L’association de défense de l’environnement Robin des bois a réclamé vendredi la « décontamination » de Notre-Dame de Paris, estimant que la cathédrale était désormais « à l’état de déchet toxique » en raison notamment de la fusion de plomb pendant l’incendie.
« Après la fusion d’au moins 300 tonnes de plomb dans les garnitures de la flèche et dans la toiture, l’emprise de Notre-Dame de Paris est un site pollué. La cathédrale est aujourd’hui rendue à l’état de déchet toxique », a déclaré l’organisation non gouvernementale dans un communiqué, demandant que soit dressée une « cartographie de toutes les substances toxiques » présentes dans l’édifice.
« Les eaux d’extinction, les cendres, les suies, les gravats au sol et dans les parties aériennes doivent être, dès que la sécurité pour les travailleurs sera garantie, caractérisés, triés, regroupés et orientés vers des sites légaux et confinés de stockage et d’élimination », a ajouté Robin des bois, s’inquiétant aussi pour les pompiers étant intervenus lors du sinistre.
« Avant de lancer un appel d’offres pour la conception d’une nouvelle flèche, il faut lancer un appel d’offres pour la décontamination de ce qui, hélas, peut aussi être provisoirement considéré comme une friche industrielle ».
L’association, qui publie régulièrement des rapports répertoriant les sols pollués, notamment par des hydrocarbures ou le plomb, estime qu’un « risque plomb pèse désormais sur l’île de la Cité et les sédiments de la Seine », évoquant de possibles poussières de plomb inhalées par les habitants « pendant plusieurs mois sinon années ».
Elle demande ainsi que l’organisation de surveillance de la qualité de l’air Airparif soit « mandatée et équipée » pour mesurer dans l’atmosphère le plomb et les autres substances émises par l’incendie.
Airparif avait indiqué mardi n’avoir pas relevé de dépassement de seuil des polluants habituels de l’air, notamment des particules fines, après l’incendie de Notre-Dame, ce qui suggérait une pollution très localisée.
Mais l’organisme avait noté de pas avoir les moyens ni le mandat de réaliser des mesures spécifiques permettant d’évaluer l’impact local.
Airparif ne fait pas de mesures en temps réel du plomb dans l’air, mais a envoyé des filtres en laboratoire. Les résultats n’étaient pas encore disponibles vendredi, a indiqué l’organisme à l’AFP.
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