Titulaire d’une maîtrise en ingénierie biomédicale de l’Imperial College de Londres, Jade Li a lancé sa propre entreprise, Katapult, qui développe des méthodes d’apprentissage par le biais de jeux pour les enfants. Elle a remporté une somme de Rs 450 000 lors du concours Startupper Total, qui servira à consolider Katapult, dont la vocation est d’éveiller la curiosité des enfants de six ans et plus à la robotique et la programmation. Elle entend ainsi autonomiser l’enfant dès son plus jeune âge tout en confortant sa passion pour la technologie.
À la Turbine au Business Vivea Park Centre à Moka, Jade Li a mis sur pied son atelier de travail. Katapult est un nom imagé qui sied bien à son entreprise en raison de sa propension à pouvoir se projeter sur une longue distance. Son kit qu’elle tient en main et qu’elle dévoile petit à petit comprend une batterie à pile, de la pâte à modeler et de nombreux petits objets qui serviront d’applications réelles dans l’apprentissage des touts petits. « L’apprentissage par le jeu et la pratique est l’une des méthodes ayant le plus de succès. Un de mes principes d’enseignement est d’amener l’enfant à s’initier à la robotique et au codage, et cela ne peut se faire qu’à travers le jeu et le “storytelling”. Les séances en atelier favorisent l’éveil et stimulent la créativité et la capacité d’innover des enfants. C’est une manière de les amener indirectement à se poser des questions sur le fonctionnement de la société et cela se fait grâce au programme numérique basé sur des jeux. À titre d’exemple, l’utilisation de la pâte à modeler reliée à la batterie de piles conduira une source d’électricité. Auparavant, j’ai demandé aux petits de créer une fusée avec cette pâte à modeler et le circuit électrique apporte ce plus pour montrer le fonctionnement de la fusée », laisse entendre Jade. Elle n’en revient pas devant la surprise des petits qui, grâce à ce concept, réinventent leur petit monde de technologie bien particulier.
Une approche simple
Son concept à elle est basé sur une technique reliant science, technologie, ingénierie, arts et maths. Les enfants en raffolent, car l’approche d’explication de Jade est simple, ludique et facile à comprendre et à assimiler. D’autant plus qu’elle a aussi son kit qui joint le geste à la parole. Pouvoir toucher, jouer avec des objets et s’en servir pour créer sont des aspects qui plaisent beaucoup aux petits. Jade n’en revient pas devant la surprise des petits qui grâce à ce concept leur permet de réinventer leur petit monde de technologie bien particulier. Après des études poussées en ingénierie biomédicale, Jade Li a trouvé dans cette voie le parfait filon qui pourrait faire émerger des idées novatrices chez des jeunes. « Je veux qu’ils prennent conscience qu’ils peuvent appliquer ces programmations techniques dans un mode réel et devenir des leaders dans la technologie. »
L’année dernière, l’idée a fait du chemin et Jade Li a décidé de lancer Katapult pour créer cette “creative confidence” chez les jeunes. La Turbine est, pour elle, un lieu d’excellence qui lui a permis de créer un espace magique d’initiation à la robotique et au codage. Et pour égayer l’atmosphère, elle a même inclus des histoires autour de ces thèmes. Jade raconte qu’elle avait mis en place un atelier d’agriculture autour de “Ben the bean” et “Sadie the cloud” où il est expliqué que le nuage fait tomber de la pluie pour permettre à Ben, le grain de mieux grandir, mais qu’une question pertinente lui a été posée par un jeune : « Que faire si la pluie ne tombe pas ? Comment demander à un humain d’arroser Ben the bean vu qu’il ne parle pas ? Les enfants ont alors décidé de créer un “thirsty meter”, une sorte de “moisture senser” pour aider Ben. Pour la pâte à modeler, le thème était l’espace et à travers cet atelier interactif, l’enfant a pu mettre en place sa propre “creative coding” et créer son propre jeu vidéo sur un iPad. Les enfants ont pu créer des couleurs avec de la pâte à modeler et l’électricité apporte cet éclairage et ce bruit de son de la fusée. Rien que ce côté visuel permet au jeune de se cultiver et éveille sa curiosité.»
Revoir le principe de l’enseignement pédagogique, en y apportant un zeste d’imagination, de couleurs permet une meilleure compréhension du sujet. Fière d’avoir remporté le deuxième prix au concours Startupper de Total, Jade reconnaît que la question qui revient est la manière d’amener l’enfant à se dépasser. « Pour amener un jeune à s’intéresser à ce créneau, il faut l’éduquer. » Elle évoque aussi le “creative coding” qui permet de faire son propre programme et mettre en place ses propres applications technologiques. « Le “modern digital” aura le vent en poupe et il faut s’y préparer très jeune. » Jade Li a choisi d’apporter son expertise dans son pays plutôt que de rester en Angleterre. Raison évoquée : « J’ai voulu mettre en place la “developping creative thinking” et former de jeunes leaders. Mon pays a besoin de ce genre de renouveau. La technologie est révolutionnaire et il faut toujours un accompagnement sur mesure pour développer et amener une meilleure visibilité sur son projet. »
Quand elle n’enseigne pas, Jade Li a d’autres passions dont l’aquarelle et tout ce qui touche au DIY, appelé aussi la science de la débrouille et qui est l’abréviation de “Do It Yourself”. Le DIY signifie créer pour le plaisir et posséder une pièce unique. Véritable alternative à la société de consommation, le DIY est souvent lié à l’apprentissage ouvert et l’acquisition de nouvelles compétences. « J’aime aussi recycler de vieux vêtements et tout ce qui se rapporte à l’univers digital m’intéresse. Et pour se connecter à de nouvelles technologies, il n’y a rien de mieux que de mettre en place des ateliers. »
L’autre source de satisfaction de Jade Li est le travail manuel. À ce stade, elle se dit intéressée de fabriquer une prothèse de main mécanique en 3D. « J’ai fait beaucoup d’études dessus. Le cartilage des doigts, la manière de mouvoir les mains. Cette prothèse peut être d’un grand apport à celui qui a perdu l’usage de ses mains. Je lance un appel à ceux intéressés par mon projet de me contacter. Cela peut être d’une grande aide pour ceux souffrant d’un tel handicap. »