Opéra Chinois : Dans la légende du kung-fu

À l’initiative du Centre Culturel Chinois, l’opéra The Legend of Kung Fu sera présenté le vendredi 30 novembre et le dimanche 2 décembre au J&J Auditorium à Phoenix. Il s’agit d’un des spectacles chinois les plus spectaculaires, alliant kung-fu, acrobaties et danses, le tout ficelé autour d’une trame théâtrale. Présenté par le Huo Yuanjia Martial Arts School of Tianjin, l’opéra The Legend of Kung Fu raconte l’histoire de M. Huo Yuanjia, l’un des plus grands maîtres de kung-fu.

En une heure et trente minutes, dix champions du monde de kung-fu, trente autres artistes chinois et une cinquantaine de figurants mauriciens seront sur scène pour présenter l’opéra The Legend of Kung Fu. Ce spectacle unique en son genre sera présenté le vendredi 30 novembre et le dimanche 2 décembre au J&J Auditorium à Phoenix.

Cette initiative revient au Centre Culturel Chinois (CCC), qui avait déjà présenté Le lac des Cygnes l’année dernière et qui a déjà prévu de faire jouer le spectacle de ballet Mulan l’an prochain. “Au CCC, notre objectif est de promouvoir la culture chinoise et les arts martiaux. Nous souhaitons que les Mauriciens saisissent les valeurs des Chinois, qui sont la tolérance, la patience et le respect mutuel. Nous allons organiser des spectacles de cette trempe tous les ans”, confie Alex Hu Zihao, secrétaire culturel au CCC.

L’histoire commence par l’enfance de Huo Yuanjia, quand celui-ci rêve de devenir un maître de kung-fu et d’atteindre l’enlightment. Il décide de devenir moine et fait face à de nombreux obstacles, dans ce monde et dans sa tête. C’est un opéra spectaculaire, coloré à souhait, avec son lot d’émotions et de drame. Le spectacle mêle des éléments du kung-fu, des acrobaties et de la danse, accentués par des effets visuels étonnants pour offrir un haut niveau de prestation.

Le spectacle a été présenté pour la première fois à Beijing, le 15 juillet 2004. Il a été joué plus de 300 fois en Chine et dans le monde, devant plus de 150,000 spectateurs, et a reçu de nombreux prix.

Aide aux enfants
Les recettes du spectacle seront reversées à la Society for Aid to Children Inoperable in Mauritius (SACIM) et au ministère de la Jeunesse et des Sports pour la préparation des athlètes pour les Jeux des Îles de l’Océan Indien de 2019. “Nous avons voulu mettre l’accent sur la jeunesse cette année, en œuvrant pour le bonheur de la jeunesse mauricienne”, confie Alex Hu Zihao. Le président de la SACIM, le Dr Amrit Rajkomar, est reconnaissant envers le Centre Culturel Chinois pour cette initiative. “Le Trust Fund nous aidait, mais depuis quelques années, ce n’est plus le cas. Cette aide est la bienvenue. Cela représente beaucoup pour nous que le CCC ait décidé de reverser une partie des recettes à notre association.”

Billetterie
Les billets pour les adultes sont disponibles sur réservation chez Otayo. Les prix sont fixés comme suit : Rs 900 (Carré d’or), Rs 650 (Première), Rs 500 (Seconde) et Rs 400 (Troisième). Jusqu’au vendredi 16 novembre, un tarif spécial est proposé aux moins de 18 ans : Rs 600 (Carré d’or), Rs 450 (Première), Rs 350 (Seconde) et Rs 250 (Troisième). Réservation : 466-9999.

DU HONGJIE, ACTEUR PRINCIPAL
“Un spectacle de kung-fu qui dépasse l’imagination”

Du Hongjie, 17 ans, est l’acteur principal de l’opéra The Legend of Kung Fu. Il est né à Tianjin en Chine et a fait son apprentissage à la Huo Yuanjia Martial Arts School of Tianjin. Son professeur, Zhang Jie, ancien champion du monde, est professeur de wushu à Maurice depuis deux ans. Du Hongjie a une dizaine de titres à son actif (national, asiatique et mondial), et vient d’être couronné aux World Junior Wushu Championships au Brésil.

Propos recueillis par Thierry Runghen

Vous avez présenté ce spectacle dans de nombreux pays. Racontez-nous ce que cela représente à vos yeux.
C’est un grand honneur pour moi de voyager dans différents pays pour promouvoir la culture du kung-fu de Chine. J’ai pu constater le grand intérêt de tous les spectateurs et cela m’a beaucoup impressionné et touché. Ces voyages m’ont également permis de rencontrer les pratiquants de kung-fu et d’autres arts martiaux. Cela me donne beaucoup d’inspiration pour perfectionner mon niveau de kung-fu.

Comment vous préparez-vous avant de monter sur scène ?
Je dois me préparer physiquement et spirituellement. Physiquement, je dois effectuer les échauffements d’usage, importants pour tous les sportifs. Spirituellement, je dois faire de mon mieux pour me concentrer sur les mouvements, car il y a beaucoup de scènes de combats qui sont vraiment rapides, compliquées et dangereuses.

Vous avez remporté le World Junior Wushu Championships au Brésil cette année. Que représente ce titre pour vous ?
Je pratique le wushu depuis plus de treize ans, à raison de huit heures par jour. C’est un résultat qui récompense mes efforts de tous les jours. Cela m’encourage à continuer pour atteindre un niveau plus élevé.

Comment faites-vous pour concilier vos compétitions et les spectacles ?
J’ai participé à plus de 500 spectacles en Chine et dans d’autres pays. Cela ne me dérange jamais, car les expériences sur scène sont très importantes pour perfectionner physiquement et spirituellement mes techniques de wushu.

Allier le wushu à la danse requiert-il une préparation particulière ?
Nos mouvements dans cet opéra sont tous basés sur les mouvements standards de wushu, mais avec un style plus artistique. Il me faut mieux comprendre l’histoire et l’émotion du rôle que je joue. Après avoir saisi les émotions, les mouvements arrivent naturellement.

Qu’est ce que cela représente pour vous d’être le personnage principal de The Legend of Kung-Fu ?
C’est un honneur et une grande pression. Je ne peux me permettre de faire une faute de mouvement car tout le monde m’observe soigneusement. Cela me donne l’occasion d’incarner Huo Yuanjia, un des plus fameux maîtres de kung-fu. Je peux essayer de comprendre sa philosophie, sa pensée. C’est une expérience unique pour moi.

Que représente le wushu pour vous ?
Le wushu, c’est ma vie. Je suis un pratiquant professionnel de wushu. Je passe plus de temps avec mes profs qu’avec mes parents. La promotion du wushu et de la morale de cet art qui m’influence et influence tous les Chinois depuis des années est vraiment importante pour moi. Je le considère comme une mission dans ma vie.

Racontez-nous à quoi ressemble votre quotidien.
Wushu, manger, dormir ! J’aime aussi les jeux vidéo et sortir avec mes amis. Je suis en train de faire mes études sur le wushu. C’est donc la chose la plus importante pour moi actuellement. Je ne regrette pas de consacrer ma jeunesse à pratiquer le wushu.

Comment vous sentez-vous avant de présenter ce spectacle à Maurice ?
Je suis impatient de le faire. On m’a dit qu’il y a beaucoup de pratiquants locaux de chinese kung-fu, que les enfants l’adorent. C’est une occasion de les rencontrer et de communiquer avec eux. Il y aura aussi plus de 80 pratiquants qui vont participer à notre spectacle. Ça va être un échange magnifique entre les deux peuples.

À quoi doit s’attendre le public mauricien ?
Au niveau le plus élevé du monde de chinese kung-fu, avec dix champions mondiaux et trente artistes professionnels. Ce spectacle, ce n’est pas seulement des démonstrations des mouvements et des formes de kung-fu. C’est un opéra qui raconte une histoire complète, celle de Huo Yuanjia. Le public verra du chinese kung-fu, des acrobaties, en appréciant la romance et la philosophie de cet art, entre autres. Ce sera un spectacle de kung-fu qui dépasse l’imagination.

IP MAN WING CHUN ASSOCIATION
Perpétuer l’héritage du grand maître

Les élèves de la Ip Man Wing Chun Association et son président, Jacques Li, feront partie du spectacle The Legend of Kung Fu. L’occasion de découvrir cette association qui se pose comme l’héritage du maître Ip Man, qui a fait du wing chun ce qu’il est aujourd’hui.

Monter sur scène avec les protagonistes de l’opéra The Legend of Kung Fu est une très belle opportunité pour les quatorze membres appartenant à la Ip Man Wing Chun Association qui ont été choisis. “C’est un honneur pour nous de faire partie de ce spectacle. J’ai eu l’occasion de le voir, c’est époustouflant. En participant à cet opéra, nous apprenons beaucoup de choses. Pour attirer l’attention, le visuel est très important. Cela peut nous aider à faire ressortir la beauté des mouvements du wing chun”, confie Jacques Li, directeur et instructeur à l’association.

Créée il y a dix ans, la Ip Man Wing Chun Association, située à Port-Louis, compte dans ses rangs 110 membres de tous âges. Le plus jeune adhérant a 4 ans et le plus vieux 70. Jacques Li explique que cet art martial s’apprend depuis le plus jeune âge. “Lorsqu’il est inculqué très jeune, cet art martial permet de mieux former l’élève. Il a comme philosophie la paix. Malgré les coups qui y sont enseignés, avec des techniques de combats à mains nues, c’est un art qui est utilisé pour se défendre et se contrôler.”

Jacques Li a été le tout premier élève de wu shu du Centre Culturel Chinois (CCC). “J’ai eu la chance d’apprendre cet art martial avec Lueng Ping, qui a été un sparring-partner de Jet Li. Tous les profs que nous avons eus sont des anciens champions devenus coaches. C’était un privilège. Je suis très reconnaissant envers le CCC pour cela.”

Mouvements efficaces.
L’association a pour objectif de transmettre les valeurs du wing chun telles qu’enseignées par Ip Man, grand maître de la discipline, qui fut l’un des maîtres du regretté Bruce Lee. Il était le dernier disciple du vieux maître Chan Wah-Shun. Ip Man est connu comme celui qui a structuré le wing chun avec son code de conduite et qui l’a sorti de l’anonymat. Il est né à Foshan en Chine en 1893 et est décédé à Hong-Kong en 1972. Plusieurs films ont été tournés sur son histoire : Ip Man 1, Ip Man 2, Ip Man 3, The Grandmaster. Jacques Li soutient que son professeur de wing chung a été l’élève des deux enfants de Ip Man. L’association se fait un devoir d’organiser des rencontres avec eux une fois l’an à Hong-Kong.

Jacques Li précise que le wing chun, qui est une des formes de wu shu (littéralement art martial), enseigne “comment se servir des mouvements de tous les jours, comme le brossage de dents, pour vous défendre.” “C’est un art martial qui ne requiert pas que vous vous muscliez mais qui vous montre comment vous servir de votre propre force pour vous défendre. C’est un système qui n’est peut-être pas beau à voir mais qui a des mouvements efficaces. Il inculque la façon la plus rapide et directe de maîtriser son adversaire. C’est un art martial très scientifique; l’apprentissage se fait par étapes. On s’assure d’avoir de la précision, les angles sont très importants. Quelques centimètres du placement de la main constituent la différence entre subir un coup ou pas.”

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