Le navire de croisière, qui a été victime samedi d’une panne moteur dans des eaux périlleuses au large de la Norvège, a été pris en remorque ce dimanche pour être acheminé vers un port de refuge qu’il devrait atteindre en fin d’après-midi.
Les services de secours ont décidé d’une pause dans les spectaculaires opérations d’hélitreuillage qui ont permis, selon leur dernier décompte, d’évacuer 460 des 1.373 occupants du paquebot vers la terre ferme. Dix-sept d’entre eux ont été hospitalisés.
Le paquebot avait lancé un appel de détresse samedi en début d’après-midi après avoir connu une avarie moteur. Il naviguait alors, dans des conditions météorologiques difficiles, dans une zone notoirement dangereuse au large de la région de Møre og Romsdal (ouest de la Norvège).
Après être parvenu à redémarrer un de ses moteurs, il avait réussi à se stabiliser à environ deux kilomètres du littoral, en jetant l’ancre dans des eaux jalonnées de récifs, et les autorités avaient lancé une impressionnante opération d’évacuation à l’aide de cinq hélicoptères.
« Trois des quatre moteurs fonctionnent, ce qui fait que le bateau peut maintenant se déplacer de lui-même », a déclaré dimanche matin à l’AFP un porte-parole du Centre de secours pour le sud de la Norvège, Per Fjeld.
Le paquebot s’éloigne actuellement du littoral à une vitesse de 2 ou 3 nœuds et va être pris en remorque pour être acheminé vers le port de Molde. Selon le site www.marinetraffic.com, deux remorqueurs se trouvent à proximité immédiate du bateau.
L’hélitreuillage des passagers se poursuit néanmoins à l’aide de trois appareils, qui emportent à chaque fois une quinzaine de personnes. Celles-ci sont ensuite prises en charge dans un centre d’accueil mis en place sur la terre ferme.
Les conditions météo dans la région restaient difficiles avec des creux de 6 mètres, selon M. Fjeld.
– Tunnel pour bateaux –
Aux environs de 06H00 (04H00 GMT), 338 personnes avaient été évacuées et 17 hospitalisées, a indiqué à l’AFP le responsable des opérations de la police, Borge Amdam.
Selon la police, la plupart des passagers sont de nationalité britannique ou américaine.
Samedi dans la soirée, les autorités hospitalières disaient avoir accueilli dix personnes, six femmes et quatre hommes. Trois d’entre elles, une nonagénaire et deux septuagénaires, souffraient de fractures graves.
Exploité par l’opérateur norvégien Viking Ocean Cruises, le Viking Sky est un navire moderne, lancé en 2017, qui peut embarquer 930 passagers. En provenance de Tromsø (nord), il devait regagner Stavanger (sud-ouest) lorsqu’il a subi l’avarie.
La navigation est notoirement difficile sur ce tronçon maritime, connu sous le nom de Hustadvika, au point que les autorités norvégiennes envisagent la construction d’un tunnel pour bateaux dans une montagne du littoral pour éviter les transits en pleine mer.
Le projet, destiné à des navires de plus petite taille, est pour l’instant au point mort, faute de financement.
Déjà à leur époque, les Vikings, pourtant navigateurs émérites, hésitaient à emprunter ces eaux et préféraient hisser et transporter d’un fjord à l’autre leurs embarcations par la voie terrestre.