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Il était une fois Christchurch…

ZIBYA ISSACK

Les fusillades sanglantes ne datent pas d’aujourd’hui. Selon l’agence Global Coalition to Protect Education from Attack, « entre 2009 et 2012, plus de trente pays ont connu une série d’attaques ciblées sur les écoles, les enseignants et les étudiants par des groupes armés ». De telles nouvelles restent fondamentalement accablantes, surtout lorsqu’on imagine les dernières minutes atroces vécues par de pauvres innocents. Idem pour le conducteur du « camion fou » de Nice ou encore la fusillade dans un établissement scolaire de Newtown aux États-Unis.

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Tout cela est affligeant…cette fois-ci, une nouvelle mode est introduite ; celle de la technologie, agrémentée d’une bonne dose de sadisme. On a droit alors à des tueries en direct. C’est ce dont nous avons justement témoigné: un Australien ressentant le besoin de diffuser son crime, en filmant d’abord avec excitation, l’agonie de plusieurs dizaines d’êtres humains, en train de prier tranquillement. Avez-vous eu le temps de regarder cette vidéo ? Moi oui. À première vue, j’ai cru assister à une partie du jeu vidéo « Call of Duty », dans laquelle il faut ‘tuer’ un maximum de personnes. Ensuite, je me suis demandé si ce n’était pas plutôt un film d’horreur fraîchement diffusé en salles de cinéma. Mais non ! Cette scène-là, elle était bien réelle. On pouvait ressentir la jubilation du meurtrier à chaque fois qu’il tirait sur un fidèle. Il lui fallait mettre à exécution les 74 pages de son manifeste. C’est alors que Brenton Tarrant décide de revenir à la charge et de sortir une nouvelle arme sur laquelle est inscrit « welcome to hell ». Il va tirer encore et encore sur ces corps déjà martyrisés et sur cet enfant de trois ans pour s’assurer qu’il soit « bien mort ».

La psychologie du meurtrier

Selon le neuropsychiatre et président de la Ligue française pour la santé mentale, Roland Coutanceau trouve qu’on a souvent tendance à croire « qu’il faut être fou pour tuer! Mais en réalité, il faut être mégalomaniaque et paranoïaque ». La motivation de ce fameux manifeste se décline en trois grands points :

1.« réduire directement le taux d’immigration sur les terres européennes en utilisant l’intimidation et en se débarrassant physiquement des envahisseurs ;

2.provoquer les ennemis politiques de son peuple pour les amener à réagir. Il veut que les envahisseurs réagissent de manière excessive ;

3.inciter à la violence, aux représailles et à la division entre les Européens et les envahisseurs qui occupent actuellement le sol européen. »

Pour résumer en gros la théorie du grand remplacement, le journal Le Monde évoque un « constat démographique : du fait d’une immigration massive et d’une fécondité  plus forte, les populations d’origine extra-européennes seraient en passe de surpasser numériquement les populations caucasiennes ».

C’est ainsi, le symbole du « white power » à la main droite menottée, que le meurtrier aurait signalé sa satisfaction d’avoir réussi sa mission.

Meurtrier… terroriste

Lorsque je surfais sur les réseaux sociaux, j’ai constaté que le débat n’était plus tout à fait axé sur le massacre mais sur l’appellation de cet acte barbare. Doit-on qualifier l’Australien de meurtrier ou de terroriste ? Mais j’ai ensuite réalisé qu’il ne valait même pas la peine de chercher une définition précise pour cet homme. Tout ce que je sais, c’est que ce barbare, ce frustré, a le même statut qu’un terroriste. Que les médias occidentaux reprennent ou pas ce terme, Brenton Tarrant est bien parti pour qu’on le qualifie de « disciple du Mal ». Quand je revois l’image où il tire plusieurs fois sur le corps d’un enfant pour voir s’il est vraiment mort, je ne peux m’empêcher de penser à mon fils. Qu’il termine donc sa route là où il le mérite.

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