Minuit vient de sonner à Maurice et bon nombre de personnes ont attendu cette heure tardive pour s’échanger les cadeaux après un copieux repas éventuellement bien arrosé. Les plus petits eux dorment et se réveilleront tout à l’heure pour découvrir ce que le Père Noël leur a laissé au pied du sapin. La foi dans ce mythe est en fait une étape nécessaire dans la vie d’un enfant. Elle est loin d’être un traumatisme pour lui lors de la découverte de la supercherie. Cela l’aidera au contraire à rentrer dans le monde des plus grands, ceux qui ne croient plus au père Noël.
Les plus jeunes de nos enfants croient toujours au père Noel et la magie se prolonge au fil des générations au plus grand bonheur des commerçants qui en sont les principaux bénéficiaires. Les enfants se prêtent ainsi de bonne grâce la décoration du sapin, les chaussures à poser au pied du sapin, la lettre au père Noël et le questionnement naïf mais plein de curiosité de l’arrivée de ce dernier. Pour les parents entretenir cette féérie et magie est de plus en plus dur. Ils se demandent de plus en plus s’il faut maintenir la tradition de ces croyances de leur enfant quant à l’existence du père Noël et comment ils réagiront lorsqu’ils comprendront que ce n’était qu’un vilain mensonge parental.
Des spécialistes du développement comportemental estiment que croyance au mythe du père Noël et la découverte incontournable de son inexistence, est un aboutissement pour l’enfant, comme un premier succès « de l’esprit critique et du raisonnement, nécessaires à la capacité d’innovation de l’être humain mais aussi à son développement émotionnel » (Dunfield, 2017).
Nous avons tous à un moment ou un autre cru dans le mythe du père Noel. Il fascine ce grand père à l’en bon point mais dont la générosité, illustrée par son traîneau volant, tiré par des rennes, avec un sac débordant de jouets, est proportionnel à notre bon comportement tout le long de l’année.
En grandissant les incohérences physiques de ses actions — comment peut-il faire le tour du monde aussi vite avec autant de cadeaux ,—nous font douter et autour de l’âge de 8 ans nous arrêtons d’y croire, ce qui marque la première étape vers l’adolescence et l’âge adulte.
Des études scientifiques ont montré que les enfants étaient heureux de découvrir la vérité sur le père Noël et c’était finalement les parents qui en souffraient le plus. En découvrant la réalité du père Noël, les enfants comprennent que le mensonge est parfois nécessaire dans la vie.
Inévitablement les éléments qui prouveront aux enfants que le père Noël n’existe pas finiront par s’accumuler. Les enfants sont toujours curieux de comprendre comment le monde tourne et ils iront éventuellement chercher les réponses et les preuves à leurs questions que les smartphones et autres tablettes vont leur fournir.
En attendant ce jour fatidique et de grande déception pour tous les enfants, il faut faire le maximum pour qu’ils continuent à y croire. Surtout ne vous faites pas surprendre en train de déposer les cadeaux au pied du sapin car s’ils pardonneront au père Noël de ne pas leur avoir donné le cadeau commandé par lettre au Père Noël., ils vous en voudront longtemps de les décevoir doublement.