C’était dans l’air depuis plusieurs mois, c’est désormais officiel. Le studio légendaire 20th Century Fox vient d’être racheté par le géant Disney pour la somme de 71,3 milliards de dollars ce mercredi 20 mars. Grâce à cette acquisition, le studio aux grandes oreilles renforce sa position de mastodonte au sein d’Hollywood.
Après l’achat des studios Pixar en 2006 pour la somme de 7 milliards de dollars ou celle de Lucasfilm en 2012 pour 4 milliards de dollars, voici une nouvelle acquisition de Disney qui ne passera pas inaperçue dans le secteur du divertissement et de l’audiovisuel.
La fusion conclue entre Rupert Murdoch, président exécutif de News Corporation, et Bob Iger, président de Disney, se chiffre à un montant de 71,3 milliards de dollars payé en cash et en actions, selon la volonté des actionnaires.
La firme Comcast, qui détient les chaînes de télévision NBC, MSNBC et CNBC, avait annoncé il y a plusieurs mois renoncer à surenchérir sur le groupe 21st Century Fox, de quoi laisser une voie royale à Disney pour effectuer cette acquisition.
Disney s’offre par la même occasion les studios de cinéma 20th Century Fox mais aussi Fox Searchlight, des chaînes de télévision cablées, dont National Geographic ou FX, ou encore une grande partie de la plateforme de streaming Hulu, concurrente de Netflix aux Etats-Unis. Fox conservera toutefois des chaînes de télévision consacrées aux sports et à l’informations en continu.
« C’est un moment historique et extraordinaire pour nous – qui créera une valeur sur le long terme pour notre entreprise et nos actionnaires », a déclaré Bob Iger dans un communiqué de presse. « Combiner la richesse des contenus créatifs de Disney et de la 21st Century Fox et de leurs talents avérés crée une entreprise de divertissement global supérieure, bien positionnée pour leader une ère incroyablement dynamique et en train de se transformer. »
La fusion entre les deux géants devrait également engendrer des licenciements. Le chiffre de 4000 pertes d’emploi est évoqué par The Guardian.
Un studio de légende
Fondée en 1935, la Fox est l’un des grands studios d’Hollywood, au même titre que Warner, Universal Studios, Paramount ou encore Sony Pictures. De nombreux films devenus cultes en sont d’ailleurs issus dont Titanic, La Planète des Singes, les premiers films de la saga Star Wars, Maman j’ai raté l’avion, Madame Doubtfire, Avatar, Independance Day, Deadpool ou encore les X-Men.
Quelques exemples parmi tant d’autres de l’immensité du catalogue de films qui seront désormais propriétés de Disney. Au delà des films, de nombreuses séries ultra-populaires, dont Les Simpsons, Les Griffin, Modern Family, Homeland, Empire ou encore X-Files, passent sous le giron de Disney.
Au total, la multinationale Disney-Fox réunira près d’un tiers du box-office américain, entre blockbusters et productions plus modèstes. Face à ce nouveau monstre de l’industrie cinématographique, les analystes se demandent déjà comment vont réagir les autres studios qui composaient autrefois ce Big Six du cinéma, un Big Six désormais réduit à Five. De nouvelles fusions pourraient s’organiser dans les prochaines années.
Multiplications de crossover?
L’intérêt de cette fusion réside aussi dans les importantes retombées marketing générées par des licences de super-héros dont Disney ne jouissait pas des droits.
En 2009, Disney avait déjà frappé un grand coup en rachetant l’éditeur de comics Marvel, pour quatre milliards de dollars. Pourtant, certains personnages populaires dont Deadpool, les 4 Fantastiques ou les X-Men, dont les droits étaient détenus par la Fox, leur échappait encore.
Grâce à cette fusion, il n’est donc plus impossible de voir de nombreux crossovers faire leur apparition au sein de l’immense Marvel Cinematic Universe.
Ces nombreuses licences seront transférées chez Disney, de quoi également grossir de manière significative le catalogue de Disney+, un service de streaming conçu pour concurrencer Netflix. Grâce à la transformation du groupe en un géant des médias et du divertissement, l’hégémonie de la maison de Mickey ne fait que commencer.