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L’ONU muselée après les dernières attaques chimiques présumées

Le Conseil de sécurité de l’ONU a étalé mardi ses divisions sur la création d’un nouveau mécanisme d’enquête sur le recours aux armes chimiques en Syrie, se montrant incapable d’un consensus au profit de la population syrienne. Faisant suite à des attaques chimiques présumées samedi à Douma en Syrie, un triple vote -rare à l’ONU la même journée et sur le même sujet- sur deux textes russes et un texte américain n’a abouti à aucune adoption.“

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La Russie a saccagé la crédibilité du Conseil de sécurité”, a lancé l’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley. C’est “une farce !” et “la Russie est excellente pour jouer des jeux”, a-t-elle ajouté. “Vous faites encore un pas vers la confrontation” et “vous êtes très douée pour les menaces”, a rétorqué son homologue russe Vassily Nebenzia, en évoquant celle brandie actuellement par Washington de sanctionner par la force les dernières attaques imputées au régime syrien soutenu par Moscou et Téhéran. Loin de ces échanges acrimonieux, la session à fort enjeu stratégique du Conseil de sécurité avait été précédée d’une longue et chaleureuse poignée de mains entre Vassily Nebenzia et Nikki Haley.

“Impunité et aventures”

Lors d’un premier scrutin, la Russie, membre permanent, a d’emblée opposé son veto à un projet de résolution américain prévoyant un nouveau “mécanisme d’enquête indépendant des Nations unies” (Unimi) sur le recours aux armes chimiques en Syrie. Ce projet a été soutenu par 12 pays, deux ont voté contre (Russie et Bolivie) et un s’est abstenu (Chine).

Le Conseil de sécurité comprend 15 membres et un texte est adopté lorsqu’il recueille au moins 9 voix, sans veto d’un membre permanent. Il s’agit du douzième veto russe sur une résolution de l’ONU concernant la Syrie depuis le début de la guerre en 2011. Six d’entre eux concernaient les armes chimiques, a déploré l’ambassadeur néerlandais, Karel Van Oosterom. “

L’impunité ne peut prévaloir”, a-t-il imploré. “Nous usons de notre veto pour défendre le droit international (…) et ne pas entraîner le Conseil de sécurité dans des aventures”, a expliqué Vassily Nebenzia. “Notre résolution garantissait l’indépendance d’un mécanisme d’enquête” contrairement au projet russe, avait auparavant dit Nikki Haley, tandis que son homologue français, François Delattre, déplorait que “le régime de Damas n’ait jamais renoncé à l’usage d’armes chimiques contre sa population”.

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