Le papa de Navin a rendu l’éducation secondaire non payante, à la veille des législatives de 1976; Pravind abolit les frais d’inscriptions et rend gratuites les universités publiques. Cela devrait dans un premier temps faire baisser les chiffres du chômage des jeunes.
Les frais d’écolage dont devaient s’acquitter les parents seraient rendus caducs à la prochaine rentrée universitaire (avec la proposition d’enseignement supérieur gratuit). Ça ressemble un tantinet à du populisme. Certains lâchent le terme “médiocratisation” des études, sinon bribe. Attendons voir…
L’éducation tertiaire répond-elle adéquatement aux besoins et aux normes du monde professionnel ? Faudrait organiser un débat sur la question un de ces jours. Guettons la présentation du Budget (juin 2019) pour savoir d’où le pognon sera puisé… Sans doute des 115 milliards annuels que rapportent les taxes.
Les consultations sont proches. Le Prince espère rafler la mise auprès des jeunes et des vieux. D’où les subventions en veux-tu, en voilà ! On devrait perpétuellement être dans un contexte électoral. C’est là que nos politiciens sont les plus performants. Tous se démènent comme de beaux diables pour briller à nos yeux. Notons qu’une nouvelle hausse de la pension de vieillesse et d’invalidité est à l’étude.
Est-ce qu’en prime, ceux finissant leurs études tertiaires seront engagés dans la fonction publique ? L’appareil d’État sera probablement mis à contribution pour servir ce dessein. Somme toute l’apanage de tout gouvernement sortant ? Et celui-ci ne dérogerait pas à la règle.
Autre sujet. Le Prince a accédé au trône de manière interlope, et son avenir devrait dépendre d’un tribunal tenu par des Lords, coiffés de perruques, le mardi 15 janvier 2019 (affaire MedPoint). Sauf renvoi à une date ultérieure.
Si notre Prince est trouvé coupable, les portes du pénitencier lui seront grandes ouvertes. Il perdrait le cas échéant son siège. Le Petit joue gros ! Une telle éventualité arrangerait les affaires de “certaines personnes” voulant recouvrer leur place sur le maroquin de l’auguste Assemblée.
On vous enjoindra à voter avec rage et sans réfléchir. On jouera comme d’habitude avec les émotions du Mauricien. Qui, n’écoutant que son cœur, pourrait avoir déjà voté dans sa tête. Pravind ou Navin ? Telle est la question… que devrait aussi se poser l’honorable Paul, afin de sceller (selon la tradition électorale) une alliance avec le parti le plus prometteur.
Les alliances sont contractées à la veille des urnes. Tous les grands observateurs le savent. Le secret prévaut sur la date du prochain scrutin. Il est écrit que le gouvernement devrait “accoucher, selon toute vraisemblance, des législatives avant la fin de l’année. [Or] si la dissolution du Parlement n’intervient pas avant le 21 décembre […] les législatives se tiendront fort probablement en 2020.”
En effet, à compter du 21 décembre 2019, le Prince disposera de 150 jours pour organiser des élections démocratiques. C’est marqué dans la Constitution. Et personne ne souhaite outrepasser cela… à moins de vouloir jouer aux apprentis dictateurs scotchés au pouvoir, comme dans les démocratures. Nous devrons veiller à ce que cela ne se produise jamais dans ce pays.
L’honorable Pravind devrait nous faire comprendre que l’université gratuite au début d’une année électorale n’est nullement un calcul politicien. Et que cela n’a rien à voir avec le fait que la jeunesse concernée représente environ 24% de l’électorat. Idem en ce qui concerne un réajustement de la pension de vieillesse. Ce n’est évidemment pas une façon d’atténuer les répercussions d’un éventuel jugement défavorable du Privy Council…
Nous le saurons bien assez tôt. Mais sachons que la gratuité a un prix.