L’All Civil Service Employees Federation (ACSEF) est en faveur d’un réajustement salarial qui prendrait en considération tous les employés du secteur public. Raison pour laquelle la fédération se penche pour une augmentation de 10%, au lieu de trois “increments”. Cette dernière option, dit Vinod Seegum, le président, exclurait certains fonctionnaires. Une lettre en ce sens a été adressée au Premier ministre et ministre des Finances, Pravind Jugnauth.
D’emblée, l’ACSEF dit apprécier la démarche du Premier ministre de régler la question de relativité liée à l’introduction du salaire minimum. La National Minimum Wage Consultative Council Act fait en effet provision pour un réajustement salarial dans la fonction publique aussi bien que dans le privé afin de corriger les distorsions causées par le salaire minimum. Dans le service civil, c’est le Pay Research Bureau (PRB) qui a cette responsabilité.
Or, la proposition d’introduire trois “increments”, en attendant que le PRB se charge de ce dossier, a été faite par une fédération syndicale. Pour l’ACSEF, si le gouvernement accepte cette option, beaucoup de fonctionnaires et d’officiers des corps parapublics se retrouveront sans réajustement salarial. Vinod Seegum, le président, explique : « Beaucoup n’ont pas encore été confirmés à leurs postes et ils n’ont pas droit aux “increments”. » Il cite en exemple les Supply Teachers qui travaillent sous contrat renouvelable chaque année. Il en est de même pour ceux ayant atteint l’âge de la retraite mais qui sont toujours en service, ajoute-t-il.
L’ACSEF suggère, elle, une augmentation salariale de 10% qui toucherait tous les employés du service civil et des corps parapublics. Vinod Seegum fait référence à 2003, où une augmentation salariale intérimaire de 5% avait été accordée, en attendant le rapport du PRB. Par ailleurs, le président de l’ACSEF est d’avis qu’il sera pratiquement impossible pour le PRB de sortir son rapport en 2019, comme demandé par d’autres syndicats. Il souligne que les consultations viennent à peine de commencer et qu’il faudra « 600 à 700 réunions » pour permettre à toutes les parties concernées de venir déposer. « De plus, la majorité des fédérations syndicales n’ont pas encore présenté leur mémoire. »
Il souhaite donc que le rapport du PRB soit publié en octobre 2020, comme prévu, et appliqué en janvier 2021, avec entre-temps, une augmentation de 10%. Et ce, poursuit Vinod Seegum, afin de donner le temps au PRB de bien travailler son rapport et d’éviter des manquements. Il rappelle que le dernier rapport de 2016 avait été publié après trois ans seulement et qu’il y a eu plusieurs anomalies ayant provoqué le mécontentement des fonctionnaires. « Certaines de ces anomalies n’ont toujours pas été corrigées à ce jour. »
L’ACSEF se dit en faveur d’un rapport qui apporterait le “feel good factor” aux fonctionnaires et souhaite que le PRB prenne le temps nécessaire pour le travailler. « Nous sommes pour un rapport qui apporterait des mesures pour transformer le service public en un service moderne et qui ne causerait pas la frustration chez les fonctionnaires. »