La diaspora tamoule célébrera le Thaipoosum Caavadee à travers le monde, lundi 21 janvier, dans tous les korvils, et ce en organisant un rassemblement spirituel, soit au bord d’une rivière, au bord de la mer ou en tout autre lieu naturel où l’eau coule en abondance. Cela est devenu un événement de grande portée dans tous les pays et continents où la communauté tamoule a élu domicile depuis belle lurette.
En Europe, en Asie, en Amérique, en Afrique et même en Australie, de grandes manifestations religieuses et culturelles sont prévues dans les rues avec des cavadees riches en couleurs et ornés de fleurs pour se rendre dans leurs korvils respectifs et rendre grâce à Mourouga, après un nombou (carême) de dix jours.
Ici à Maurice, en dépit du fait que c’est officiellement un État laïc, le gouvernement a mis sur pied une Task Force présidée par le Premier ministre pour coordonner tous les services tant gouvernementaux que municipaux, et il est à remarquer que tel n’est pas le cas dans certaines régions. Il semble que les quartiers urbains soient privilégiés, laissant ainsi pourrir la situation dans les régions rurales tout bonnement parce que l’assistance y est moindre.
Cela fait des lustres qu’un korvil, situé sur la route côtière de Riambel, est discriminé s’agissant du ramassage d’ordures, de vieille ferraille, d’appareils électroménagers et autres déchets ménagers accumulés à proximité. Et ce, sans parler de cette odeur nauséabonde qui y émane, incommodant les pèlerins et autres dévots pour la célébration du Thaipoosum Caavadee. Ce lieu est invivable et tout est permis à certaines personnes qui se sentent proches du pouvoir et des politiciens. Ils n’ont que faire du civisme.
Une observation: pourquoi des défenseurs de l’environnement n’attendent qu’après un rassemblement pour crier à l’incivisme des Mauriciens et, dans ce cas à Riambel, ils ferment les yeux et leurs bouches. Il paraît qu’il y a sélection en matière de sauvegarde de l’environnement.
Trop c’est trop, s’exclament les habitants de ce quartier sud qui ont dû mettre la main à la poche pour louer des “JCB” à maintes reprises en vue de nettoyer cette belle région du sud de l’île pendant que toutes les autorités concernées ne font absolument rien pour remédier à cette situation qui a trop duré. Pour eux, le Conseil de District a démissionné devant ses responsabilités et personne n’ose le montrer du doigt. Des membres du public considèrent cela comme un boycottage du fait que l’électorat ne soit pas du bon côté.
En ce sens, une manifestation pacifique est envisagée devant le Parlement pour dire non à un dépotoir devant un lieu fréquenté par beaucoup de gens et surtout par des touristes qui s’y rendent pour contempler ce joyau architectural de l’art dravidien qu’est ce korvil. Une honte pour une île Maurice durable en ce XXIe siècle.
P.S.
Il est à signaler qu’Auguste Toussaint, dans son ouvrage ‘Port-Louis deux siècles d’histoire…’, nous montre une belle photo de dévots portant des cavadees dans la cour de Kylassum, le korvil central de la communauté tamoule de l’île Maurice.