Marie Christelle Isabelle Bibi, 28 ans, arrêtée le 23 mai 2017 par les enquêteurs de l’ADSU à la suite des dénonciations de Navin Kistnah dans le cadre de la saisie record de 135 kg d’héroïne dans le port, demeure toujours en cellule policière.
Hier, les débats autour de sa demande de remise en liberté ont été entendus. L’inspecteur Lepois, de l’ADSU, a été appelé à la barre des témoins pour soutenir les objections à sa remise en liberté.
Marie Christelle Bibi est poursuivie sous trois accusations de blanchiment d’argent en Cour intermédiaire. Il lui est ainsi reproché d’avoir reçu Rs 180 000 à trois reprises sous les instructions d’un certain Ramesh. L’officier de la brigade antidrogue a déclaré lors de l’audition que Christelle Bibi, qui fait déjà l’objet de trois enquêtes de police dans des cas de blanchiment d’argent, est sous le coup d’une charge formelle en Cour intermédiaire depuis le 30 mai 2019.
L’officier de l’ADSU devait ainsi soutenir que la jeune femme pourrait avoir envie de fuir la justice, étant donné les graves accusations portées contre elle et la lourde sanction pénale qu’elle encourt.
L’inspecteur a précisé que la jeune femme a déjà été condamnée pour des délits liés à la drogue, ce qui, pour l’inspecteur, « porte à croire qu’elle pourrait récidiver ». Et d’ajouter que c’est Tony Riacca, qui a écopé d’une peine de 3 ans de prison, qui avait positivement identifié Christelle Bibi comme celle qui avait reçu les sommes d’argent en trois occasions, ledit Tony Riacca agissant comme intermédiaire.
Interrogé par l’avocat de Christelle Bibi, Me Alwin Juwaheer, l’inspecteur a cependant concédé que Christelle Bibi n’avait, à aucun moment, enfreint les conditions imposées lorsqu’elle avait recouvré la liberté pour les autres délits qui lui sont reprochés. La magistrate Meenakshi Gayan-Jaulimsing rendra sa décision vendredi prochain.
Christelle Bibi est la propriétaire d’un magasin à Curepipe, baptisé Christelle Boutique, qui n’est cependant ouvert qu’une fois la semaine, soit le lundi. De ce fait, l’ICAC s’interroge sur la légitimité de son chiffre d’affaires, soit de Rs 1,6 million, soupçonnant que les revenus de la suspecte représenteraient les recettes d’un trafic de drogue. Elle avait aussi indiqué aux enquêteurs de l’ICAC qu’elle rendait visite au caïd Peroumal Veeren en prison deux fois par mois depuis 2016.