Le nombre de cas de dengue à Maurice, et plus particulièrement à Vallée des Prêtres, où le moustique a trouvé foyer, se multiplie. À hier, les autorités ont officiellement enregistré 31 cas, dont 26 à Vallée des Prêtres.
Des premiers cas recensés le 26 février, notamment dans les hautes Plaines Wilhems, le nombre ne cesse de croître quotidiennement, mais principalement à Vallée des Prêtres où, en 12 jours, soit entre le 3 et le 15 mars, il y a eu 21 cas recensés. En 24 heures, cinq autres ont été enregistrés par la Santé, qui ne lésine pas sur les moyens pour éviter la propagation de cette maladie contagieuse, pour l’heure localisée.
À hier, les officiers de la veille sanitaire effectuaient un cinquième exercice de fumigation à Vallée des Prêtres. Cela a été le cas presque toute la semaine, pour éviter la propagation du virus bien installé dans la localité, avec pour les 15 premiers jours de mars seulement 26 cas répertoriés officiellement. Une situation inquiétante, selon la Santé, qui explique cet état de choses en avançant que le virus a été transmis localement. Pour cause, le virus de la dengue existe depuis plusieurs année déjà à Maurice, même s’il est généralement transmis par des voyageurs ayant séjourné à l’étranger.
« Chaque année, nous avons deux à cinq cas, mais là, le virus se propage rapidement. En 10 jours, nous avons eu une quinzaine de cas dans un seul endroit. Il faut faire très attention », disent les médecins. Ainsi, si au départ les cas étaient éparpillés notamment dans les régions des Plaines Wilhems, à Richelieu et Coromandel, et ayant fait des malades parmi les Mauriciens aussi bien que les travailleurs étrangers, pour l’heure, elle est plus localisée dans la région de Vallée des Prêtres. Elle touche par ailleurs tout le monde, indépendamment de l’âge. Cependant, selon le registre de la Santé, la dengue a jusqu’ici touché une majorité d’adultes et un adolescent de 14-15 ans.
Les derniers cas détectés relèvent du fever survey effectué par le ministère de la Santé dans la région de Vallée des Prêtres principalement. « Nos officiers font du porte-à-porte et vérifient les conditions de santé des habitants. Si nous constatons une anomalie fiévreuse, nous effectuons immédiatement un test pour détecter la dengue. Si les résultats s’avèrent, nous envoyons une analyse sanguine au laboratoire de Candos, qui confirme ou pas dans les quatre heures qui suivent si le malade est effectivement positif à la dengue », explique le Dr Vasantrao Gujadhur, Director of Health Services au ministère.
Après l’épisode de 2006, durant laquelle la dengue avait fait des milliers de victimes à travers l’île, il y a eu l’épisode de 2009, puis celui de 2014, avec un outbreak notamment dans la région Nord de l’île, du côté de Triolet, où environ 50 cas avaient été recensés en deux semaines. Le dernier épisode conséquent de la dengue remonte à 2016, notamment à Port-Louis, avec quelque 80 cas enregistrés.
1350 cas à La Réunion
Si depuis le début de l’année chez nos voisins réunionnais quelque 1350 cas ont déjà été recensés, à Maurice, avec 31 cas enregistrés en un peu plus de deux semaines, la situation est tout de même inquiétante, dit le ministère de la Santé. Il faut croire que la chaleur et l’humidité ainsi que les phases de pluies abondantes favorisent la prolifération des moustiques, davantage dans des régions boisées et pas entretenues. D’où les moyens déployés par la Santé pour éviter la propagation de la dengue à d’autres régions de l’île.
Quotidiennement, en sus des repeated checks chez les habitants de Vallée des Prêtres (du fait qu’il faut une période d’incubation de trois jours au virus avant que les premiers symptômes n’apparaissent), les officiers de la Santé effectuent des exercices de fumigation dans la région de Vallée des Prêtres et donnent des explications aux citoyens pour réduire les risques. Outre Vallée des Prêtres, d’autres régions sont sous surveillance, notamment Beau-Bassin/Rose-Hill. Et des exercices de fumigation sont conduits dans plusieurs régions, comme à l’angle des rues St Georges et Brown-Séquard hier soir. Les autorités appellent à la responsabilité citoyenne pour éviter que le virus ne se propage.
À savoir que la dengue se contracte par une piqûre de moustique. Les symptômes se manifestent après trois jours, notamment avec une forte fièvre, des douleurs musculaires, des maux de tête, des éruptions cutanées et dans certains cas des saignements de nez. L’automédication est strictement déconseillée. Une personne atteinte de la dengue doit consulter un médecin impérativement. Le public est avisé de prendre les précautions nécessaires pour éviter la propagation du virus, notamment couvrir les parties exposées du corps, mettre de la crème antimoustique, nettoyer les cours et évacuer toute accumulation d’eau dans des récipients ou pneus usés.