Le prince Charles, 70 ans mercredi, continue de profiter de son statut d’éternel prince héritier pour défendre les causes qui lui tiennent à coeur, dont l’environnement, une liberté de ton qui ne lui sera plus permise s’il accède au trône. Le fils aîné de la reine Elizabeth II, premier dans l’ordre de succession, a défendu sa liberté de ton dans un entretien à la BBC jeudi.
«Ce n’est pas la même chose d’être prince de Galles que d’être souverain», a-til déclaré. «Et l’idée que je puisse continuer à agir de la même façon, si je dois succéder (à la reine), est complètement absurde parce que les deux situations sont complètement différentes», a-t-il ajouté. «Je ne suis pas stupide».
Outre l’environnement, l’architecture ou l’agriculture, ses thèmes préférés, il a pu aussi défrayer la chronique en s’aventurant sur le terrain politique, à l’inverse de sa mère, qui évite soigneusement toute polémique. En mai 2014, il avait notamment comparé Vladimir Poutine à Adolf Hitler, amenant la Russie à demander des explications officielles. De même, son soutien affiché au dalaïlama passe mal auprès des autorités chinoises. Pour Mark Bolland, son ancien responsable de la communication, le prince Charles se considère lui-même comme un «dissident», opposé au consensus politique dominant.
Faire ce qui est juste Charles Philip Arthur George Windsor est né dans le palais de Buckingham à Londres le 14 novembre 1948. Il devient l’héritier du trône en même temps que sa mère devient la reine Elizabeth II, le 6 février 1952, date du décès du roi George VI. Plus de 66 ans plus tard, il est le titulaire d’un record de longévité: jamais dans l’histoire de la monarchie britannique, un membre de la famille royale n’a porté aussi longtemps le titre de prince héritier. Jeune garçon timide et sensible, il reçoit le titre de Prince de Galles en 1958, à l’âge de neuf ans. Adolescent, il est envoyé à Gordonstoun, un rude internat pour garçons situé aux confins de l’Écosse, qui avait déjà accueilli son père, le prince Philip, dans les années 1930.
En 1970, il devient le premier membre de la famille royale britannique à obtenir un diplôme, à l’université de Cambridge, où il a étudié l’archéologie et l’anthropologie. Il sert dans la marine britannique entre 1971 et 1976. Alors qu’il est en mission dans les Caraïbes, son amie Camilla Shand épouse Andrew Parker Bowles, à son grand désarroi. Avec les 7 500 livres d’indemnités qu’il obtient en quittant l’armée, il crée The Prince’s Trust, une organisation caritative qui a annoncé avoir accompagné plus de 825 000 jeunes en difficulté à l’occasion de son 40e anniversaire, en 2016.