La Corée du Sud vient de signer une double première : le lancement de la 5G et l’arrivée du premier smartphone compatible avec cette nouvelle technologie par le biais de son entreprise phare, Samsung. Une question se pose déjà : la sortie du Galaxy S10 5G n’est-elle pas trop prématurée ?
Samsung Electronics vient de lancer, il y a quelques jours à peine, la commercialisation du tout premier smartphone au monde fonctionnant avec la 5G, et ce au moment même où la Corée du Sud prend une longueur d’avance dans la course mondiale vers une technologie appelée à révolutionner les communications. La Corée du Sud, déjà l’un des pays les plus “connectés”, est en effet devenue le premier pays au monde à proposer sur l’ensemble de son territoire la 5G, ou 5e génération de normes pour réseau mobile, par l’intermédiaire de trois opérateurs sud-coréens.
Cette mise en service – alors destinée à quelques personnes seulement – avait été avancée de deux jours pour ne pas laisser les lauriers au géant américain Verizon, qui a commencé quelques heures plus tard à dérouler la 5G pour mobiles à Chicago et Minneapolis. Samsung Electronics, numéro un mondial des smartphones, a accompagné la prouesse technologique sud-coréenne en lançant son tout nouveau Galaxy S10 5G. Les trois opérateurs mobiles SK Telecom, KT et LG Uplus ont organisé dans tout Séoul des événements pour le lancement du dernier-né de la gamme Galaxy, dont la version de base est à 1,39 million de wons (soit un peu plus de Rs 40,000).
Réalité virtuelle et robots.
Pour attirer le chaland, des démonstrations de réalité virtuelle et de robots ont été organisées, afin d’illustrer les révolutions apportées par la 5G. Partout, les clients disaient leur enthousiasme, notamment pour les possibilités de visionnage en direct de vidéos de sport ou de cours magistraux. “Je regarde énormément de vidéos, de films, de cours”, a expliqué Shim Ji-hye, 38 ans. “J’espère que l’accélération du débit va m’aider à mieux gérer mon temps.” Un autre client s’est, lui, dit impatient de découvrir les nouveaux contenus de réalité virtuelle et ses applications en termes de jeu, ou même de rencontres en ligne.
À en croire le chercheur Lee Sang-yoon, la 5G va permettre de profiter de la réalité virtuelle en temps réel et sans délai. “On pourra en profiter avec une meilleure résolution, une vitesse accélérée.” Le jour du lancement, 15,000 clients avaient souscrit l’offre 5G de LG UPlus, et plus de 10,000 celle de KT, selon les chiffres fournis par les deux opérateurs. Les ventes de SK Telecom, numéro un du marché, n’étaient pas connues dans l’immédiat. Seule une poignée de personnes avaient pu profiter dès ce jour-là de la 5G, qui est cependant disponible pour tous les Sud-Coréens depuis.
Smartphone LG à venir.
LG, concurrent de Samsung, devait sortir son V50s ThinQ, un autre smartphone 5G, dans le courant de ce mois. Le système de Verizon est couplé avec le smartphone Moto Z3 de Lenovo tandis que le rival américain AT&T avait, lui, déployé en décembre un système fondé sur la 5G dans douze villes. Il n’est disponible cependant que pour des usagers invités dans certains points d’accès, et non à des abonnés dotés de mobiles.
Comme la 3G, puis la 4G, la 5G doit permettre de franchir un nouveau cap dans le niveau de connectivité, en particulier pour les objets. La voiture autonome est l’une des principales innovations attendues, de même que la santé connectée, les villes intelligentes, transports urbains ou la sécurité au quotidien. L’organisation Global System for Mobile Communications estime qu’elle pourrait se traduire par 565 milliards de dollars de bénéfices pour l’économie mondiale à l’horizon 2034.
La 5G est un des terrains de la guerre d’influence que se livrent Chine et États-Unis. Washington s’efforce de convaincre ses alliés de ne pas confier le déploiement de la 5G à l’équipementier Huawei, en accusant le géant chinois de servir de cheval de Troie à Pékin pour espionner les Occidentaux. Si on ajoute à Huawei les autres groupes et instituts chinois, Pékin revendique 3,400 brevets en matière de 5G, soit plus du tiers du total mondial.
La Corée du Sud arrive deuxième avec un total de 2,051 brevets. Les entreprises américaines sont loin derrière avec seulement 1,368 technologies déposées, soit, à titre de comparaison, 29 de moins que le seul groupe finlandais Nokia. KT et SK Telecom ont indiqué ne pas utiliser de technologie Huawei. Mais le groupe chinois est un fournisseur du réseau de LG UPlus, a précisé l’entreprise sud-coréenne.