WhatsApp a lancé mardi en Inde un service permettant à ses utilisateurs de demander une vérification de rumeurs circulant sur la messagerie américaine, dans ce pays où les infox prolifèrent à l’approche des gigantesques élections législatives.
La propagation d’infox par internet pose un épineux problème sociétal en Inde, qui a assisté à une démocratisation fulgurante des smartphones ces dernières années. Une trentaine de personnes sont mortes en 2018 dans des lynchages liés à des rumeurs virales infondées.
Les fausses informations sont une source d’inquiétude particulière pour les législatives indiennes, qui commenceront la semaine prochaine et dureront jusqu’à la mi-mai et pour lesquelles 900 millions d’électeurs sont appelés aux urnes. Le Premier ministre sortant, le nationaliste hindou Narendra Modi, y brigue un second mandat.
En partenariat avec des entreprises indiennes, WhatsApp a ouvert un numéro de téléphone auquel les utilisateurs pourront envoyer des contenus douteux. La réponse leur indiquera si cette information est vraie, fausse ou à prendre avec précaution pour une quelconque raison.
Le service, appelé Checkpoint, pourra vérifier des photos, des vidéos, des liens et des textos. Il sera capable d’opérer en anglais et dans quatre langues régionales indiennes (hindi, télougou, bengali et malayalam).
« Cet effort combiné de WhatsApp et d’organisations spécialisées aidera à contribuer à la sécurité des élections, en donnant aux gens les moyens de savoir si une information est vérifiée et en dissuadant les gens de partager des rumeurs qui n’ont pas de fondement dans les faits », a déclaré la société dans un communiqué.
Cette annonce survient au lendemain de la suppression par Facebook, propriétaire de WhatsApp, de centaines de pages, comptes et groupes relayant des contenus « inauthentiques » sur la politique indienne.
La plupart de ces contenus étaient liés au parti du Congrès, principale formation d’opposition, et une petite part au Bharatiya Janata Party (BJP) du Premier ministre Narendra Modi, selon le réseau social.
Le numéro de signalement de WhatsApp s’inscrit dans la lignée de mesures prises par l’entreprise au logo vert et blanc pour lutter contre les infox en Inde, suite à la vague de lynchages l’année dernière.
L’application y avait l’été dernier restreint les transferts de messages – mesure ensuite étendue au reste du monde – et fait de la publicité dans les journaux de cette démocratie de 1,25 milliard d’habitants pour mettre en garde contre les fausses informations.
© AFP