Peu de femmes travaillent à la douane à travers le monde, selon la World’s Customs Organisation. La situation est la même, que ce soit en Europe, en Afrique ou en Asie. Un changement de mentalités s’avère nécessaire pour que la femme puisse intégrer ce secteur, dont les activités sont plutôt effectuées par les hommes.
« Les douanes sont perçues comme un secteur dominé par les hommes dans le monde. Nous avons un long chemin à parcourir lorsqu’il s’agit de changer les comportements et les attitudes envers les femmes dans ce secteur, en commençant depuis le petit grade jusqu’à la direction », a déclaré Ritta Passi, Project Manager, Finland East & Southern Africa Capacity Building Programme II, lors de l’ouverture d’un atelier de travail sur la parité hommes/femmes dans l’administration des douanes, lundi dernier. « Ce n’est pas une tâche difficile, même si nous savons qu’atteindre notre but nécessitera un bon bout de temps », a-t-elle dit.
Pour cette experte, vu que les douanes opèrent à des heures tardives, les femmes hésitent souvent à s’aventurer par crainte de voyager le soir pour rentrer chez elles. « Nous notons que les femmes préfèrent être chez elles le soir plutôt que de travailler lorsqu’elles doivent voyager pendant de longues heures. C’est un problème réel alors que nous parlons de parité homme femme. Nous devons voir comment attaquer ce problème », a-t-elle fait ressortir. Et de souligner également que l’égalité des genres n’est pas seulement « les droits de la femme, mais des droits humains qu’il faut respecter sur le lieu de travail, le respect de ceux qui sont autrement capables et des enfants ».
Conscient de la réalité du secteur des douanes, Sudhamo Lal, directeur général de la Mauritius Revenue Authority (MRA), a déclaré que « traditionnellement, le département des douanes a toujours été dominé par les hommes ».
Face à cette réalité, il a fait ressortir que depuis ces dernières dix années, on avait accompli des progrès et que « des efforts continuent à être faits pour permettre une plus grande entrée de la femme dans ce secteur ». Si la MRA a pu augmenter le nombre de femmes à la douane, elle continuera sur cette même lancée. « Nos employées sont passées de 23% en 2006 à 40% à ce jour. Quatre femmes sont dans notre équipe de direction, représentant ainsi 40% », a-t-il révélé lors de cet atelier. Concernant les Senior Managers, selon lui, 26% sont des femmes alors que pour les autres postes de “middle management”, 33% sont des femmes. « Nous allons continuer à garantir un environnement où l’on respecte la culture du travail et où il n’existe aucun cas de harcèlement, d’intimidation, ou de discrimination », a-t-il dit. Sudhamo Lal ne cache pas que les entreprises qui n’accordent pas une importance à l’égalité des genres seront bientôt mises à l’écart. Et d’ajouter qu’en « libérant le potentiel des employés hommes et femmes, la société et les familles seront positivement impactées ».
Pour la ministre de l’Égalité des genres, Fazila Daureeawoo, le gouvernement fait tout pour une société inclusive. « Il est important que la MRA revoie ses mesures en place et donne aux femmes les positions qui leur sont destinées. Il faut aussi leur donner l’occasion de gravir les échelons », a-t-elle dit. Par ailleurs, a-elle souligné, le rapport qui sera soumis par Maurice aux Nations unies sur la femme à Maurice est « in good position ».
Lors de cet atelier de travail, l’autonomisation de la femme, la diversité, les droits des autrement capables, des enfants et des minorités ont été discutés. À noter que cet atelier réunit des participants de Maurice, du Kenya, de l’Eswatini, du Malawi, du Rwanda, des Seychelles, de l’Afrique du Sud, de l’Ouganda et du Zimbabwe. La WCO et le ministère des Affaires étrangères de la Finlande ont signé un deuxième “multi-year agreement” sur le projet de développement des capacités pour améliorer la facilité des échanges commerciaux entre l’Afrique de l’Est et de l’Ouest.