Dans pratiquement deux mois, le rêve d’Emilie Nguyen se matérialisera. A la nouvelle piscine de Côte d’Or, elle participera pour la première fois aux Jeux des îles. Une des cinq expatriés retenus au sein de la sélection nationale de natation, celle qui réside en France et née de père français et de mère mauricienne, tentera de briller sur trois distances. Soit, les 100 m, 200 m et 400 m nage libre. Serait-ce pour elle le tremplin en vue d’une brillante carrière dans cette discipline ?
« Cela fait déjà trois ans que ma mère me parle des Jeux des îles. Au bout du compte, c’est devenu la compétition dont je rêvais d’y participer. Le fait d’avoir été sélectionnée constitue un clin d’oeil à ma mère pour tout ce qu’elle a accompli pour moi en m’encourgeant surtout à pratiquer cette discipline », souligne Emilie Nguyen. Si sa mère, Marie-Claire (née Galliot), ancienne joueuse d’Idéfix et de la sélection juniors, n’avait pas été retenue au sein de la sélection finale de volley-ball lors des JIOI de 85, elle a par contre pu de son côté se retrouver au haut de la vague grâce à ses succès acquis sur ces trois distances lors des derniers championnats nationaux. « C’était mon objectif de la saison et je considère comme un soulagement d’avoir été sélectionnée et un honneur d’y participer. Après des années de travail, c’est tout simplement magique », ajoute-t-elle.
Dans son désir d’être qualifiée pour l’échéance de juillet prochain, Emilie Nguyen a accepté de faire l’impasse sur les épreuves de qualification de Nationale 2. La sociétaire du club de Saint-Raphaël (sud de la France) ne s’est toutefois pas fixé de réels objectifs, du fait qu’elle ne connaît pas le niveau des ondines des autres îles. Néanmoins, elle tentera d’approcher, voire d’améliorer ses perfs de 1″00″9 (100 m nage libre), 2’10″5 (200 m nage libre) et 4’41″2 (400 m nage libre) réalisés lors des championnats nationaux. Ce serait comme une récompense aux efforts consentis et les sacrifices encourus au sein du groupe dirigé par Yannick Cadilhac, lui-même nageur de haut niveau.
Avec des séances d’entraînement qui se déroulent au rythme de huit fois la semaine, ponctuées de deux séances de préparation physique hors de l’eau, Emilie Nguyen ne rejoint sa famille à Toulon que pendant les week-ends. En semaine, elle se retrouve dans une famille d’accueil. Quoiqu’il en soit, celle qui effectue actuellement son baccalauréat dans la filière Economie et Social ne compte pas baisser les bras, malgré les obstacles. «Je compte toujours à améliorer mes chronos et viser le plus haut possible». Seule pointe de regret: le fait de n’avoir pas été sélectionnée pour les prochains championnats du monde. Elle a été devancée que d’un point par Elodie Poo Cheong.
Toutefois, du haut de ses 19 ans, elle demeure consciente que d’autres défis pourront être relevés à l’avenir. C’est ainsi qu’une prestation honorable lors des JIOI au sein d’une sélection qu’elle rejoindra début juillet pourrait lui ouvrir de nouvelles perspectives. Bien qu’elle ne veut pas pour l’heure tirer des plans sur la comète, Emilie Nguyen voudra justier les espoirs placés en elle et faire vibrer ses parents à Maurice.