Le montant des dettes de DCL de Ganesh Ramalingum à l’ICTA sujet de sérieuses interrogations
De nouvelles missions confiées à la PS Moorghen, tandis qu’un nominé politique passe son temps à s’occuper de son business personnel
Protection selon un registre très particulier, copinage et autres ramifications politiques. Le secteur de l’Information and Communication Technology (ICT) est en pleine ébullition et chaque jour qui passe apporte son lot de dénonciations. Si dimanche dernier Week-End faisait état d’un fait rare, soit la dénonciation à la police de la Permanent Secretary Rooba Moorghen par la directrice de la Data Protection Commissioner Drudeisha Madhub, cette semaine, d’autres faits sont remontés à la surface. En sus du goût prononcé pour le voyage de la PS, on parle des dettes de DCL Communication de Ganesh Ramalingum auprès de l’ICTA, mais aussi du rôle de ce nominé politique d’un autre organisme toujours sous la tutelle MTCI (Ministry of Technology, Communication and Innovation), qui passerait son temps à s’occuper de son business personnel.
Depuis que le zanfan lakaz du Sun Trust Yogida Sawmynaden a hérité du ministère des Technologies et de l’Information, c’est le bonanza assuré pour les proches. Il y avait eu le jackpot de Rs 7 millions touché par l’épouse du ministre, Wenda Sawmynaden, sur la vente de la clinique Apollo Bramwell au groupe CIEL, gestionnaire de l’établissement décanté privé Darné. Puis est arrivée la saga du beau-frère Harrykrishna Vydelingum, le frère de l’épouse du ministre qui fut nommé en mars 2017 sur le conseil d’administration de Mauritius Post, service qui est sous la tutelle du ministère de Yogida Sawmynden. Lorsqu’on commençait à parler de conflit d’intérêts potentiel, le beau-frère fut discrètement défalqué.
Pas pour longtemps puisqu’il est réapparu quelques mois plus tard sous un des services qui sont du ressort du ministère de la colistière de Yogida Sawmynaden, Leela Devi Dookun-Luchoomun, à la présidence du Mauritius Institute of Development and Training. La Permanent Secretary du ministère des Technologies et de l’Information, Rooba Moorghen, vivement encouragée par son ministre, ne semble pas vouloir mettre un terme à son goût pour les déplacements à l’étranger. Elle a, le mois dernier à Addis Abeba, paru participer à un atelier d’experts spécialisés en cybersécurité placé sous l’égide de la convention de Budapest.
Cela se déroule pendant que les urgences sont ailleurs, estiment les acteurs de ce secteur. Ils parlent de la loi votée laData Protection Act, pour se mettre en conformité avec le GDPR (General Data Protection Regulations) de l’Union européenne. Or, au lieu de renforcer les ressources humaines et les règlements pour étoffer le Data Protection Office, tout est fait pour lier les mains de ce bureau et du Data Protection Commissioner, au grand dam des opérateurs de services d’externalisation qui craignent d’être écartés du marché de l’UE pour non-respect des normes qu’elle a édictées.
Il y a aussi les péripéties de Data Communication Limited qui, elles, sont loin d’être terminées. Après l’histoire des tablettes non fournies qui lui valent un procès du ministère de l’Éducation et son repêchage par le ministère de Yogida Sawmynaden, la mise en liquidation évitée de justesse pour loyers impayés à Hennessy Court Ltd, voilà que l’on évoque désormais les dettes — des chiffres très conséquents sont même mentionnés — au titre de contribution de l’Universal Service Fund de l’Information and Technology Authority. Un membre de l’ICTA essayerait par tous les moyens d’empêcher un recours en justice contre DCL et Ganesh Ramalingum, mais ses collègues ont bien l’intention de tout faire pour récupérer les sommes dues.
Le président d’un organisme est, lui, très pris par ses affaires personnelles. Cela tombe bien pour lui parce que son bureau officiel n’est pas très loin de son lieu de business dans ce qu’on peut appeler une filière du “hospitality” à la journée. C’est ce qu’on appelle faire d’une pierre deux coups. Et dire que l’ICT a été présenté comme un pilier de l’économie. Nouveau modèle de développement économique…