L’exercice de “controlled delivery” mené par une équipe de l’ADSU après la saisie de Rs 7,2 M d’héroïne sur une Zimbabwéenne de 40 ans à l’aéroport dimanche n’a pas été apprécié par la hiérarchie aux Casernes centrales. Selon nos renseignements, certaines lacunes ont été notées au cours de l’opération, qui a vu les contacts de la mule filer entre les doigts des policiers. Les responsables de l’ADSU ont ainsi demandé des explications auprès des éléments présents sur le terrain lors d’un “debriefing” cette semaine.
La Zimbabwéenne a été interceptée à l’aéroport international SSR le 8 octobre avec 490 g d’héroïne, drogue qu’elle avait cachée dans son soutien-gorge et ses parties intimes. L’adresse sur son passeport indique qu’elle réside Park Crescent Rosseinville, Johannesburg, en Afrique du sud. La quadragénaire a soutenu qu’elle travaille comme “public relations officer”, sans donner de détails cependant sur son employeur, avant d’admettre par la suite qu’elle était en fait femme au foyer. Selon elle, son billet d’avion avait été payé deux jours avant son arrivée à Maurice. Elle devait ensuite se rendre dans une villa de Pereybère, où une chambre avait été réservée en son nom. Fort de ces informations, une équipe de l’ADSU des Casernes centrales a alors monté une opération de livraison contrôlée. Entre-temps, la police avait remplacé le colis de drogue par un faux pendant que la mule téléphonait à son contact local pour lui demander de venir récupérer l’héroïne. Une fois dans le Nord de l’île, des policiers ont ensuite monté la garde à l’extérieur de la villa alors que la Zimbabwéenne, elle, était dans sa chambre. Des policiers en civil montaient par ailleurs la garde dans le couloir du bâtiment. À un moment donné, un couple, accompagné d’un enfant, s’est présenté dans la villa pour prendre livraison de la drogue. Ils ont donné leur nom à la réception, avançant qu’ils habitaient Quatre-Bornes. Du fait de la présence de l’enfant, les enquêteurs présents semblent ne pas s’être méfiés. Ce n’est qu’alors que le trio s’apprêtait à quitter la villa que les policiers ont compris que le couple était en réalité le contact de la Zimbabwéenne. Ils les ont alors pris en chasse en voiture mais les suspects ont réussi à les semer, emportant avec eux le faux colis de drogue. Les policiers ont néanmoins réussi a révéler le numéro de la plaque d’immatriculation des contacts. Ils ont alors effectué une descente chez eux, à Quatre-Bornes, mais sans succès.
La manière dont cet exercice de livraison contrôlé s’est déroulé a été peu appréciée par la hiérarchie au quartier général de l’ADSU. D’autant plus qu’elle s’estime heureuse que la mule n’ait pas profité de l’occasion pour prendre la fuite à son tour. Les responsables aux Casernes centrales ont demandé aux hommes présents sur le terrain d’être « plus vigilants » à l’avenir. « Nous faisons confiance à nos hommes. L’affaire a été réglée en interne », indique un haut gradé de l’ADSU. Entre-temps, les enquêteurs comptent solliciter un ordre judiciaire pour passer en revue les appels échangés sur les deux cellulaires saisis sur la mule. Des développements sont attendus au niveau de l’enquête sur ce trafic d’héroïne.
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DROGUE – SAISIE D’HÉROÏNE SUR UNE ZIMBABWÉENNE : Des explications réclamées?à une équipe de l’ADSU
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