Au moins 14 cas de choléra ont été confirmés dans l’extrême nord du Mozambique dans la foulée des inondations causées par le passage dévastateur du cyclone Kenneth la semaine dernière, a-t-on appris vendredi auprès des autorités. « Nos infrastructures de santé étaient en alerte depuis le passage du cyclone Kenneth (…) nous étions préparés à (la possibilité de cas de choléra) », a déclaré à la presse le responsable provincial de la santé, Anastacia Lidimo.
Onze cas d’infection ont été enregistrés dans la ville de Pemba, la capitale de la province du Cabo Delgado, les trois autres dans le district voisin de Mecufi. Le choléra se transmet via l’eau im- propre à la consommation et provoque des diarrhées aigües. Selon le bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), le choléra est endémique dans la région de Pemba. Le 25 avril, Kenneth a touché le Cabo Delgado avec des vents approchant les 300 km/h et de très fortes pluies.
Selon le dernier bilan provisoire publié par les autorités mozambicaines, le cyclone a causé la mort de 41 personnes, détruit ou partiellement endommagé plus de 35 000 habitations et fait quelque 226 000 sinistrés dans la région. Le Mozambique avait été frappé six se- maines plus tôt par un autre cyclone, Idai, qui a touché la ville côtière de Beira un millier de kilo- mètres plus au sud puis a poursuivi sa route vers le Zimbabwe voisin, faisant plus d’un millier de morts. Plus de 900 000 doses d’un vaccin oral contre le choléra ont été administrées dans les régions touchées par Idai. Près de 5000 cas y ont été confirmés, dont 4 mortels.
Impact
Le Mozambique, l’un des pays les plus pauvres du continent africain, vient d’être frappé de plein fouet en l’espace de six semaines par deux cyclones dévastateurs qui ont fait plus de 600 morts et des centaines de milliers de sinistrés. Alors que de nombreuses ONG et institutions internationales se sont ruées au chevet du pays, la directrice de l’ONG locale ADPP (aide au développement du peuple pour le peuple), Birgit Holm, évalue pour l’AFP les efforts nécessaires pour relever le pays de cette double catastrophe naturelle.
Dans plusieurs provinces, les écoles, les centres de santé ont été détruits, ainsi que les ponts et les routes. Ces deux cyclones ont causé d’importantes destructions et affecté un total de plus de 2 millions de personnes. Ils font reculer le Mozambique, qui était déjà auparavant un pays très pauvre souffrant de multiples problèmes. « C’est tout simplement un désastre ». « La priorité, c’est de faire en sorte que ceux qui ont des moyens et de
l’argent interviennent et reconstruisent au plus vite toutes les infrastructures détruites.
Tant de personnes ont perdu leur habitation et leurs moyens de subsistance. Il s’agit également de venir directement à l’aide des populations. Une part importante de cette aide concernera l’agriculture puisque c’est l’activité d’une bonne partie des sinistrés. C’est fondamental, il leur faut des outils et des semences».