Traiter les gens élus de “fatras” sur une plate-forme publique pourrait causer annoyance et inconvenience. Un déplaisir grave méchant. Il n’est pas plus recommandé de jouer au mariole preneur nisa sur les réseaux. Encore moins de souligner le caractère comique de certains de nos honorables seigneurs. Ceux susceptibles de pendre la mouche dès qu’on leur montrerait du doigt… pour saluer la grandeur.
Causer un “agacement”, une “irritation” aux mandarins (éventuellement à un individu lambda) et à la bien-pensance sur la toile pourrait valoir dix piges de geôle. Sans compter la détresse et l’anxiété que confère toute réclusion. Serait-ce attenter à la cyberliberté d’expression et d’opinion des friendly Facebookers ? Une façon de leur intimer l’ordre de fermement la museler, sous peine de cracking. Ou d’éventuel séjour tous frais payés à l’ombre… des camarades de chambrée.
Ne chambrons donc pas. C’est un quasi-commandement en passe d’être ajouté aux quarante autres : tu ne chambreras point en ligne. Au risque de contempler un horizon monotone à travers des barreaux. Ainsi devrions-nous considérer la mise en garde sous-entendue. Certes, cyberprédateurs et pédophiles rôdent et vagabondent. Il importe de savoir sévir sans nuire à l’expression d’opinion à laquelle est en droit de prétendre une full democracy comme la nôtre.
Changeons de sujet. Les dés sont pipés dès le départ. Ce qui, au final, donne un système vicié. Essayons de saisir pourquoi les circonscriptions sont découpées de sorte à condenser les gens en groupes ethniques similaires. Et, comme par hasard, des caciques faisant acte de candidature correspondent presque toujours aux ethnies majoritaires des régions concernées.
Le territoire électoral semble taillé à la mesure du communalisme. Ce bornage suranné ne convient pas à nos aspirations mauriciennes. Ni aux élans patriotiques de notre nation en devenir. Cet enclavement est une invite à peine voilée au vote divisionniste. Et l’arc-en-ciel apparaît soudain comme une illusion impressionniste. Un jeu de lumières impossible à saisir.
Vous sentez-vous représenté(e) au Parlement par un des trois chefs de tribus pour lesquels vous vous êtes dérangés jadis par un beau dimanche ensoleillé et resplendissant d’espoir, combien même ce candidat est membre de votre ethnie ? Cessons de nous catégoriser en grappe ethnique, enfants du sol ! Votons pour des idées et non pour des hommes de partis. Élisons des hommes qui prennent le parti de concrétiser un projet de société. Une qualité de vie viable pour tous.
Ce ne sont que des hommes avec leurs imperfections. Au fond, que leur demandons-nous ? Si ce n’est d’être des gestionnaires en qui nous aurions confiance, sans craindre d’être abusés ou spoliés. Nous leur réclamons de faire fructifier nos acquis et de nous permettre de vivre au mieux. Il s’agit de sincérité et non de mépriser ce peuple de braves gens. Ni d’insulter son intelligence et sa bonne foi.
Passons à autre chose. On se souviendra que le métro fut d’abord “léger” avant de devenir “express”, toujours sur le tracé du défunt train. Des destinations sont promises jusqu’à Souillac et au-delà. Mais quel est le prix réel dudit dessein envisagé au nom de la modernité ? Pensées solidaires aux riverains rêvant de pioncer à poings fermés. Pour qui roupiller au calme est, hélas, un luxe voluptueux.
Ailleurs, le seul et unique Shameem est frappé d’interdiction de publier des posts. Cet internaute irrite et le Cabinet et la Cuisine. Ce n’est pas une blague, nonobstant le déni des roitelets officiant dans les officines précitées. Faites gaffe à vos propos, Facebookers; tout ce que vous direz pourrait être retenu contre vous. Vous avez néanmoins le droit de garder le silence. Car, comme l’ironisait Shameem, “tou lakrem sokola aster”. Ne disons pas autre chose.