Depuis deux jours, toute la planète vit au rythme de la Coupe du Monde de football. À Maurice, les fans attendaient l’événement depuis quatre ans. Comme à chaque édition, le folklore est bien présent, avec les maillots, drapeaux et autres gadgets à collectionner. Parallèlement, plusieurs activités sont organisées pour réunir les mordus du ballon rond. Entre tournois et animations autour des rencontres, le foot mobilise tout le monde.
Le moment tant attendu est enfin arrivé pour Lauren Soobaya. En attendant les résultats des examens pour sa troisième année d’étude de droits, elle relâche la pression pour vivre à fond sa passion pour le football. « La Coupe du Monde est un événement super excitant que tout le monde attend. Depuis que je suis petite, je regarde les matches de foot avec mon père. La Coupe du Monde est une occasion de réunir la famille autour de la télé », dit la jeune fille de 24 ans.
Travaillant parallèlement dans une entreprise, à Ébène, elle devra toutefois procéder à quelques petits aménagements pour suivre les matches de son équipe préférée. « Je termine le boulot vers 19-20h. Si mon équipe joue tôt, je vais devoir m’arranger pour sortir plus tôt. Heureusement que dans notre entreprise, on pratique les heures flexibles. Il y a donc la possibilité d’aménager son temps. »
En tant que fan inconditionnel de Liverpool, Lauren supportera l’Angleterre dans la compétition. « Je reste fidèle à l’Angleterre, même si je sais que l’équipe n’a pas de grandes chances en comparaison avec les autres équipes. Mais je considère quand même que c’est déjà quelque chose d’être là car de grandes équipes comme les Pays-Bas ou l’Italie sont tombées lors des éliminatoires. Et puis, quand on soutient une équipe, c’est pour le meilleur et pour le pire. C’est un peu comme avec Liverpool, à chaque fois on dit “next season will be our season”. »
Foot au travail
Quant à savoir si elle a un joueur préféré à la Coupe du Monde, la question ne se pose même pas : « C’est Mohamed Salah. Il a fait une saison extraordinaire avec Liverpool. Il est le meilleur joueur de la Premier League et Ballon d’or africain. Je suis sûr qu’il va réaliser une bonne Coupe du Monde avec l’Égypte. »
Damien Aworer vivra, lui, la Coupe du Monde sur son lieu de travail. L’entreprise où il est engagé, à Ébène, installera des écrans dans tous ses espaces communs, permettant ainsi aux employés de suivre la compétition. « La Coupe du Monde est la plus grande fête du foot. J’en suis un grand amateur depuis que je suis petit. Je ne voudrais rater ce rendez-vous pour rien au monde. » Dès jeudi, l’ambiance est à la fête au travail. « Nous profiterons de notre temps libre pour voir les matches, il y a des journées à thèmes qui ont été préparées. Dans notre secteur, la motivation compte beaucoup. Surtout quand on travaille le soir. »
Pendant un mois, les relations avec les collègues seront marquées par l’esprit foot. « Chaque équipe supporte un pays participant à la compétition. Sur mon secteur, nous sommes deux “team leaders”. Ma collègue est pour l’équipe du Brésil et moi, pour l’Allemagne. Nous aurons donc des challenges entre les deux équipes. » La compagnie a également prévu plusieurs animations avec des cadeaux à gagner. Il y a également un concours de pronostics pour les matches du jour, ceux des demi-finales et celui de la finale. Une compétition de PS4 est aussi au programme.
Pendant toute la compétition, Damien aura un oeil particulier sur Toni Kross, le milieu de terrain allemand étant son joueur préféré. Quant à savoir si la Mannschaft pourra remporter un deuxième titre d’affilée, le fan préfère être réaliste. « Cette année, nous avons beaucoup de jeunes joueurs et dans une compétition de ce niveau, l’expérience compte beaucoup. Il faut de la maturité. Mais je reste confiant, notre équipe n’est pas mal. On va s’aventurer. »
Satish Juleemun Boodhun vivra, lui, un Mondial pas comme les autres. Le fait d’être sourd-muet ne l’empêche pas de vivre la compétition à fond. Il ne manque pas de sauter de joie quand son équipe marque un but. Grand passionné de foot, il suit les matches à la maison ou ailleurs, quand il y a un écran installé en public. Et quand on lui demande quelle équipe il soutiendra pour la Russie 2018, il montre le maillot jaune et vert. Le Brésil est incontournable !
Album Panini : la tradition respectée
Qui dit Coupe du Monde dit aussi collection de stickers. L’édition 2018 n’est pas une exception à la règle. L’incontournable album Panini a fait son retour sur le marché depuis quelques semaines et les inconditionnels ne s’en privent pas. L’offre varie selon les commerces. Dans certains, l’album est offert en cadeau à l’achat de deux paquets de stickers, au coût de Rs 20 chacun. Dans d’autres, deux paquets de stickers sont offerts avec à l’achat de l’album, à Rs 40. D’autres encore vendent tout simplement l’album à Rs 40, sans les deux paquets de stickers. Et pour ceux qui ont les moyens, une boîte de stickers se vend à… Rs 2 000 !
Cela ne décourage pas les collectionneurs pour autant. Kavish, 14 ans, a commencé sa collection il y a quelques semaines. Il ne lui reste que quelques pages à remplir. Parlant de sa passion, il explique : « C’est avant tout un fun. Au collège, tout le monde échange les stickers en ce moment, les élèves comme les profs. » Pour acheter les stickers, il compte sur ses parents, mais puise également dans son argent de poche. « Ça coûte beaucoup pour remplir l’album. Mais ma satisfaction est d’avoir pu compléter l’équipe d’Allemagne, ma favorite. »
Kritish, lui, est collectionneur depuis 2010. À chaque fois, il est parvenu à compléter son album. Pour la Russie 2018, il ne lui manque que 25 stickers pour atteindre son objectif. « Collectionner les stickers est un plaisir pour moi. Chaque jour, j’en achète au moins un paquet. Pour cela, mes parents me donnent de l’argent, ou alors je puise dans mon argent de poche. » Le jeune amateur de foot, qui est en Grade 7 à la Phoenix SSS, en profite pour échanger les doubles avec ses camardes. « C’est un fun, on cherche les stickers manquants et, surtout, ses joueurs préférés. Ma grande satisfaction est d’avoir pu trouver celui de Neymar, mon favori. »
Et comme chez les Ramah le foot se regarde en famille, Kritish, grand fan du Brésil, en profitera pour titiller ses parents, supporters, eux, de l’Argentine et de l’Allemagne. Quant à savoir s’il risque de rater des matches à cause des révisions pour les examens, Kritish répond : « Non, je regarderai tous les matches, même s’il y a des examens. » Soulignons également que, comme en 2014, Panini a lancé un album virtuel. Les fans peuvent compléter leurs albums et échanger leurs stickers en ligne. Pour le Mondial du Brésil, en 2014, 195 millions de paquets virtuels avaient été ouverts et 243 millions de stickers échangés. Ceux qui complètent leur album participeront à un tirage au sort et recevront des prix.