications, de pouvoir exprimer nos craintes et donner nos suggestions”, dit-il.

Il affirme qu’il n’y a pas de gros problème d’embouteillage dans cette région, sauf pour la fête Ganga Asnan quand de nombreuses familles se rendent à la mer. Les habitants de la localité estiment qu’au lieu d’abattre de magnifiques arbres, les autorités devraient réparer, élargir et embellir l’actuelle route côtière en y plantant, au contraire, d’autres arbres de chaque côté.

Ces citoyens ne comptent pas rester les bras croisés. Outre une pétition qu’ils enverront prochainement aux autorités, ils envisagent une manifestation pacifique la semaine prochaine pour dire “pas touss nou zarb!” Ils sollicitent le soutien du Premier ministre pour que le chef du gouvernement s’intéresse de plus près à leur région et y amène de vrais projets de développement qui amélioreraient la qualité et le niveau de vie des villageois. Dans leur combat, ils peuvent compter sur le soutien total du député MSM de la circonscription, Sudesh Rughoobur. Si ce dernier s’est fait remonter les bretelles, la semaine dernière, avec sa prise de position sur ce projet, il n’a pas abandonné le combat.

Il lance un appel à Pravind Jugnauth pour qu’il écoute la voix de ses mandants. “Je lui demande personnellement, comme député de la circonscription, de s’assurer tout simplement que mes mandants continuent d’utiliser la route côtière d’Anse-La Raie, comme cela a été le cas pendant plusieurs décennies, et qu’on élimine la déviation à côté de la route côtière. Nous ne sommes pas contre le projet mais demandons simplement qu’on ne touche pas à l’ancienne route.” Ce qui, selon lui, éviterait également une catastrophe écologique.

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