Niché à flanc de montagne entre D’Epinay et Les Mariannes, Congomah est un village paisible et accueillant où vivent quelque 4,000 âmes. Les plantations d’ananas sont légion. Elles sont bordées d’autres fruits et légumes qui poussent avec aisance. Les habitants se disent heureux, malgré quelques problèmes liés au transport et aux infrastructures routières.
Congomah a tout d’un havre de paix. Le calme est perceptible : on entend les bruits de la nature, les oiseaux qui chantent, le vent qui caresse les feuilles. La montagne offre une vue imprenable et l’eau ruisselante de la rivière est un vrai délice pour les oreilles. L’air frais revigore, rendant la chaleur de l’été plus supportable.
La terre fertile du village est propice à toutes sortes de plantations. Maïs, piment, safran vert, gingembre, canne à sucre et, surtout, ananas se distinguent, à perte de vue. Chaque 25 mètres, les feuilles si particulières de cette plante fruitière peuvent être aperçues. “La plupart des familles ont l’amour de la plantation. Si ce n’est pas leur principal gagne-pain, elles le font pour arrondir les fins de mois ou pour leur propre consommation”, nous dit-on.
Comme une grande famille.
Avec ses 4,000 habitants, Congomah est un village assez méconnu, si ce n’est de quelques privilégiés. L’accueil y est chaleureux, les habitants ont tous le sourire et sont toujours enclins à saluer les passants. “Ici, on vit comme une grande famille. Nous ne faisons aucune distinction entre les religions”, confie Sewraj Sookur, que tous surnomment “pandit Sookur” dans le village. Dominique Sophie abonde dans le même sens. “L’endroit est tranquille, reposant, j’aime vivre ici. On est loin du tapage et du stress de la ville. J’ai vécu en ville mais je me sens plus à l’aise ici. Les gens sont accueillants.”
Parmi les principales infrastructures du village : l’école primaire, le village hall, un terrain de basket, un terrain de football et Les Mariannes Wellness Center, une clinique spécialisée pour les addictions, située à la frontière de Congomah et Les Mariannes.
Un bémol pourtant à la joie de vivre : les habitants ne sont pas satisfaits des infrastructures routières. “La route est trop serrée, on aurait pu l’élargir pour faciliter le trafic. Nous avons fait plusieurs demandes pour que soient installés des feux de signalisation à la sortie du village, à hauteur de D’Epinay. Jusqu’à l’heure, nous n’avons pas été entendus”, confie Ashish Ramchurn, président du Village Council.
Le problème du transport.
On nous apprend que le village s’appelait autrefois Rivet, en hommage à la famille qui avait débuté l’exploitation agricole de la région. Ils avaient fait venir des gens d’autres parties du pays pour travailler dans les champs. Ceux-là sont restés. Ils habitaient plus en altitude, avant de commencer à construire des habitations plus bas. Plus tard, le village allait changer de nom. “Il y avait une dame ici qui s’appelait Mme Congo. Elle était thérapeute, les gens allaient la voir pour traiter les entorses ou se faire guérir de “dérangement”. Comme elle était âgée et avait beaucoup d’expérience, on l’appelait affectueusement “Mah”. C’est ainsi que le village a pris le nom de Congomah”, raconte le pandit Sookur.
L’un des principaux problèmes dans le village est le transport, si l’on en croit les habitants. Ils protestent contre le fait que les horaires ne sont pas respectés. “Ils font ce qu’ils veulent ici. L’autobus quitte la gare pour venir stationner sur la route à proximité d’un virage, ce qui peut s’avérer dangereux. Nous avons fait des plaintes à maintes reprises, sans que rien ne change.” Le pandit Sookur confie que dès qu’il pleut, il faut ouvrir son parapluie dans le bus. “Bis koule !”
D’autres villageois, qui habitent plus haut, du côté de Belvédère, se plaignent que les arrêts d’autobus soient trop loin de leurs maisons. “Il n’y a pas d’autobus qui passe par ici. Que ce soit pour aller vers Montagne Longue ou à D’Epinay, il nous faut beaucoup marcher”, nous disent trois dames rencontrées en route. Les habitants estiment que la gare aurait dû se situer un kilomètre plus haut afin de donner un accès plus facile aux écoliers qui doivent passer par Les Mariannes. “Ils doivent marcher un kilomètre sur un tracé entouré de cannes. Ce n’est pas très prudent.”