Peu de gens le savent, mais une partie de l’ancien Arab Town est toujours en mode opération. Une dizaine de commerçants nous expliquent que contrairement à leurs collègues du New Arab Town qui ont été forcés de plier bagage, eux occupent un terrain privé.
Dans un couloir sombre qui jouxte le chantier du Metro Express, Dan Luximon, assis sur un tabouret, nous regarde avec un air troublé. “Se sel fason mo capav atir dimounn pou vinn aste kot mwa.” Si lui et une dizaine de commerces peuvent continuer à y vendre leurs produits, à quelques mètres des pelleteuses, engins de chantiers et camions, c’est que ce terrain leur appartient. “Il nous a été légué par nos parents ou grands-parents qui y ont durement travaillé bien avant la disparition des chemins de fer dans les années 1960”, s’enorgueillit le quinquagénaire.
Bien que conscient que le passage du Metro leur sera grandement bénéfi que quand le projet sera complété, Dan Luximon et ses comparses lancent un appel au public et aux nostalgiques d’Arab Town de venir leur rendre visite et faire des achats “car depuis le début des travaux, avec toute la poussière et le bruit, nos ventes ont diminué par 80% “, soulignent-ils. Avis donc aux intéressés surtout à l’approche des fêtes.