DEV RAMANO
1.L’appel d’Ashok Subron à Atma Shanto, Reeaz Chuttoo, Jack Bizlall et autres, donc de la vraie gauche, pour un élan unitaire dans la mobilisation ouvrière, ne peut qu’être salué car dans les années qui viennent, le seul salut pour la lutte des travailleurs serait l’accentuation d’une démarche organisationnelle unitaire.
2.J’en suis plus que ravi car j’ai toujours été partisan d’une telle proposition. D’ailleurs, dans les statuts de l’organisation politique à laquelle j’appartiens se trouve privilégiement incrustée une telle proposition.
3.Si la proposition d’Ashok reste pertinente, il paraît quasi impossible en quelques jours de mettre en œuvre ce projet pour le 1er mai 2019. La réalité est que les différentes organisations de la vraie gauche ont déjà arrêté depuis belle lurette leur agenda pour les fonctions de ce 1er mai à Belle Rose, au Plaza et à la gare de Rose Hill.
4.Mais la proposition demeure, avec pertinence, une ébauche, un premier pas, une lueur d’espoir pour un projet unitaire qui ne peut se construire que dans les mois, les années à venir avec pédagogie, doigté et une volonté politique certes de part et d’autre.
5.Si moi je serais au Plaza dans une fonction pour le dévoilement d’une stèle pour honorer les lutteurs disparus, cela ne m’empêcherait pas d’avoir une pensée spéciale pour la fonction qui se tient à Belle-Rose et celle de la gare de Rose-Hill. Et si pratiquement il devenait possible de faire le saut en ces trois lieux je le ferais avec enthousiasme.
6.Mais il faut pousser le cran à un degré plus élevé.
•Qu’il y ait au moins une voix dans toutes les trois fonctions pour faire écho haut et fort que ce processus unitaire qui demande à être construit se présente non pas seulement comme une nécessité mais comme un impératif.
•Qu’on s’attelle à cette réflexion, à cette tâche dès ce 1er mai. Que ce soit notre souci premier dans les mois à venir !
•Qu’il soit possible de se mettre épaule contre épaule sur ce qu’on est d’accord déjà et qu’en marchant ensemble en serrant les reins on se donne les possibilités de combler ce qui nous sépare.
•Que cette démarche ne soit pas tactique mais s’imbibe plutôt d’une saveur organisationnelle stratégique !
7.Dans Le Mauricien (la page Forum) du 9 janvier 2018 j’écrivais ceci : « On doit contempler la situation comme celle où les classes populaires ne feraient que commencer à sortir de leur profond sommeil. Elles se frottent les yeux et s’assoient sur le rebord du lit. Tout dépend de la sagesse, du doigté, de la pédagogie avec laquelle la vraie gauche avance ses propositions programmatiques et organisationnelles, pour qu’elles bougent de leur posture de spectatrice et se positionnent en protagonistes de l’histoire sur l’échiquier politique local. Tout dépend comment la vraie gauche œuvrera avec une mentalité majoritaire et de rassembleur tournant le dos au sectarisme, à l’ego et à la division, afin de favoriser un plus grand déclic ».
La crédibilité de la vraie gauche aux yeux des masses exige un alliage de l’aspect QUALITÉ et QUANTITÉ. La condition pour répondre à cela est certes de ne pas œuvrer dans un ordre dispersé.
•Qu’on soit assez audacieux et perspicace pour réaliser que la concrétisation d’un projet unitaire entraînerait une expansion de notre contingent de militants, sympathisants et rassemblerait efficacement les qualités de ces derniers. Que le regard simpliste des masses redécouvre la vraie gauche ainsi : « Eh zot pa enn ti pogne. Zot ‘mean business’ »
Que le comportement des militants de la vraie gauche scintille de cette lueur d’espoir et de possibilités !
Avril 2019