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Attentats au Sri Lanka : ce que l’on sait

Le Sri Lanka a été frappé ce dimanche 21 avril par une série d’attentats contre des hôtels de luxe et des églises célébrant la messe de Pâques, faisant plus de 200 morts.

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Voici ce que l’on sait à ce stade:

Que s’est-il passé ?

De puissantes explosions se sont produites en début de matinée, vers 08H30-09H00 locales (03H00-03H30 GMT), dans trois hôtels de luxe du front de mer de la capitale Colombo. Les établissements affectés, le Shangri-La, le Kingsbury et le Cinnamon, sont situés à quelques centaines de mètres les uns des autres.

Au Cinnamon, un kamikaze, un Sri-Lankais qui s’était enregistré à l’hôtel la veille sous le nom de Mohamed Azzam Mohamed, a enclenché sa bombe dans la file de clients, venus profiter d’un buffet de Pâques dans un restaurant de l’établissement.

Au Shangri-La, le restaurant a lui aussi été ravagé.

En parallèle, des déflagrations ont frappé trois églises catholiques où les fidèles étaient rassemblés pour célébrer la messe de Pâques, faisant un carnage. Ont été visées la célèbre église Saint-Antoine à Colombo, l’église Saint-Sébastien à Negombo, localité située à une trentaine de kilomètres au nord de la capitale, et une autre église de la ville de Batticaloa, de l’autre côté du Sri Lanka, sur la côte orientale.

Quelques heures plus tard, deux nouvelles explosions sont survenues. L’une a touché un hôtel de Dehiwala, banlieue sud de Colombo. Une autre s’est produite dans une maison d’Orugodawatta, banlieue nord de la capitale, où un kamikaze s’est fait exploser lors d’une opération policière.

On compte au total huit explosions.

Qui sont les victimes ?

Le dernier bilan officiel fait état de 207 morts mais pourrait être encore amené à s’aggraver. Plus de 450 personnes ont été blessées.

Selon la police, 35 étrangers comptent parmi les victimes, dans ce pays très prisé des touristes pour ses plages paradisiaques, ses plantations de thé et sa nature verdoyante, dont des Britanniques, Néerlandais, Portugais, Chinois et Américains. les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont confirmé la mort de ressortissants.

L’Inde a également annoncé la mort de trois de ses ressortissants, et un Portugais est mort, selon l’agence LUSA.

Qui est responsable ?

Les attaques n’ont pas été revendiquées à ce stade.

Huit personnes ont été arrêtées, a annoncé le Premier ministre Ranil Wickremesinghe, précisant que leurs noms sont « locaux » mais que les enquêteurs cherchaient à savoir s’ils ont d’éventuels « liens avec l’étranger ».

Il a reconnu qu’il y avait des informations » sur des risques d’attaques. Le chef de la police nationale, Pujuth Jayasundara, avait émis une alerte il y a dix jours, sur la foi d’informations « d’une agence de renseignement étrangère » avertissant qu’un mouvement islamiste, le NTJ, projetait « des attentats suicide contre des églises importantes » et l’ambassade d’Inde à Colombo.

Le NTJ (National Thowheeth Jama’ath) s’était fait connaître l’an passé en lien avec des actes de vandalisme commis contre des statues bouddhiques.

Jusqu’en 2009, le Sri Lanka a été le théâtre d’une guerre civile très meurtrière de plusieurs décennies opposant forces gouvernementales et séparatistes tamouls.

Ces dernières années, il y a eu des affrontements entre la communauté bouddhiste cinghalaise, majoritaire, et la minorité musulmane. L’an passé, les autorités ont décrété 12 jours d’état d’urgence pour mettre fin à des émeutes visant les musulmans dans le centre du pays.

Par ailleurs, en 2017, l’Alliance nationale évangélique chrétienne du Sri Lanka a recensé une centaine d’incidents contre les chrétiens dans l’île, selon un rapport du département d’État américain. Les catholiques sont à la fois présents chez les Tamouls et dans la majorité cinghalaise.

Comment le Sri Lanka a-t-il réagi ?

Le Premier ministre Ranil Wickremesinghe a appelé la population à « l’unité » et promis « d’éradiquer cette menace pour de bon ».

L’archevêque de Colombo, Malcolm Ranjith, a lui qualifié les assaillants d' »animaux » et appelé les autorités à les « punir sans merci ».

Le gouvernement a mis en place un couvre-feu « jusqu’à nouvel ordre ». Il a également demandé le blocage temporaire des réseaux sociaux pour contrer la propagation d’informations « fausses ou incorrectes ».

Les autorités ont renforcé les contrôles de sécurité à l’aéroport de Colombo. Le transporteur Sri Lankan Airlines a conseillé à ses clients d’arriver quatre heures avant leur vol.

Les passagers d’avions pourront franchir les barrages sur la route de l’aéroport durant le couvre-feu en présentant leur passeport et leur billet, a précisé la compagnie aérienne.

Les ambassades au Sri Lanka ont appelé leurs ressortissants à éviter tout déplacement et à se tenir à l’écart des lieux publics.

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