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Michael Clency : “Marilene” le sort de l’ombre

  • A 17 ans, son père, Roger Clency, lui avait proposé de chanter “Rosa”, devenu un classique…

A 57 ans, Michael Clency fait son entrée dans la lumière avec “Marilene”, sur la compilation Konpil Sega Piknik divan laport. Resté dans l’ombre de ses parents : Roger et Marie-Josée Clency, il veut désormais faire valoir son talent et rendre hommage à son père pour lequel il voue une grande admiration. Le fi ls de Roger Clency Gobindram, qui vit à la Réunion, a donné le ton à sa nouvelle carrière, à Maurice, cette semaine.

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A La Réunion, où il s’est installé il y a deux ans, Michael Clency interprète ses compositions lorsqu’il est sur scène

Il n’aurait pas décliné son identité que l’on aurait deviné sans mal celle de son père. Tout, du physique aux mimiques, dans Michael Clency, rappelle Roger Clency. Y compris les fameuses lunettes noires ! Mais celles qu’il porte, tient-il à faire ressortir, ne sont pas pour amplifier la ressemblance avec son célèbre père. C’est une question d’habitude dit-il. Et quand il les enlève, ce sont des yeux remplis d’amour pour un homme à qui il voue une admiration sans bornes, que Michael Clency laisse voir.

Son regard est aussi empreint de tristesse. « Je n’ai pas encore fait le deuil de mon père. Il est encore très présent dans ma vie. Nous étions tellement proches. Avec lui, chaque moment passé était unique », confie-t-il ému. Pourtant, cette complicité était discrète, loin des projecteurs et de la scène. Si Michael n’était pas souvent dans la salle où se produisait son père, en revanche, il était rarement absent de sa vie. Malgré la distance géographique qui les séparait, le fils en France et à la Réunion, le père à Maurice, les deux hommes se faisaient un devoir de se rencontrer au minimum une fois l’an à l’île soeur où réside Cathy, la fille du chanteur décédé.

« Ma fierté est le nom qu’il m’a donné »

Un peu plus de deux ans après le décès de son père, Michael Clency fait le choix de sortir de l’ombre.

A 57 ans, il était non seulement grandement temps de faire valoir le talent qu’il porte dans son ADN, mais aussi, assure-t-il, de rendre hommage à l’artiste qu’était son père en perpétuant son héritage. « Je ne cherche pas à copier mon père. Je ne vais rien en tirer en l’imitant et ce n’est pas mon but ! Ma fierté, elle est ailleurs, dans le nom qu’il m’a donné », explique Michael Clency.

Fils aîné du chanteur, Roger Clency Gobindram, il est le seul des enfants de celui-ci à porter le même nom que lui. A la naissance de son fils Matteo il y a neuf ans, il était, dit-il, évident qu’il lui lègue ce prénom. Avec “Marilene”, une de ses compositions, il fait son entrée dans la cour des chanteurs locaux déjà en poste.

Au hasard d’une conversation lors d’une rencontre à La Réunion avec le producteur Gérard Louis, Michael Clency lui glisse la maquette d’un séga d’ambiance : Marilene. « Quelque temps après son retour à Maurice, Gérard Louis m’a appelé et m’a dit que le séga lui plaisait et qu’il avait sa place sur la compilation qu’il préparait alors », explique le chanteur. Mais les choses n’allaient pas s’arrêter là. Michael Clency est invité à se produire au pays natal. Et annonce un album en gestation.

« Au public mauricien de me juger »

Si le rideau ne se lève que maintenant sur Michael Clency, cela fait quand même de longues années qu’il chante en tant qu’artiste amateur. Il a accompagné ses parents durant leur carrière dès sa plus tendre enfance. « J’étais danseur, j’ai chanté à leurs côtés quand ils animaient les soirées dans les hôtels. J’ai même remplacé mon père quand il ne pouvait pas chanter à l’hôtel. Plus tard, quand j’ai commencé à travailler, j’ai été embauché dans la cuisine d’un hôtel. Mais ce métier n’était pas fait pour moi. J’ai intégré l’équipe d’animateurs d’un hôtel où je me suis senti à ma place », raconte Michael Clency. Peu de temps après, son père lui annonce que la famille émigre en France. C’était dans les années 1980. « Mon père ne voulait pas que je reste éloigné de la famille. Je l’ai suivi », dit-il.

Et de confier qu’avant de quitter Maurice, il aurait dû avoir accepté une demande que lui avait faite Roger Clency. « J’avais 17 ans. Il avait écrit un séga, “Rosa”. Il m’a proposé de le chanter. Mais je ne l’ai pas écouté ! » En France, Michael Clency exerce différents métiers sans pour autant mettre sa passion pour la musique aux oubliettes. De la variété au séga, il propose un répertoire éclectique lors des soirées où il est invité à se produire. Il y a deux ans lorsqu’il s’installe à La Réunion, Michael Clency constitue une série de textes qu’il a écrits. Ce sont des chansons originales qui figureront sur un album. “Marilene” a déjà donné le ton ! « Je laisse le soin au public mauricien de juger si je peux aller plus loin dans ma nouvelle carrière », dit Michael Clency tout en croisant les doigts pour un rendez-vous avec le succès.

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