Depuis plusieurs mois, la communauté scientifique a alerté : plus le virus circule, plus il est susceptible de muter. Après l’Alpha, le Delta, d’autres mutations inquiètent les épidémiologistes. Le C.1.2. nouveau variant, relevé en mai en Afrique du Sud, et depuis également en Chine, en République Démocratique du Congo, en Nouvelle-Zélande, mais aussi en Europe, comme en Angleterre, au Portugal et en Suisse et à Maurice, revient ces jours-ci dans l’actualité. Notamment en raison de la recrudescence des cas de Covid sur le territoire mauricien, et le nombre grandissant de morts relatifs. Par ailleurs, à Maurice, le variant continue à faire des dégâts même si à ce jour, le ministère de la Santé se refuse toujours à publier quotidiennement le bilan à ce niveau alors que les familles continuent à pleurer leurs proches succombant au virus.
Plusieurs médias internationaux font ces jours-ci état de la présence du variant C.1.2 dans pas moins de sept pays, incluant Maurice et mettent en avant la contagiosité de ce virus qui muterait deux fois plus rapidement que le taux moyen de tous les autres variants observés à ce jour, selon une étude préliminaire à l’Institut national des maladies transmissibles d’Afrique du Sud (NICD). À Maurice, les autorités maintiennent un silence religieux quant à la présence de ce variant sur le territoire. Si le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, a avoué, en mai dernier que les résultats des analyses ont finalement prouvé que les variants anglais et sud-africains étaient présents à Maurice avant de concéder au début du mois d’octobre dernier, la présence du variant Delta à Maurice, depuis aucune information ne filtre quant aux exercices de séquençage pour détecter la présence des variants à Maurice.
Le service de pompes funèbres Al Hudaibiyyah, société sise à Vallée-Pitot est tombé sur un cas particulier ces dernières 24 heures. Trois décès sont survenus au sein de la famille Habib Mousa à Port-Louis en l’espace de 10 jours. Dans ce cas particulier, le père Habib Mousa Muhammad, âgé de 76 ans, est décédé à l’hôpital Jeetoo, il y a une dizaine de jours, soit alors qu’il était admis au Covid Ward.
La nouvelle de son décès avait sérieusement affecté ses proches. Dans ce contexte difficile, ne pouvant effectuer les rituels funèbres comme il se doit en raison des protocoles sanitaires, la fille de Habib Mousa, est tombée gravement malade. Mais les malheurs de la famille allaient prendre une autre tournure dramatique mardi.
Le gendre de la famille, Habiboola Fakeermahamod est décédé. Selon l’entourage de cette famille de Port-Louis, le gendre était lui aussi très affecté par le décès de son beau-père et après avoir assisté impuissant à la détérioration de la santé de son épouse. Cette dernière, Reshma Habib Mousa, âgée de 47 ans est décédée hier, provoquant une douleur extrême parmi tous ceux qui les côtoient à Plaine Verte.
« Dimounn pa pe zis mor ek Covid dan mem fami. Ena dimounn pe mor ek sagrin ki zot pros pe ale dan sa bann kondision la. Konpran dan ki difikilte sa fami kinn mor la ete, pou 3 mamb dan lespas 10 zour », laissait-on entendre du côté d’Al Hudaibiyyah hier.
Parallèlement hier, cette société a entrepris les services funéraires de Shaheen Nathhookan, positive au Covid-19 et décédée à l’hôpital Jeetoo. Cette quadragénaire laisse elle derrière un fils unique de 10 ans, qui est venu rendre un dernier hommage à sa mère dans la salle mortuaire d’Al Hudaibiyyah hier.
« Kan ou get sa soufrans lor sa zanfan la so figir, li sagrinan ek penib. Respekte protokol saniter ek pa met lavi lezot dimounn an danze », affirme la direction de la société, qui a réalisé pas moins de trois funérailles ces dernières 24 heures.
Un autre cas particulier tout récent parmi les victimes du Covid-19 est celui de la famille de Imam Nazeer Hussein Maghun dans le Nord. Cette famille s’est retrouvée avec plusieurs membres hospitalisés notamment au New ENT Hospital et dans les autres Covid Wards, dont le fils et aussi le gendre. Ces derniers n’ont pu assister aux funérailles du sexagénaire décédé mardi alors qu’il était positif au Covid-19.
Parallèlement, les autorités sanitaires de concert avec les collectivités locales ont pris la décision, hier, de laisser les cimetières publics ouverts jusqu’à minuit pour les décès « akoz Covid » au lieu de 22 heures. Cette mesure s’appliquera uniquement aux décès liés au virus.
Une vingtaine de cimetières à travers le pays sont concernés par cette nouvelle mesure d’urgence, parmi lesquels les cimetières de Bois-Marchand, de Pailles, de Bigara et de Plaine-Magnien. Cette décision a été prise par le ministère de tutelle à l’issue d’une réunion de coordination entre les autorités concernées et les représentants des services funéraires vu le nombre croissant de décès, mettant les préposés déployés au cimetière sous d’intenses pressions.