- C’est ce qu’annonce le maire, Hans Marguerite. Le contracteur déjà sélectionné établira ses quartiers bientôt
- La réplique à l’agonie de La Malmaison sera démontée
Le nom du contracteur qui a décroché le contrat de la rénovation de l’hôtel de ville de Curepipe sera connu, selon le maire Hans Marguerite, dans quelques jours. Les travaux de reconstruction, puisque le vieux bâtiment qui est sur le point de s’écrouler nécessite bien plus qu’un simple lifting, démarreront également dans les jours à venir. Transférée de Moka à Curepipe, en 1902, La Malmaison est quasiment morte. Même si le constructeur aura à livrer une structure identique au bâtiment historique, il demeure que La Malmaison aura déjà perdu de son âme!
L’hôtel de ville de Curepipe fait pitié à voir! En ruine, le bâtiment historique offre une image de désolation. Sans compter la toiture défoncée par endroit, l’hôtel de ville, patrimoine inestimable abandonné à son sort pendant trop longtemps, est devenu un débarras pour des équipements usés et une poubelle pour des irrespectueux. Prévue pour juillet 2018, sa rénovation devrait démarrer dans quelques jours. C’est ce qu’a affirmé le maire de Curepipe, Hans Marguerite à Week-End. C’est aussi ce qu’il avait laissé entendre — et avec le même enthousiasme — l’année dernière. Mais c’est finalement, peu avant la fin de l’année dernière que l’appel d’offres ouvert aux contracteurs mauriciens et étrangers a été lancé. Si au départ, il avait été question que l’appel d’offres pour le projet de rénovation ne s’adresse qu’aux professionnels étrangers, néanmoins les entreprises locales ont eu également la possibilité de soumettre leurs propositions. Le retard accusé dans les procédures a causé de grands torts à la structure, laquelle est en ruine.
Faire revivre La Malmaison
“Le Central Procurement Board va annoncer l’identité du contracteur à qui la reconstruction, au coût de Rs 145 M, de l’hôtel de ville a été allouée, dans 7 jours !” a déclaré Hans Marguerite, jeudi dernier. Qui a décroché le contrat ? Le maire de Curepipe n’a pas souhaité se prononcer sur l’identité de l’entreprise. Quant au contracteur désigné, il établira ses quartiers dans quelques jours et aura la responsabilité de sécuriser le périmètre de l’hôtel de ville. Tombé en ruine et représentant, par ailleurs, un réel danger pour quiconque s’aventure au plus près de la Malmaison, la rénovation du bâtiment sera plutôt synonyme de reconstruction qu’un lifting.
Et qui dit reconstruction, dit démolition. Vu l’état de l’hôtel de ville de Curepipe, celui-ci ne devrait pas y échapper. Toutefois, le consultant, la compagnie Desai Construction Ltd, précise qu’il sera question d’un démontage soigné du bâtiment. Les matériaux, dont le bois, pouvant être réemployés, seront récupérés, d’où la nécessité de démonter et non de démolir la structure. Cependant, le contracteur sera tenu de respecter l’architecture originelle du bâtiment dans son intégralité et ainsi livrer un projet identique à la Malmaison. Durant les travaux; d’une durée de 15 mois, les espaces de détentes, dont le jardin d’enfants, resteront ouverts au public.
Vache à lait pour contracteurs ?
Si après la réouverture de l’hôtel de ville en septembre 1995, l’entretien du bâtiment a été grandement négligé jusqu’à conduire à sa dégradation, le maire actuel avance que 20% des recettes qu’apporteront les prochaines activités organisées par la mairie iront dans le budget de sa maintenance. En 1995, c’est le maire d’alors, Ananda Rajoo, qui avait procédé à la réouverture de l’hôtel de ville de Curepipe, et ce après de longues années de restauration conduite sous la supervision de l’architecte Marc Daruty. L’hôtel de ville avait commencé à présenter des signes d’usure dès les années 1980, mais les travaux entrepris sans mesurer l’envergure des conséquences de cette absence d’entretien n’ont pas suffi à prévenir la dégradation de La Malmaison. “Même si la mairie disait ne pas avoir suffisamment d’argent, il faut savoir que l’hôtel de ville générait des recettes de Rs 1,2 million à Rs 1,3 million annuellement. Cet argent aurait pu être utilisé pour son entretien.
Après la rénovation, l’architecte Marc Daruty nous avait soumis un cahier des charges avec les fréquences d’entretien, du nettoyage des lustres à l’inspection des circuits électriques”, dit Ananda Rajoo. Ce dernier est d’avis qu’il y aurait une volonté délibérée de “faire de l’hôtel de ville une vache à lait pour les grands contracteurs”, lesquels profiteront de budget faramineux pour effectuer de gros travaux de rénovation.
Ananda Rajoo se dit affligé par le spectacle désolant qu’affiche actuellement le vieux bâtiment, envahi par des fougères. C’est une situation qui, dit-il, est “le reflet d’une carence dans l’ensemble de l’administration régionale”.