- Le trafic routier vers la gare routière littéralement paralysé le matin ainsi qu’à la sortie des classes
- La phase terminale des travaux du Metro-Express dans cette région complique le quotidien des habitants
Depuis ces derniers jours, la circulation routière sur les principaux axes routiers des villes-soeurs connaît une nette détérioration. Au point où la consigne pourrait être; Rose-Hill à éviter absolument au Peak Time. Mais les usagers de la route, qu’ils soient chauffeurs de véhicules ou autres passagers du transport en commun n’ont pas le choix. Surtout aux heures de pointe dans la matinée et à la sortie des classes l’après-midi. La raison principale de cet embouteillage monstre demeure la phase finale des travaux du Rail Terminal du Metro-Express à la Place Cardinal Margéot.
« Pe bizin sorti lakaz depi bien boner toule zour. Ronpwin Rozil tro bloke », laisse entendre un automobiliste empruntant chaque jour la rue Vandermeersch pour se diriger vers Ébène. Depuis ces derniers jours, le trafic à partir du rond-point Gool, à Beau-Bassin, en direction de Rose-Hill, est en effet jugé « infernal » par les automobilistes.
Le ministère des Infrastructures publiques a d’ailleurs notifié les usagers de la route depuis le début de la semaine que des travaux de construction sont entrepris à la jonction des rues Révérend Lebrun et Vandermeersch et que cette situation durera jusqu’à la fin du mois de juin. Des déviations ont été mises en place, notamment du côté de la rue Malartic, pour rejoindre la Port-Louis/St Jean Road, et depuis celle-ci en passant par la rue Raoul Lejeune pour être rue Vandermeersch.
Depuis lundi, la circulation au niveau de la gare de Rose-Hill es’est transformé en un calvaire, surtout pendant les heures de pointe, que ce soit dans la matinée ou en fin d’après-midi. Les usagers de la route n’ont d’autre choix que de prendre leur mal en patience.
Les mouvements des usagers se compliquent avec le rush non seulement des piétons traversant la rue Vandermeersch pour se diriger vers le centre de Rose-Hill ou vers Ébène, mais aussi des écoliers et collégiens qui voyagent dans cette région. Parmi eux se trouvent les collégiens du Queen Elizabeth College, du Collège Lorette de Rose-Hill ou encore du Collège John Kennedy, qui transitent en nombre par Vandermeersch.
« Pa fasil pou pass parti lagar Rozil pou al lekol parski partou bloke dan gramatin. Plis lor la ena sa bann robo lor lagar-la ki ralenti partou. Bizin sorti inpe pli boner pou pa ratt klas », laisse ainsi entendre une collégienne. Elle déplore également que les automobilistes « sont tous pressés le matin », certains ne se privant d’ailleurs pas, selon elle, de gêner les autres en essayant de se frayer un chemin pour sortir sur le rond-point de la gare de Rose-Hill.
« Mo fer sa la rout-la pandan bokou lane. Zame mo finn strese koumsa kan pass par isi », lance pour sa part un fonctionnaire, qui travaille dans la capitale. « Mo pena swa. Swa mo fer vie sime ek mo tase Grand Rivier, swa mo fer par isi ek mo oblize pass par sa Vandermeersch ki bloke-la », ajoute-t-il.
Les conducteurs de bus sont aussi très critiques par rapport à la situation actuelle. « Nou tass lor lagar pandan enn lon moman. Bis fer lake otour lagar pou sorti dan gramatin ek pasaze ankoler », déclare un chauffeur de bus opérant dans l’endroit depuis plus d’une dizaine d’années.
Un de ses collègues affirme, lui, que le ralentissement dans les parages des locaux du CEB qui s’y trouvent est « infernal ». Ce cafouillage routier a lieu, selon lui, deux fois par jour, soit entre 7h et 9h du matin et de 14h à 17h l’après-midi.
Le casse-tête des bus
Par ailleurs, la gare de Rose-Hill accueille plus de bus qu’elle ne peut en accommoder depuis lundi, obstruant ainsi l’accès à la gare et provoquant un ralentissement dans les rues de la ville.
Selon certains opérateurs de la gare de Rose-Hill, l’espace accordé aux autobus opérant à cet endroit a été réduit car Larsen & Toubro « avait besoin de plus d’espace pour les travaux ». Un préposé de la compagnie indienne soutient que la véritable cause de la situation résulte en la fermeture des rues Révérend Lebrun et Vandermeersch, renvoyant ainsi la balle à la National Transport Authority (NTA).
« Depuis lundi, il est difficile de circuler en voiture ou en bus à Rose-Hill en raison des bouchons. Depuis le début des travaux du métro dans la ville, nous sommes bloqués matin et soir dans les embouteillages. Mais depuis quelques jours, la situation s’est aggravée, et ce malgré la présence de policiers sur les routes. J’arrive à destination avec plus de 30 à 45 minutes de retard », confie un habitant de Rose-Hill.
Comme lui, beaucoup d’autres font face à ce problème, surtout ceux voyageant par bus.
« Il est devenu dangereux pour les piétons de marcher à la gare de Rose-Hill. Nous avons l’impression que l’espace alloué aux autobus dans la gare a été à nouveau réduit, car nous avons constaté que les chauffeurs ont du mal à circuler. La gare ne peut plus accommoder le même nombre de bus. C’est un véritable casse-tête, car nous devons attendre les bus plus longtemps que prévu et, du coup, nous arriverons en retard », expliquent des passagers à la gare.
Les chefs de gare, eux, déplorent toujours le manque de communication et avancent qu’il devient difficile de gérer les va-et-vient des bus ainsi que les doléances des passagers.
« C’est le chaos à la gare. C’est de plus en plus difficile de gérer la situation », disent-ils.
Du côté des commerçants, notamment dans les arcades autour de la gare, la situation est décrite elle aussi comme « chaotique » le matin, car leurs marchandises ne peuvent être livrées dans cette région le matin.
« Sa parti kot Dils-la extra bloke dan gramatin. Lorla parking, enn lot gro problem ankor », explique un propriétaire de magasin. Toutefois, selon lui, la circulation est plus fluide entre 9h et 14h, soit jusqu’à la sortie des classes.
De l’autre côté de la gare, soit près du stade de Rose-Hill, les commerçants se plaignent que les gros tracteurs de Larsen & Toubro ralentissent eux aussi le trafic. « La, avek fet eid, pou ena bokou dimounn pou vinn fer shopping. Li pa pou fasil pou sircule par isi », affirme ainsi un marchand opérant à proximité de l’ancienne Arab Town.
Sollicité pour un éclaircissement, un préposé de la compagnie Larsen & Toubro explique que ces cafouillages se produisent en raison de la fermeture des rues Révérend Lebrun et Vandermeersch.
« Nous n’avons apporté aucun changement à la gare. Nous n’avons pas non plus réduit l’espace accordé aux autobus. Les autobus sont censés déposer et récupérer les passagers sur la gare. Nous avions pris les dispositions pour que la gare puisse accommoder une dizaine de bus à la fois. Mais en raison de la fermeture des rues Révérend Lebrun et Vandermeersch, les bus tardent à atteindre la gare. Du coup, tous les bus arrivent à la même heure, bloquant ainsi l’accès et causant un ralentissement au niveau de la gare », explique notre source.
On avance en outre que la National Transport Authority a été informée de la situation. « Nous ne pourrons rien faire à notre niveau. Le chantier de Larsen & Toubro est le même. C’est à la NTA de venir avec un plan B pour réduire les bouchons à Rose-Hill. La fermeture de ces deux rues est prévue jusqu’au 28 juin prochain et, en attendant, la circulation dans la ville sera difficile. Nous espérons que la NTA pourra apporter une solution à ce problème », conclut-on alors que le baromètre de l’énervement ne cesse de monter.