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Drôle de drames !

Ouf ! Pour une fois, depuis plusieurs années, ce 8 mars, commémorant la Journée Internationale de la Femme, ne sera pas marqué par une série noire de meurtres les uns plus atroces que les autres, commis sur les femmes, épouses, conjointes, amies, copines, complices… En tout cas, prions pour que ce ne soit pas le cas jusqu’à la fin de la semaine prochaine !

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Ces dernières années ont en effet été ponctuées surtout par divers meurtres, abus sexuels et différents autres types d’agressions physiques, essentiellement, sur des Mauriciennes. Ces affaires, qui ont défrayé la chronique, ont certainement rappelé à quel point les Mauriciennes sont vulnérables. Pas fragiles. Nous sommes loin du cliché de la frêle femme en quête d’un preux chevalier pour la protéger des vents et marées… En 2018, à Maurice, les femmes sont directrices d’entreprises, CEO, ministres… Voire, présidente de la République ! On a donc fait du chemin. Cependant, des crimes, ici et là, reviennent tirer la sonnette d’alarme, rappelant que bien malgré de multiples progrès accomplis, certains travers persistent.

De fait, on n’oubliera pas de sitôt le calvaire enduré par Urvashi Joygobhin. Octobre 2017, Kevin, le mari de cette Mauricienne de 20 ans la passa à tabac, à coups de poing et à l’aide d’une barre de fer… Puis, ne parvenant à réaliser son plan initial qui était de la transformer en torche humaine, il finit par l’abandonner dans un champ de canne. Où elle fut retrouvée, en très piteux état, par un chef de gare.

2014 fut marquée par le meurtre de Mantee Murchoyea, en février de cette année-là. Cette femme de 55 ans avait été découpée… en 13 morceaux. Ses « restes » avaient été retrouvés dans le Bassin Cahin, à Petite Rivière. Meurtre atroce qui a marqué la mémoire de plus d’un. Trois femmes auraient agi en complicité pour commettre cet acte barbare, aux relents d’affaire de sorcellerie.

Et impossible d’oublier Marie Ange Milazar. En novembre 2009, son corps lacéré est découvert dans une bouche d’égout, sous le pont de la rue Labourdonnais, à Port-Louis. Elle était enceinte de huit mois. Ses agresseurs, trois jeunes, dont certains mineurs au moment des faits, l’avaient violentée et violée. Poussant l’horreur à l’extrême, ils avaient voulu « voir comment c’était à l’intérieur » de son ventre arrondi…

Enfin, même si José Tristan Casimir, 48 ans, s’est donné la mort par pendaison, alors qu’il se trouvait en détention provisoire pour l’agression sexuelle et le meurtre de sa nièce (il la brûla vive de peur qu’elle ne le dénonce), la petite Samuela Joannick Martin, 7 ans, rien ne l’exonérera jamais de son acte terrible.

Et la liste des Mauriciennes victimes des sévices et des comportements bestiaux s’allonge. Saura-t-on jamais dans quelles circonstances Vanessa Lagesse ou Nadine Dantier ont trouvé la mort ? Ce 8 mars, le thème de la Journée mondiale de la femme est « Le temps est proche : les activistes ruraux et urbains transforment la vie des femmes. »

Triste ironie. Chez nous, la Journée de la Femme donne le la aux activités marquant les 50 ans d’indépendance de notre nation. Et ces jours-ci, c’est malheureusement celle qui nous représente au plus haut niveau, en l’occurrence, la présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim, qui fait parler d’elle, et hélas, pour des mauvaises raisons. La proximité des festivités marquant les 50 ans du pays rend l’affaire plus dommageable : notre présidente est accusée de dépenses luxueuses, par le biais d’une carte de crédit mise à sa disposition par une Ong, le Planet Earth Institute (PEI). Et revoilà sur le tapis l’homme d’affaires angolais contesté, Alvaro Sobrinho !

L’ironie, c’est que celle qui, lors de son accession à ce poste constitutionnel, en juin 2015, était applaudie, car n’appartenant pas à quelque sérail politique, et ayant été « qualifiée » pour ce poste sur la base de ses travaux de recherche scientifique, s’est au fil de ces trois dernières années graduellement disqualifiée dans l’opinion publique. La triste ironie, c’est aussi que, sur l’échiquier social, cette Mauricienne lambda avant de devenir présidente de la République ne s’est pas vraiment distinguée, n’engageant que peu d’actions et de projets concrets. Ameenah Gurib-Fakim est de ces « activistes ruraux et urbains qui transforment la vie des femmes », de par la position qu’elle occupe au sommet de l’État ; d’une part, et surtout, parce qu’elle est de celles qui ont avancé par la force de leur persévérance et leur détermination. Or, ce revers de la médaille vient sérieusement entacher une réputation que l’on aurait souhaité qu’elle l’ait mieux protégée !

Drôle de drame, en effet, qui se joue pour celle qui s’est érigée en modèle pour nombre de nos petites filles et adolescentes. Ce qui confère à la présente commémoration du 8 mars un goût plutôt amer…

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